Recrutement et déménagement injustifiés, augmentation de salaire, refus de payer l’indemnité de représentation médicale. Tels sont les griefs de la section Sames de l’agence nationale de la CMU contre le DG Bocar Mamadou Daff. Ce dernier, joint par Seneweb, apporte sa réponse.
La communication ne passe plus à l’Agence nationale de la couverture maladie universelle (Anacmu) entre le directeur général et la section du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames). Les syndicalistes, à travers un communiqué parvenu à Seneweb, décrient la gestion de Dr Bocar Mamadou Daff.
« Le Directeur général de l’ANACMU a détérioré les conditions de travail dans notre institution à travers un déménagement hasardeux dont personne ne connait l’utilité, un nouveau recrutement de personnels dont lui seul comprend leur rôle dans l’agence et une augmentation de salaire pour une certaine catégorie. Ceci contraste avec son aveu sur le faible niveau de rémunération du corps des médecins », affirme Dr Lamine Diouf et ses camarades.
D’après les syndicalistes, au même moment, le Dg refuse de payer l’indemnité de représentation médicale, prétextant l’avis du Conseil de surveillance. Un argument qui ne passe pas aux yeux des médecins, selon qui, dans la hiérarchie des normes, l’avis d’un Conseil de surveillance ne peut pas faire barrage à un décret présidentiel pris le 1er août 2018.
« Cette situation, qui a sapé le moral des travailleurs que nous sommes, est en train d’impacter négativement sur la performance et la productivité de l’ANACMU », regrette les protestataires. Ainsi, au-delà d’attirer l’attention du chef de l’Etat sur la question, la section Sames promet de saisir le bureau national pour que le combat soit « à la hauteur de l’entêtement de la Direction générale ».
« Ils ont besoin de s’activer, ce sont des syndicalistes »
Joint par Seneweb, le directeur général Bocar Mamadou Daff a balayé d’un revers de main les accusations. S’agissant d’abord du déménagement, il soutient avoir fait baisser l’enveloppe de la location. « Dans les régions, j’ai ramené la location à 350 000 ou 400 000 F Cfa. Au siège, on passe de 12 millions par mois à 9 millions. Si quelqu’un peut faire une économie de 40 millions en quittant un site enclavé vers un autre, je ne vois pas où est le problème. N’importe quel gestionnaire qui a cette opportunité l’aurait saisie », répond-t-il.
A propos des augmentations de salaires, il dit n’avoir pas été au courant et invite les syndicalistes à dire qui en sont les bénéficiaires. « Pour qu’il y ait augmentation, il faut que l’accord d’établissement soit signé, ce qui n’est pas le cas. Je ne vois pas comment on peut augmenter des salaires », réplique-t-il.
En ce qui concerne le paiement de l’indemnité de représentation médicale, Dr Daff explique le retard par la pandémie de Covid-19. « Nous sommes dans le processus. Le Conseil de surveillance a demandé un certain nombre d’information. Il faut que le conseil se réunisse en présentiel. Ce qui n’est pas possible dans ce contexte de Covid-19 ».
Bocar Mamadou Daff déclare avoir reçu les syndicalistes la semaine dernière. Il dit leur avoir expliqué la situation. Pour le reste, celui qui se réclame membre fondateur du Sames pense que ce sont des syndicalistes qui ont besoin de s’activer. Il en veut pour preuve les dernières réactions des syndicats dans différents domaines.
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