Le fichier sanitaire et social demeure une préoccupation majeure pour les professionnelles du sexe. Mais il ne laisse pas non plus de marbre les juristes.
Une hantise habite les professionnelles du sexe. Une fois qu’elles tournent le dos à la prostitution et cherchent à se reconvertir, comment parviendront-elles à se débarrasser de leur passé. Inscrite au fichier sanitaire, cette «marque» risque de les suivre toute leur vie. Même si on se fait radier, les traces demeurent et rien ne dit qu’elles ne resurgiront pas un jour. A ce niveau, la peur des «coups bas de la police» est réelle. Cette crainte pousse nombre de professionnelles du sexe à s’enfermer dans la clandestinité. A opérer sans se faire enregistrer (voir lien ci-après (www.seneweb.com/news/Societe/prostitution-clandestine-de-la-peur-d-rs_n_230351.html). Au mépris de la loi.
Mais pour Me Bamba Cissé, il n’y a aucun doute sur la question : «Toute personne qui désire cesser définitivement de se livrer à la prostitution peut requérir de l’autorité administrative sa radiation du fichier sanitaire. Celle-ci est prononcée si la demande est reconnue sincère. Et tout demandeur remplissant les conditions requises par la loi peut saisir le juge aux fins d'obtenir de l'administration sa radiation si la saisine de l'administration reste sans suite’’. Mais les traces ne disparaissent pas pour autant et le fait d’avoir à trainer ce passé nourrit la peur des Professionnelles du sexe.
Le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh), Me Assane Dioma Ndiaye, trouve, que la demande de radiation complète du fichier est une revendication légitime. «On peut s’adonner temporairement à la prostitution, comme on peut en faire un métier toute sa vie. Mais, dès lors qu’on accepte de tourner la page, il n’y a plus de raison à ce que son nom reste sur le fichier. Il est aberrant qu’on puisse créer un fichier où sont stockées les données personnelles de ceux qui s’adonnent à la prostitution pour une simple affaire de contrôle, même s’il s’agit d’une question de santé publique. On doit aller vers une flexibilité qui assure à ceux qui s’adonnent à la prostitution de pouvoir s’astreindre à des visites régulières tout en protégeant leurs vies privées et la confidentialité qui peut s’attacher aux données personnelles qui peuvent être recueillies dans ce cadre. Si vous mettez trop de contraintes, trop de lourdeurs, vous créez les conditions d’un contournement de cette exigence ou de cette obligation. Et c’est cela le danger’’, souligne Me Ndiaye. Il est d’avis que celles qui peinent à voir leur nom radié de ce fichier sont, d’une certaine manière, victimes d’une violation des droits humains. C’est même de la stigmatisation.
Youssoupha MINE
3 Commentaires
Anonyme
En Novembre, 2017 (20:33 PM)Anonyme
En Novembre, 2017 (21:45 PM)Pour ce cas précis je recommande la vertu et une bonne moralité car le futur apportera son lot de surprise pour certaines famille qui en pâtiront.
Alain Depuis Paris
En Novembre, 2017 (10:47 AM)J'aime les sénégalaises.
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