La prise de cocaïne déboussole le sens moral

Les consommateurs réguliers de cocaïne ou de méthamphétamine présenteraient des différences cérébrales dans les régions associées à la morale.

La prise de drogues de synthèses comme la cocaïne ou la métamphétamine chamboule la capacité à distinguer le bien du mal. La consommation régulière perturberait cette "boussole" située dans le cerveau qui nous aide à avoir un sens moral. Ces effets délétères de ces drogues sur le cerveau et ses aspects anti-sociaux ont été observés pour la première fois sur un panel de personnes incarcérées.

Samantha Fede, chercheuse en psychologie à l'Université du Nouveau-Mexique, rend compte de ces découvertes faites sur 211 détenus dans la revue Psychopharmacology .

Des modifications cérébrales clairement identifiées

Face à une tâche qui nécessite une décision et fait appel au sens moral, les détenus qui consommaient régulièrement de la cocaïne ou de la méthamphétamine avaient des difficultés à avoir de l'empathie ou de juger du bien ou du mal.

Au niveau cérébral, ce comportement s'est traduit par une baisse de l'activité de l'amygdale, une région qui joue un rôle dans la gestion et la compréhension des émotions.

Autre constat, plus la prise était régulière plus l'activité du cortex cingulaire antérieur diminuait. Or cette zone aide à mettre en accord les décisions d'ordre moral avec les émotions.

"Il s'agit de la première étude à suggérer des déficiences du système neuronal chez les consommateurs de cocaine et de métamphétamine", explique Samantha Fede, dans Live Science .

Ces conclusions doivent encore être confirmées par des travaux supplémentaires. Il est difficile en l'état de savoir si le sens moral est réellement affecté par ces drogues ou si ces résultats découlent de différences déjà existantes dans les zones cérébrales associées à l'identification des émotions, avant même la prise de drogue.