Les cancers gynécologiques et mammaires peuvent être assimilés à "un fléau des temps modernes" qui menace toutes les familles et couches sociales, a soutenu, mercredi à Dakar, le professeur Cheikh Tidiane Cissé, président de l'Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (ASGO).
"Cette situation est causée par plusieurs déterminants, dont le manque d'informations des populations, le problème de l'accessibilité géographique et financière des structures de santé, occasionnant ainsi un diagnostic presque toujours tardif", a-t-il dit, à l'ouverture du 6-ème congrès de l'ASGO.
L'ASGO, créée en 1988, est la première société scientifique de spécialité chirurgicale du genre au Sénégal. Cette structure fête cette année ses 25 ans, en marge de ce congrès de 2 jours axé sur le thème principal "Les cancers gynécologiques et mammaires".
Le professeur Cissé a également relevé "les coûts exorbitants" des traitements, qui induisent dès lors un pronostic "très péjoratif, presque toujours associé à ces cancers dans notre contexte et qui font que les cancers du sein et de l'utérus représentent une cause importante de mortalité des femmes au Sénégal".
"Certains aspects de la prise en charge des cancers sont souvent méconnus des praticiens que nous sommes, notamment les aspects éthiques et socio-anthropologiques", a-t-il ajouté.
Selon lui, ce congrès de l'ASGO permettra aux participants de discuter largement du traitement des cancers et leur servira d'occasion pour renforcer leurs compétences dans ce domaine où l'accent doit être mis sur la prévention, a-t-il dit.
Il a souligné que "cette prévention sera revisitée à travers, d'une part, l'identification des principaux facteurs de risque, et d'autre part, le dépistage et le traitement précoce des lésions précancéreuses".
A ce sujet, l'ASGO compte s'investir dans ce domaine à l'échelle du territoire national "dans les mois à venir", après l'expérience réussie de la consultation foraine effectuée au district sanitaire de Diamniadio, en février 2013.
Parlant du sous-thème de ce congrès (périnatalité et contraception), il a indiqué que malgré les progrès importants enregistrés au Sénégal au cours des dernières années, la mortalité maternelle et infanto-juvénile demeure à des taux élevés, avec respectivement 392 décès pour 100.000 naissances vivantes et 72 décès pour 1.000 naissances vivantes.
"Le Sénégal a dégagé deux stratégies majeures pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement en 2015 et l'ASGO entend, aujourd'hui plus que jamais, apporter pleinement sa contribution dans la prise en charge de ces problèmes", a-t-il annoncé.
Pour lui, il s'agit d'abord de contribuer à l'amélioration de la qualité des soins périnataux. "L'autre stratégie développée pour réduire cette mortalité, a-t-il souligné, concerne le repositionnement de la Planification familiale et l'ASGO a toujours apporté sa contribution pour une plus large utilisation des méthodes contraceptives modernes au Sénégal".
"La Planification familiale a toujours été et demeure une stratégie majeure et prioritaire dans le combat que nous menons tous les jours pour réduire la mortalité et la morbidité maternelles, néonatales et infantiles", a résumé le président de l'ASGO.
A l'en croire, "il n'est plus besoin de démontrer que l'absence d'espacement des naissances est étroitement corrélée à une augmentation certaine des risques sanitaires pour les mères et les enfants".
"Malgré tous les avantages qu'on peut tirer de cet espacement des naissances, les couples vivant au Sénégal n'utilisent pas encore suffisamment les services de Planification familiale mis à leur disposition", s'est désolé professeur Cheikh Tidiane Cissé.
1 Commentaires
Stat
En Juillet, 2013 (23:13 PM)Participer à la Discussion