Macky demande de casser le contrat
C’est sans doute l’épilogue d’une énième sulfureuse affaire qui aura tenu en haleine l’opinion publique, le Landerneau politique et la société civile. Il s’agit du fameux contrat Senelec-Akilee. Selon Le Quotidien qui vend la mèche, le chef de l’État ne demande, ni plus ni moins, que de casser le contrat pour l’installation de compteurs intelligents. Macky Sall a en émis le souhait lors d’une audience avec les ministres des Finances et du Budget (Abdoulaye Daouda Diallo), du Pétrole et des Énergies (Mouhamadou Makhtar Cissé), le Secrétaire général de la Présidence (Mahammed Boun Abdallah Dionne) et l'Agent judiciaire de l'État (Antoine Félix Diome). Une rencontre au sommet à laquelle avaient également pris part le Président du Conseil d’administration et le Directeur général de la Senelec, respectivement Serigne Mbaye Dia dit Khalifa Dia et Papa Mademba Bitèye.
Accord «léonin» de 187 milliards
Mais, pour comprendre ce dossier qui continue d’alimenter les passions, il faut remonter un peu loin. De quoi s'agit-il ? Le 11 février 2019, en pleine campagne électorale, Senelec signe un contrat, que d’aucuns qualifient de léonin, avec Akilee pour le déploiement et l'exploitation d'un système de comptage intelligent pour la société d'électricité. Montant et durée du contrat : 187 milliards sur 10 ans. Avec ce contrat, Senelec devrait récupérer environ 345,4 milliards sur un potentiel de pertes évaluées à 1273,4 milliards sur la période 2019-2028, soit une réduction de 27% passant de 17,30% en moyenne à 12,81%, desdites pertes en dix ans. Preuve que la volonté de transparence ne figure nullement dans ce contrat, du début à sa fin, il n'y a pas un seul montant à payer à l'une ou l'autre partie ou par l'une ou l'autre partie. En fait, tous les montants ont été cachés dans les Annexes. Des annexes qui ne sont pas accessibles au grand public. Même les travailleurs de Senelec ne savent rien de ces fameux Annexes.
«Nègre travaille, blanc bouffe»
Dans les obligations contractuelles, tout peut être résumé ainsi : "Nègre travaille, blanc bouffe". En effet, la Senelec devait mettre à la disposition d'Akilee le personnel technique suffisant pour les besoins de déploiement du système de comptage (installations des compteurs et équipements accessoires). Senelec devait aussi mettre à la disposition d'Akilee l'infrastructure permettant de stocker les données issues du système de comptage et d'héberger les serveurs des différentes applications nécessaires à l'exploitation des données ainsi recueillies. La Senelec devrait aussi mobiliser toutes les ressources requises pour mettre en œuvre les orientations données par Akilee grâce au système de supervision mis en place dans le cadre de la lutte contre les pertes techniques et non techniques. Par exemple, le remplacement de transformateurs surchargés, le déploiement physique des équipes de contrôle des Pnt dans les zones prioritairement recommandées par Akilee.
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