Très attendus par les acteurs de lutte contre le tabac, les arrêtés sur les avertissements sanitaires et sur les signalétiques sont signés et disponibles, selon des agents du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Désormais, les récalcitrants au décret portant interdiction de fumer dans les lieux publics doivent changer de comportements. Car les arrêtés ministériels sur les avertissements sanitaires sur les paquets de cigarettes et sur les signalétiques sont disponibles. Selon le chargé de communication du programme national de la lutte contre le tabac au ministère de la Santé et de l’Action Sociale, Baba Galé Diallo, joint hier par EnQuête, c’est depuis plus d’un mois que ces arrêtés ont été signés. Même s’il ne se rappelle pas la date exacte, il précise que les avertissements sanitaires concernent l’industrie du tabac. Cependant, il indique que les arrêtés n’ont pas freiné l’évolution de la mise en œuvre de la loi contre le tabac. Parce que, dit-il, il y a certains aspects de loi qui ne nécessitent pas d’avoir des arrêtés. Il s’agit de l’interdiction de la publicité dans les médias, l’interdiction de vente (aux) et par les mineurs du tabac, l’interdiction de fumer dans les établissements scolaires. ‘’Ils sont d’application immédiate depuis que la loi a été promulguée’’, précise-t-il. Sur ce, les hôteliers sont formés pour s’imprégner de la loi.
‘’Actuellement, tous les arrêtés sont disponibles. On les a transmis à qui de droit. Les circulaires sont envoyées à l’ensemble des services appartenant au ministère de la Santé. Des lettres sont adressées à l’ensemble des départements ministériels pour leur demander de veiller au respect scrupuleux de ces dispositions’’, renseigne une source du ministère de tutelle. Une notification est également envoyée à l’industrie pour qu’elle appose les images choisies, c’est-à-dire les mises en garde sanitaires sur les paquets de cigarettes. Selon notre interlocuteur, il y a eu une opinion qui faisait croire aux gens qu’il fallait attendre des actes réglementés pour que cette interdiction soit effective, mais ce n’est pas ça. A l’article 26 de la loi, informe notre source, il est prévu que l’exploitant ou le responsable des lieux doit appliquer la signalétique réglementaire. En outre, elle a souligné que la signalétique concerne l’indication des fumoirs, ou de la zone où il est interdit de fumer. ‘’Cet arrêté est pris avec une cartographie annexée avec deux images. La première montre que cette zone est interdite de fumer, et l’autre indique le fumoir. Pour les avertissements sanitaires, deux images sont retenues accompagnées de textes’’.
‘’Nous ne pouvons pas communiquer sur ce qu’on n’a pas encore vu’’
Par ailleurs, la source informe que des ateliers d’orientation avec les forces de sécurité et de défense sont en train d’être tenus. ‘’A ce jour, nous avons fait toutes les régions, excepté Kédougou et Tambacounda. Ce sont eux qui peuvent nous aider dans l’application de la loi, notamment sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Nous attendons que l’industrie puisse apposer sur ses paquets de cigarette les avertissements sanitaires’’, informe-t-elle.
Du côté de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab), on préfère rester prudent. Selon le secrétaire général, Djibril Wélé, le ministère les a informés de la signature et de la disponibilité des arrêtés, mais ils ne sont pas encore publiés. ‘’On nous a demandé de communiquer sur ça mais nous ne pouvons pas communiquer sur ce qu’on n’a pas encore vu. Nous ne pouvons encore rien faire par rapport à certaines dispositions, si ce n’est pas encore publié’’, révèle M Wélé. Selon lui, il y a des dispositions qui n’attendent que ces arrêtés pour pouvoir être appliquées sur le terrain. Tout de même, il reconnaît que le seul arrêté disponible en ce moment dont l’industrie du tabac a été informé, c’est la mise en place des avertissements sanitaires. ‘’Le choix est fait sur les images devant figurer sur les paquets de cigarettes et les textes également. L’industrie du tabac aura un délai sûrement de quelques semaines pour se conformer.’’
Par ailleurs, il demande au ministère de faire des efforts par rapport à l’application. Les moyens sont là, mais il y a une lenteur du côté du programme. L’autre problème évoqué par M. Wélé se trouve dans la formation des forces de l’ordre. A l’en croire, il y a eu beaucoup de recommandations, parce que les gouverneurs de région veulent que la formation se fasse par région et non par axe. Parce que quand elle est faite par axe, les commandants de brigades ou les commissaires envoient des agents. Donc, ‘’vaut mieux les trouver sur place, dans les casernes et autres et ils pourront faire le travail. L’autre aspect est qu’ils demandent des moyens supplémentaires et ça, c’est à l’Etat de le faire’’.
VIVIANE DIATTA
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