Confronté à une tension dans la disponibilité des lits, les autorités sanitaires avaient décidé d’appliquer la prise en charge à domicile. Une décision à laquelle le professeur Moussa Seydi, Chef du Service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann, s’était opposé «au début». L’infectiologue a livré ses craintes sur le plateau de l’émission «Objection» de Sud Fm.
«La prise en charge médicale à domicile, c’est quelque chose qui se fait partout en Europe. C’est vrai ! Mais moi, personnellement, j’étais opposé à cela, au début», souligne-t-il. Ce, pour la simple et bonne raison que, explique le Pr. Seydi, «notre environnement social est différent. En Europe, c’est chacun dans sa chambre. Ici, vous pouvez avoir 10, 3 ou 4 personnes dans une chambre. Je pensais surtout à la transmission de la maladie à d’autres personnes».
Mais «il s’est trouvé qu’il y a eu la stigmatisation». «Les gens avaient peur de venir à l’hôpital. Deuxièmement, il y a eu une tension sur la disponibilité des lits. Ces deux facteurs combinés ont fait qu’on a décidé d’appliquer la prise en charge à domicile», explique le professeur qui a reconsidéré sa position.
Toutefois, des critères bien établis avaient été définis pour la prise en charge à domicile. Lesquels «sont très différents des critères européens», précise le Pr. Seydi. «Nous avons dit que les personnes âgées, on ne les gère pas à domicile ainsi que ceux qui ont des comorbidités et les cas graves. Sauf avis contraire spécialisé», renseigne-t-il.
Une approche que le spécialiste juge «satisfaisante», même si une évaluation n’a pas été faite. D’après le Pr. Seydi, seuls quelques cas d’aggravation avaient été notés et ils sont dus au fait que certains «n’ont pas voulu appeler, parce qu’ils ne voulaient pas être hospitalisés».
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