L’industrie pharmaceutique doit-elle craindre les bonnes idées des adolescents ? Le Daraprim, un médicament prescrit surtout pour le sida, refait parler de lui. Un groupe de lycéens australiens doté d’un budget très limité est parvenu à recréer le principe actif de ce médicament, dont le prix avait tout simplement explosé : +5.000 % en 2015. Une décision de Martin Shkreli, spéculateur sur les médicaments qui avaitsuscité une vague d’indignation mondiale.
Un médicament qui est passé de 13 à 750 dollars
L’ex-PDG de Turing Pharmaceutical, Martin Shkreli, ancien patron d’un fonds d’investissement spéculatif, avait en septembre 2015 été surnommé l’homme le plus détesté des Etats-Unis pour avoir fait passer le prix d’un comprimé de Daraprim de 13,50 dollars à 750 dollars du jour au lendemain. Ce médicament est principalement prescrit aux personnes dont le système immunitaire est affaibli, notamment en cas de toxoplasmose ou de VIH. Il avait expliqué auparavant qu’au prix initial, le Daraprim, commercialisé depuis 62 ans, n’était pas rentable. Sa société avait peu avant racheté les droits de ce médicament.
20 dollars par médicament
Des élèves d’un lycée de Sydney ont décidé de dénoncer à leur façon ce scandale en recréant la pyriméthamine, principe actif du Daraprim, un antiparasitique. James Wood, l’un des étudiants, a dit que ses camarades et lui étaient parvenus, à partir de 20 dollars de médicaments, à recréer des quantités d’une valeur de plusieurs milliers de dollars.
« Nous pensons que cela dit beaucoup sur la nature de l’industrie pharmaceutique », a-t-il dit au Sydney Morning Herald. Alice Williamson, chimiste à l’Université de Sydney, a aidé les élèves à synthétiser le médicament. Ils « partageaient la colère du grand public », a-t-elle dit. Turing Pharmaceuticals continue d’avoir l’exclusivité de la vente aux Etats-Unis de la seule forme du médicament approuvée par les autorités américaines. Le daraprim est bon marché dans la plupart des autres pays.
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