Présents dans de nombreux déodorants, les sels d'aluminium ont mauvaise réputation. Selon une nouvelle étude, ils doubleraient par deux le risque de développer un cancer du sein.
Les sels d'aluminium, utilisés pour réduire la sécrétion de sueur, sont soupçonnés, en traversant la barrière cutanée, de potentiellement favoriser l'apparition de cancers. Ils pourraient augmenter le risque de de cancer du sein chez les personnes utilisant des déodorants qui en contiennent. Une étude autrichienne, publiée sur le journal scientifique EBioMedicine, pointe sérieusement les dangers pour la santé des sels d'aluminium présents dans certains anti-transpirants.
Les chercheurs de l'université d'Innsbruck (Autriche) ont observé et comparé les habitudes d'utilisation du déodorant chez 209 femmes souffrant d'un cancer du sein et chez 209 femmes en bonne santé. Résultat : celles qui utilisent un anti-transpirant contenant de l'aluminium plusieurs fois par jour sur des aisselles rasées, au moins depuis l'âge de 30 ans, doubleraient leur risque de cancer du sein, selon l'étude.
UN DÉSACCORD CHEZ LES SCIENTIFIQUES
Ce n'est pas la première fois que les sels d'aluminium présent dans les déodorants sont mis en cause. D'après une étude suisse, publiée en 2016 dans le Journal of Cancer, ils favorisent l'apparition de cancers du sein en traversant la fine barrière de la peau au niveau des aisselles.
Mais ces affirmations ne font pas l'unanimité au sein de la communauté scientifique. "Le niveau de preuve est insuffisant et il n'y a aucune certitude sur les risques liés aux sels d'aluminium des anti-transpirants dans le développement des cancers du sein", affirme le Dr William Jacot, oncologue sénologue au centre anticancéreux de Montpellier, au Figaro. Selon lui, l'échantillon sur lequel se basent les chercheurs australiens est "trop petit".
Dans un rapport publié en 2011, l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait affirmé "qu'aucun élément pertinent ne permet de considérer l'exposition par voie cutanée à l'aluminium comme présentant un risque cancérogène". Une conclusion que l'ANSM confirme, en rappelant cependant qu'il est important de "limiter la concentration d'aluminium dans les anti-transpirants à 0,6%, et ne pas les utiliser sur une peau lésée ou irritée".
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Vrai
En Août, 2017 (02:58 AM)Participer à la Discussion