La prime versée aux médecins au titre de la rémunération sur objectifs de santé publique a continué d'augmenter en 2015 pour s'établir à "4.514 euros en moyenne", s'est félicité jeudi le patron de l'Assurance maladie, Nicolas Revel, dans une interview au Quotidien du médecin.
Octroyée depuis 2012 en complément du traditionnel paiement à l'acte, la rémunération sur objectif de santé publique (Rosp) vise à améliorer la prise en charge des malades chroniques, les prescriptions, l'organisation du cabinet, ou encore à favoriser la prévention.
En 2015, "89.489 médecins vont percevoir une rémunération au titre de la Rosp d'un montant de 4.514 euros en moyenne", indique M. Revel. Pour les généralistes (les plus concernés par le dispositif), la prime s'élève à 6.756 euros.
"Pour l'ensemble des médecins concernés, il s'agit d'une progression de plus de 7% par rapport à 2014", preuve, selon le directeur général de la Cnamts, "que les résultats sont à nouveau en progrès".
Parmi les points de satisfaction figurent le meilleur "suivi des patients diabétiques" avec, notamment, "277.000 patients supplémentaires bénéficiant des dosages d'hémoglobine glyquée recommandés" ou la progression du taux de prescription dans le répertoire des génériques, de "20 points sur 4 ans".
En revanche, les résultats sont décevants concernant la prescription d'antibiotiques, "où nous restons en deçà des objectifs", la "vaccination des plus de 65 ans contre la grippe et le dépistage des cancers féminins".
La Rosp avait été introduite en 2011 dans la convention médicale, texte qui régit les relations entre les médecins et la Sécu et fixent leurs honoraires, afin de diversifier leurs modes de rémunération.
A l'heure où est discutée la nouvelle convention quinquennale, l'intérêt de la rémunération sur objectif "ne fait plus débat", selon Nicolas Revel, et n'est pas incompatible avec la revalorisation de la consultation réclamée par les médecins. Mais "la négociation doit (...) permettre d'actualiser son contenu".
Il suggère notamment d'intégrer de nouveaux "indicateurs" (ou objectifs à atteindre), par exemple la diffusion du nouveau test immunologique de dépistage du cancer colorectal.
"La lutte contre la iatrogénie chez les personnes âgées, les enjeux liés au tabac et à l'alcool devront aussi être intégrés", ajoute-t-il.
"La prochaine convention devra faire une place aux revalorisations des actes, comme à la meilleure organisation des structures d'exercice, mais aussi à l?amélioration des prises en charge et à la recherche d?économies intelligentes", insiste-t-il.
0 Commentaires
Participer à la Discussion