Le projet ISMEA a profondément impacté le système de santé sénégalais en renforçant les ressources humaines, les infrastructures et l'accès aux soins. Mais pour que ces avancées portent durablement leurs fruits, une stratégie post-projet est essentielle. « Nous avons fait un travail remarquable, maintenant il faut que cela dure », a renseigné le docteur Oumar Sarr, coordonnateur dudit programme. « Le projet ISMEA a permis des avancées majeures dans le renforcement du système de santé, en particulier pour les mères, les enfants et les adolescents », selon lui. Après cinq années de mise en œuvre, ce projet, financé à hauteur de 130 millions de dollars par la Banque mondiale et le Global Facility Funds (GFF), affiche des résultats significatifs dans les régions de Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Kolda et Ziguinchor.
En effet, le docteur Sarr renseigne que ce projet a permis le renforcement du personnel de santé et la modernisation des infrastructures. Il ajoute que l’un des acquis majeurs du projet reste le recrutement et la prise en charge de 900 agents de santé : « Nous avons déployé des sage-femmes, infirmiers, médecins, pédiatres, nutritionnistes et pharmaciens pour renforcer les structures sanitaires dans des zones où les taux de mortalité maternelle et infantile étaient alarmants », dit-il. « Ce personnel, financé entièrement par le projet pendant trois ans, a été transféré sous la responsabilité de l'État depuis janvier 2025. » Côté infrastructures, le projet a permis la réhabilitation de nombreux services essentiels. « Nous avons rénové plusieurs blocs SONU et unités de néonatalogie pour assurer une meilleure prise en charge des urgences obstétricales », précise-t-il.
Nutrition, appui à l'ARP et un accès aux soins au cœur du projet
Le projet a aussi doté le secteur de la santé de 61 ambulances, 45 véhicules et 250 motos pour renforcer la mobilité des services médicaux. Par ailleurs, un soutien majeur a été apporté à l'Agence de Réglementation Pharmaceutique, permettant au Sénégal d'atteindre le niveau de maturité 3 de l'OMS en matière de réglementation pharmaceutique. Un meilleur accès aux soins et une implication communautaire, ISMEA a facilité l'accès aux soins en intégrant un volet de sensibilisation massive. « Nous avons organisé plusieurs campagnes pour encourager les femmes enceintes à adhérer aux mutuelles de santé, garantissant ainsi un suivi optimal de leur grossesse et de la santé de leurs enfants », souligne en outre le Dr Sarr. Le volet nutritionnel a également été un axe fort du projet : « Nous avons pris en charge plus de 150 000 enfants, en impliquant activement les parents à travers des sessions éducatives sur la nutrition et la prévention de la malnutrition », ajoute-t-il.
Autonomisation des femmes et des adolescents
Au-delà de la santé, ISMEA s’est engagé dans une dynamique sociale et éducative forte. Dr Sarr insiste : « Nous avons distribué des kits de dignité et des bourses scolaires de 50 000 FCFA à plus de 35 000 adolescentes pour lutter contre les mariages et grossesses précoces. » Le programme a également ouvert 300 classes d’alphabétisation destinées aux femmes issues de ménages vulnérables et mis en place un fonds de crédit revolving qui a bénéficié à 900 groupements de femmes pour des activités génératrices de revenus.
Un modèle réussi, malgré les défis à relever
Avec un taux d'exécution de plus de 90 %, ISMEA s’impose comme un modèle de transformation du secteur de la santé. « La phase de clôture initialement prévue en décembre 2024 a été prolongée jusqu'en juin 2025, pour permettre de finaliser certains volets », indique le Dr Sarr. Toutefois, il met en garde : « Le véritable défi est la pérennisation des acquis. L'État doit assurer la continuité du financement et l'intégration durable des actions mises en place.
2 Commentaires
Félicitations
il y a 3 jours (17:38 PM)Si tous les projets étaient faits sur ce modèle, le système aurait mieux progressé.
Félicitations
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