Les enfants issus de relations hors mariage sont exposés depuis leur tendre enfance. Ils subissent insultes et mépris de personnes qui ne perdent aucune occasion de leur rappeler qu’ils ne sont pas comme les leurs qui, eux, sont nés dans les liens sacrés du mariage.
Certains hommes rejettent la paternité sous prétexte qu’ils ne sont pas sûrs d’être les auteurs de la grossesse et c’est là que débute le calvaire de certaines femmes. En effet, ces dernières devront faire face aux préjugés de la société qui, au lieu de les assister, les rejette, les juge et va même jusqu’à les maudire.
Beaucoup de femmes souffrent et regrettent de s’être données à un homme avant le mariage. Surtout si après, elles tombent enceintes et que leurs partenaires refusent la paternité.
Fatou Bal est une jeune femme âgée de 22 ans mais les difficultés de la vie font croire qu’elle en a trente deux. La belle nymphe simplement habillée, dégage une beauté rare. Sur son 1m70, elle nous raconte que sa vie a pris une tournure différente de celle que ses parents avaient tracée pour elle. En effet, à l’âge de dix sept ans, alors qu’elle faisait la terminale, elle est tombée amoureuse d’un homme un peu plus âgé qu’elle. «Je suis tombée amoureuse de lui dès que mon regard s’est accroché au sien. On s’est rapprochés et nous avons fini par nous mettre ensemble. Nous vivions le parfait amour et il m’arrivait même de m’absenter aux cours pour aller le voir », raconte- t-elle.
«Au bout de quelques semaines, je suis allée le voir et nous avons commis l’irréparable. Quelque temps après, j’ai commencé à tomber malade et ma mère s’en est rendue compte. Elle m’a amenée à l’hôpital et le médecin nous a appris que j’étais enceinte », raconte Fatou avec tristesse. D’après elle, c’est la première déception qu’elle a causée à ses parents.
«Mon père m’a chassée de la maison et je suis allée voir mon copain qui a nié être l’auteur de la grossesse en m’accusant d’être de mœurs légères », poursuit-elle. Après une tournure aussi inopinée des événements, la mère célibataire s’est tournée vers sa tante maternelle. «Après m’avoir fait passer un sale quart d’heure, tata m’a recueillie chez elle. J’ai donné naissance à ma fille. Son père s’est marié et ne cherche pas à la voir mais j’ai tourné la page et je me concentre sur mon avenir et celui de mon bébé qui aujourd’hui, est mon unique raison de vivre», confie Fatou qui considère que le temps n’est plus aux regrets. Mais elle dit avoir retenu la leçon.
«Mes erreurs ne m’ont toujours pas été pardonnées. A chaque fois que ma fille se bat avec les enfants de son âge, les parents de ceux-ci lui rappellent comment elle est née comme si elle valait moins qu’eux», se désole-t-elle.
Dans la société, certains enfants nés hors mariage finissent par développer un complexe d’infériorité vis-à-vis des autres enfants. Même avec l’âge, peu importe le statut de la personne, il y aura toujours quelqu’un pour leur rappeler les conditions dans lesquelles ils sont venus au monde.
Mour Dieng, la trentaine, est un jeune homme qui gagne très bien sa vie mais pourtant, il se dit être malheureux car n’ayant jamais connu l’affection paternelle. «Aujourd’hui ça va mieux mais avant, quand je voyais mes camarades se faire déposer par leurs pères, je demandais tout le temps à ma mère pourquoi mon papa ne faisait pas pareil. Un jour, elle se disputait avec sa voisine et celle-ci a balancé que j’étais un enfant naturel et que mon père ne m’avait pas reconnu parce que ma mère était une femme facile », se rappelle M.Dieng. Il poursuit : «L’homme qui ne m’a pas reconnu est revenu vers moi parce que j’ai réussi dans la vie. Même après m’avoir demandé pardon plusieurs fois, j’ai du mal à le supporter car ma mère a souffert à cause de lui. Il arrivait des jours où on ne se nourrissait que d’eau. J’ai même failli abandonner les études par faute de moyens. Il a fui ses responsabilités de père donc je n’ai pas besoin de lui maintenant».
LE TEMPS DES REGRETS
Alioune Traoré, sexagénaire, vit avec sa femme, ses enfants et ses petits enfants. Cet homme de teint clair n’a pas perdu son charme malgré les rides qui se dessinent sur son visage avec le temps. En compagnie de sa famille, il paraît être heureux mais au fond, M. Traoré souffre de l’absence d’une première fille issue d’une relation d’adolescence. «J’étais jeune à l’époque et quand elle m’a fait part de sa grossesse, j’ai aussitôt pris peur. Je lui ai dit que je n’étais pas le père de son enfant et qu’elle mentait. J’avoue que je ne croyais pas à ce que je disais ; mais je ne pouvais pas faire face à une telle responsabilité surtout qu’à l’époque mon père était connu et m’aurait tué s’il avait eu écho de mon erreur », se désole le père de famille qui s’est envolé vers l’Italie où il a continué ses études.
Des années plus tard, il décide de rentrer au bercail. «Je n’ai plus revu la fille en question. Malgré mes recherches, je n’ai aucune information sur elle. Peut-être que je la rencontre tous les jours sans même le savoir », regrette le vieil homme dont l’épouse et les enfants connaissent l’histoire. «Actuellement, tout ce que je souhaite c’est rencontrer ma fille aînée, la prendre dans mes bras et demander pardon à sa mère pour toute la souffrance que je lui ai infligée. Si mon souhait venait à être exaucé aujourd’hui, je pourrai mourir en paix», confie-t-il.
Sur le plan religieux, quand un homme refuse de reconnaître son enfant, on le fait jurer. S’il persiste à dire que l’enfant n’est pas de lui et que la femme continue de l’accuser comme étant l’auteur, on peut faire un test d’adn. Si le test s’avère positif, la punition dépendra du statut matrimonial de l’homme, explique l’Imam Gueye.
«S’il est marié, il devra être tué et s’il n’a jamais été marié, il devra subir 100 coups de fouets. Quand un enfant conçu hors mariage vient au monde, il ne doit pas y avoir de festivités le jour du baptême», soutient l’imam.
4 Commentaires
Xxxxx
En Janvier, 2024 (10:00 AM)donc vivons-nous ensemble sachant qu'on est tous des enfants de Dieu
Xénon
En Janvier, 2024 (10:33 AM)Reply_author
En Janvier, 2024 (15:39 PM)Ggf
En Janvier, 2024 (11:45 AM)Participer à la Discussion