Sante
Mulhouse : 4 ans de prison pour avoir contaminé sa partenaire avec le VIH
Pour avoir transmis le VIH à son ex-épouse, un Sud-Africain de 54 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Mulhouse (Haut-Rhin) à quatre ans de prison ferme.
Chorégraphe de profession, l'homme a été condamné en son absence pour « administration de substance nuisible ». Il était poursuivi pour avoir sciemment dissimulé à sa compagne qu'il était séropositif, et pour l'avoir contaminée entre 2005 et 2007 lorsqu'ils vivaient ensemble à Mulhouse.
La victime avait elle-même découvert sa séropositivité, en novembre 2007, en même temps qu'elle apprenait être enceinte de son deuxième enfant.
« Un comportement criminel »
Le prévenu « ne pouvait pas ne pas savoir qu'il était séropositif », a affirmé lors de l'audience la substitut du procureur, Alexandra Chaumet, qui a requis huit ans de prison. Selon elle, l'homme serait « dangereux », au comportement « criminel ». L'enquête a en outre établi qu'il avait contaminé au moins deux autres femmes dans des conditions similaires, à l'étranger, selon Mme Chaumet.
Un mandat d'arrêt a été délivré contre le quinquagénaire. « On ne sait pas où il se trouve. Il est sans doute à l'étranger. Tout ce qu'on espère, c'est qu'il va arrêter, et se protéger », a dit la magistrate.
Des condamnations inégales
Ces dernières années, plusieurs affaires similaires ont été jugées ces avec des condamnations parfois très différentes. Fin janvier, un homme de 51 ans a écopé de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, devant les assises à Bobigny.
Plus sévère,la cour d'assises de Paris avait condamné un homme de 34 ans à 9 ans de prison pour des faits similaires. En 2009, un autre s'était vu infliger trois ans ferme par la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
Le débat sur la pénalisation de la contamination
« Ce sont des cas qui restent isolés, peut-être une dizaine de dossiers par an en France », estime Antoine Henry, de l'association anti-sida AIDES, avant d'ajouter : « On parle là d'un très petit nombre de personnes qui ont délibérément voulu nuire à autrui, mais cela ne doit pas jeter le discrédit sur les dizaines de milliers de personnes qui vivent avec le VIH avec le souci permanent de ne pas contaminer leur partenaire.»
De manière générale, continue-t-il, « nous comprenons la souffrance des victimes dans ce genre de dossiers, mais d'un point de vue de la santé publique, la pénalisation de la transmission du virus est nuisible à la lutte contre le sida ». En effet, selon lui, elle peut « entraîner un effet pervers en freinant le dépistage : si vous ignorez que vous êtes séropositif, vous ne risquez pas d'être poursuivi pour avoir contaminé votre partenaire. C'est ça qui est problématique ».
3 Commentaires
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En Mars, 2014 (13:47 PM)Mooo
En Mars, 2014 (21:17 PM)Mooo
En Mars, 2014 (21:24 PM)Participer à la Discussion