Elles passent souvent inaperçues. Et leur métier n’est pas de tout repos. A Dakar, les lavandières exercent leur activité dans des conditions difficiles. Pour gagner quelques miettes de ceux qui font appel à leurs services, il leur faut passer la journée à faire parler les muscles, à frotter encore et plus fort. Entre les mauvais payeurs, les accusations de vol et l’exercice d’un métier dans un environnement inadapté, les lavandières vivent un calvaire pour un métier mal payé et qui ne connait pas la retraite. Seneweb leur a rendu visite.
On les rencontre dans certains quartiers plus ou moins paisibles de la capitale, parfois à des endroits insoupçonnés où elles vaquent tranquillement à leur occupation. Ici, une jeune fille qui flotte son linge, le visage crispé, attire notre attention. Comme elle, d'autres femmes s'activent en bravant une forte chaleur. Devant notre micro, elles se font méfiantes. Mais à force de persuasion, elles finissent par s'incliner. Cependant, ces femmes ont assez parlé de leurs difficiles conditions de travail sans pour autant constater une évolution. Elles rencontrent toutes sortes difficultés. Parfois elles sont accusées de vols par certains demandeurs de services. Des accusations balayées d'un revers de main par cette doyenne du métier, qui lave à grande eau ses collègues. " Depuis le bas-âge je n'ai jamais aimé tendre la main. Je gagne ma vie dignement à la sueur de mon front. Malgré les difficiles conditions de travail, on s'accroche toujours. Parfois, des personnes mal intentionnées nous accusent de vol. Et Dieu sait que seul le travail nous préoccupe », déplore Fatou Gningue.
Khady, la soixante, squatte les lieux depuis plus de dix ans. Son rêve est de pouvoir trouver un espace plus approprié. Mais la configuration de l'environnement ne lui laisse aucune chance. "Cet espace est très réduit pour pouvoir bien faire notre travail. J'ai vécu plusieurs années d'expériences dans le métier. Certes ce n'est pas évident de durer dans un tel milieu mais je rends grâce à Dieu. Nous sollicitons un appui conséquent et une meilleure protection de la part des autorités. Cela va nous permettre d'acheter des matériels pour pouvoir faire le travail de la plus belle des manières" confie-t-elle.
Autre sujet de préoccupation pour ces braves femmes venues pour l'essentiel de l'intérieur du pays, les mauvais payeurs. Sans mentionner les conditions de vie précaires. Par conséquent, elles exhortent l’Etat à un accompagnement conséquent et interpellent le ministère de la Femme afin que leur secteur permette à ses acteurs de gagner leur vie, dignement.
Si certaines ont choisi librement d'exercer le métier de lavandière, d'autres par contre ont été contraintes de l'embrasser, faute de travail. Devant la cherté de la vie et l'absence de qualification pour faire le métier de leur choix, des jeunes femmes, des mères de familles ont recours à ce service, chez des particuliers, occasionnellement, pour régler un problème ponctuel. Devant l'absence de formalisation, elles sont parfois victimes d'abus, à la merci des mauvais payeurs. D'où leur cri de cœur.
8 Commentaires
Karim$
En Septembre, 2022 (10:32 AM)Honte Aux Femmes Abusives
En Septembre, 2022 (10:58 AM)Les mbindaanes mal-payées , les lavandières sur-exploitées et payées en deçà du taux horaire légal, les domestiques qui travaillent sans repos et livrées aux violences sexuelles du mari ou des fils ou des sourgueux mâles de la famille, tout ça ce sont les femmes maîtresses de maisons qui l'entretiennent par leur incurie, leur négligence, leur laxisme, leur mépris de classe, leur manque de savoir-vivre, leur méchanceté vis-à-vis de Domou-Diambour !!!
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En Septembre, 2022 (11:18 AM)Reply_author
En Septembre, 2022 (12:12 PM)Tu voulais te poser en contre-exemple des sorcières qui abusent et exploitent les petites-mains mais tu t'es dévoilée avec ton montant qui fait pleurer 😭
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En Septembre, 2022 (22:34 PM)C que celles que tu respectes te prennent pour une conne.En vacances ,ds mon appart,je payais 10 mille par passage de 2h a l'aide menagere.Moon aooart netait mm pas sale.Je lui fournissais le petit dej aussi.Jetais enervee a chaque passage:nettoyage mal fait,baignoire non nettoyee,vitres mal nettoyees,non mais!
A cote jallais chez ma belle soeur ,qui payait 45 mill a son aide,qui retait le mois entier,qui bossait jusqua 23h passees et se reposait rarement!Elle executait et n disait rien
A la fin jai achete aspirateur ,balai vapeur,machine a laver,lave vaisselle et je faisais le reste moi mm en quelques mn.
Ces lavandiees ds le reportage ne sont pas payees a la hauteur de leur taches mais lefont bien.A cote cellles qui st bien payees,nourries,etc te considerent comme une idiote.
Pourméra Fall
En Septembre, 2022 (13:43 PM)Même ton balai-vapeur coûte plus cher que la main humaine indispensable que tu utilises pour la faire fonctionner ! Moi ça me gêne 😔 !!!
Tu dis que les femmes de ménage te prennent pour une … quand tu les respectes et que le travail est mal fait : si le travail n'est pas parfait ce n'est pas qu'elles ne te respectent pas, c'est qu'elles ne sont absolument pas formées, ce ne sont pas des techniciennes de l'hygiène, elles ne vivent pas dans des maisons où elles ont l'habitude de traiter des surfaces spéciales, elles sont femmes-dè-ménage pour survivre, elles ne sont pas diplomés en nettoyage, il n'y a aucune volonté de te manquer de respect !
Quant à ta belle-sœur, ce n'est pas parce que elle s'autorise à presser sa femme-de-ménage comme un citron qu'il faut s'inspirer de cet exemple criminel ! Au contraire tu devrais attirer son attention sur les abus qu'elle commet vis-à-vis de cette employée qu'elle exploite comme une serve !!!
Au Commentaire De 13h56
En Septembre, 2022 (14:13 PM)Inutile de polémiquer,
Pour que le sort de ces femmes s'améliore ça doit être le fruit d'un effort collectif ! Et il est attendu de ceux qui vivent dans des pays avec des standards sociaux élevés de ne pas venir en Afrique faire à des locaux ce que eux ne supporteraient pas qu'on leur fasse !
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