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« La Casamance a connu beaucoup de péripéties, une région meurtrie, une région de conflit, une région où il y a même une perte d’espoir, une région où des familles se sont déchirées et une région qui a connu l’exode à cause du conflit », a relaté Chérif Boune Aïdara, porte-parole de Cheikhna Cheikh Sydatt, khalife général de Cheikhna Cheikh Mahfouz Ould Aïdara de Dar Salam Chérif. Ce passé continue de ronger les Casamançais et à diviser des familles, dit-il.
Ainsi, face à cette situation et au-delà de la Casamance, avec la violence qui sévit un peu partout dans le pays et qui menace l’islam dans certaines régions, il y a besoin d’un véritable retour aux valeurs en Casamance et dans le Sénégal, aux valeurs islamiques.
Ce qu'a compris le khalife général de Cheikhna Cheikh Mahfouz Ould Aïdara, qui a accepté de prendre son bâton de pèlerin et sur demande des populations pour prêcher la réconciliation, le vivre-ensemble et la paix. Sa tournée pour la paix et de la cohésion sociale a commencé dans le département de Bignona, par le Blouf qui a été secoué par le conflit. Dans cette localité, du département de Bignona déchirée par la guerre du MFDC, le khalife a exhorté, par la voix de son chef du protocole, Cheikh Mahfouz, les populations au pardon et à la réconciliation.
Cette tournée est précédée, à chaque étape dans le Blouf, par un récital du Coran pour la paix et la réconciliation.
D’autres contrées de la Casamance vont être visitées pour répandre « la paix, la cohésion sociale et le retour aux valeurs », dans les Kalounayes, le Fogny, le Kassa, le Balantacounda, entre autres.
Cheikhna Cheikh Sydatt a formulé des prières pour le développement du Sénégal dans la paix et la sécurité.
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Salut
En Avril, 2024 (22:26 PM)Ce saint homme a œuvré à l’islamisation des peuples du Mali, de la Guinée, de la Sierra Léone, de la Guinée Bissau, de la Gambie et du Sénégal. Fédérateur et intégrateur, sa stratégie reposait sur la non-violence. Par ses œuvres, il mérite la reconnaissance de nos Etats respectifs.
Intégrateur et fédérateur
Décédé un 19 novembre 1919 à Darsalam Chérif dans la région naturelle de la Casamance, Cheikh Mahfouz a œuvré durant toute sa vie à l’islamisation, à l’intégration et à la fédération des peuples d’Afrique. Né en 1855 dans le Hoad Chagri en Mauritanie, le saint homme a fait ses humanités à Walata, naguère carrefour du savoir et du commerce avant de terminer par la « tarbiyatou » (science spirituelle qui permet aux musulmans d’accéder à son créateur) chez son oncle Cheikhna Cheikh Saadbou qui deviendra son guide spirituel.
C’est vers 1876 que Cheikh Mahfouz s’installera au Sénégal plus précisément dans le Niany à Sandoungou, région de Tambacounda. Adepte de la non-violence, en 1877, il ira à la rencontre du roi du Firdou Moussa Molo Baldé à Sambal Sinding dans le Fouladou avant de rallier la Guinée Bissau où il contribuera à l’islamisation des peuples du Gabou, de Kanadou, de Biribang, de Kinara, du Woye, etc.
Le Gabou face aux Almamys du Fouta
Dans le Gabou, il se rendra chez Mamadou Pathé, frère du roi Sellou Koyada. Pathé avait reçu une annonce de guerre de la part d’Alpha Yaya Diallo, marabout du Fouta Djalon. Ce dernier avait comme ambition de lancer une guerre sainte du Gabou en Guinée Portugaise à Kombo Brikama en Gambie en passant par la Casamance.
Son armée était non seulement puissante, mais avait également bénéficié d’un important appui du colon français en armes et en hommes. Alpha Yaya Diallo qui était à Fouta Mory attentait le signal de son marabout Kan Koutoubo Diaby de Fouta Touba pour marcher sur le Gabou. Et ses régiments s’étendaient sur neuf provinces où il avait nommé des Imams appelés les Almamy du Fouta. Grâce aux prières de Cheikh Mahfouz, l’armée d’Alpha Yaya ne marchera pas sur le Gabou car ce dernier sera arrêté par son allié, le colon français. C’est ainsi que le Cheikh islamisa le royaume du Gabou dans la paix.
Le Cheikh chez le Gouverneur Danting de Banjul
Après l’étape de la Guinée portugaise, Cheikhna Cheikh Mahfouz rallia Kombo Brikama en Gambie. Au-delà de sa mission d’islamisation, le saint des forêts et savanes avait plaidé au début des années 1900, auprès du Gouverneur de Bathurst (Banjul) Mr Danting, la cause des musulmans dans cette île de la Gambie. C’est depuis cette date que les musulmans de Banjul obtiennent du Gouverneur l’autorisation de pratiquer librement leur religion sans être inquiétés.
En 1900, le saint homme entra au nord-ouest de la Casamance où il commença sa mission d’islamisation à Diana dans le Fogny Diabancounda. Mamady Diabang fut la première personne à être convertie à l’islam. Cette conversion de Mamadou Diabang à la religion du Prophète Mohamed (PSL) sera suivie par une forte adhésion des populations du Fogny Diabancounda et du Narang. Cette zone comprend, aujourd’hui, les villages des Communes de Kafountine, Diouloulou et Kataba1. Dans le Narang il fonda le village de Darsalam Thiénéba en 1900 et celui de Darsalam Cherif en 1913.
L’étape du Fogny païen
Cette étape sera suivie par celle du Fogny-Siat qui vivait sous la terreur du roi Jihadiste Fodé Kaba Doumbouya. Dans cette zone, sa stratégie lui a permis de s’attirer la confiance des populations du Fogny païen. Ce qui fait dire au Professeur Sékou Sagna Chef de la Section des Langues Etrangères Appliquées de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis dans sa thèse de doctorat qui s’intitule, « LES JOOLAA : un groupe ethnique de Casamance naguère hostile à l’Islam » : « Crédité d’une grande ouverture d’esprit, il (Cheikh Mahfouz) sut faire corps avec les habitants de la localité qu’il venait d’intégrer. Servi par une grande éloquence, il parvint sans peine à s’attirer la sympathie des éléments malléables du Fogny païen. Ces derniers tirèrent bonne augure de son attitude résignée. A juste raison, ils s’assimilèrent à un pacte de non-agression tacite, et vinrent à la rencontre du pieux saint. Au moins d’une sage exhortation ou « hikmatul-hasana », il les mit en confiance, et les fit entrer peu à peu, dans la paix de l’islam.»
Ainsi, ont été convertis à l’islam, Ousmane Badji à Sindian, Bacary Bodiang à Diatang, Youssouf Sané à Médiédié, Sissawo Badji à Djinaki, Bacary Diémé à Badiana, Youssouf BADJI à Gnankit, etc.
La route de Thiobon qui mène au Blouf
Après le Fogny, cap sur le Blouf où il a commencé par Thiobon. Entré par le fleuve Erongol, Cheikh Mahfouz a été bien accueilli dans ce village. Cheikh Dianko Diédhiou sera la première personne à embrasser l’islam. A titre illustratif, les premières personnes qui se sont converties à l’islam dans le Blouf sont Ousmane Goudiaby de Mandégane, Alassane Diédhiou de Kartiack, Arfang Sonko de Bessir, Abdou Rahmane Sambou de Moulomp, Abdoulaye Sonko de Kagnobon, Alioune Sagna de Bagaya, Alioune Diatta de Betine Essyl, Mamadou Diatta de Kamanar Essyl, Babacar Diatta de Daaga Essyl, Cheikh Souleymane de Gnaganane Essyl, Ibrahima Bodiang de Balingor, Bacary Bodiang de Diégoune, etc.
Avant le Balantacounda, c’est la zone des Kalounaye qui a accueilli le Cheikh. Cette zone marqua une étape très importante dans les déplacements de Cheikh Mahfouz qui faisait escale à Wong durant ses navettes maritimes entre Darsalam et Binako. Les premières personnes à être converties à l’islam par le saint homme sont, entre autres : Amadou Bodiang de Koubalang, Mamadou Tamba de Koubanao, Souleymane Sané de Bancouwouleng, Bacary Sagna de Gnamone, etc.
La résistance du peuple balante
Après l’islamisation du monde diola, Cheikh Mahfouz entame celle du peuple balante. Si les diolas ont suivi les prédications du Cheikh sans résistance, ça ne sera pas le cas dans le Balantacounda où il fonda le village de Binako en 1908. L’érection de ce village n’a pas du tout été du goût des balantes. Pour manifester leur refus, Karcadji de Mangaroungou et ses sembles ont eu à perpétrer plusieurs attaques accompagnées de vols de bétails à Binako. Ce qui causa la perte en vies humaines de quelques disciples de Cheikh Mahfouz.
Malgré ses nombreuses attaques et la mort de quelques disciples, Cheikh Mahfouz a toujours répondu par la non-violence. Une attitude qui avait certes causé le découragement chez certains disciples, mais avait fini de séduire les balantes car ces derniers ont finalement accepté de cohabiter avec le Cheikh et de se convertir petit à petit à la dernière des religions révélées.
Cheikh Mahfouz chez Samory Touré
Cheikh Mahfouz dans sa stratégie de pacification de l’Afrique de l’Ouest alla à la rencontre Almamy Samory Touré en Guinée Forestière. A cette époque, Samory Touré recevait les dioulas (grands commerçants) de Côte d’Ivoire qui lui fournissaient des armes en provenance d’Accra et de Koumassi au Ghana. A ces armes s’ajoutent celles achetées auprès des dioulas du Cayor, du Baol, du Diolof, du Sine et du Saloum. Le saint homme demanda à Samory de mettre fin à ces guerres où les seuls perdants restaient les africains. Car le colonisateur utilisait des Sénégalais contre les maliens, les Sierra-léonais contre les Libériens, les Guinéens contre les Bissau guinéens, etc. Mais le roi du Wassalou refusa non seulement la demande du Cheikh, mais donna aussi des ordres pour qu’il soit exécuté. Après des échanges lors d’une rencontre, Samory Touré fera acte d’allégeance au Cheikh tout en lui demandant de le laisser combattre les blancs. Après 36 ans de guerre, Samory Touré sera arrêté par les français et déporté au Gabon.
Les huit tributs du Niombato
Après sa rencontre avec Samory Touré Cheikh Mahfouz prend la destination de Nimzatt dans le Trarza chez son guide spirituel Cheikhna Cheikh Saabdou. Satisfait de son disciple, Cheikhna Cheikh Saadbou écrivit des poèmes de prières et de remerciements en son honneur. Prenant congé de son guide, le fondateur de Binako marqua un temps d’arrêt à Dakar chez Youssou Bamar Gueye avant de rallier les Iles du Saloum plus précisément à Niomy Bétinti chez Alkali Madi. Ce dernier sera d’ailleurs le premier à se convertir à la religion musulmane à Bétinti. A l’époque, il y avait huit tribus dans le Niombato que sont: Kadioumany, Kadiambou, Kadiassy, Womanky, Kounoukoum, Fatar-Fatour, Diakhanor et Wadouh. A l’unisson, elles décidèrent de suivre les prédications du saint homme et entrèrent dans la paix de la dernière des religions révélées.
Al Fadilya
La Casamance
En Avril, 2024 (23:14 PM)Ce saint homme a œuvré à l’islamisation des peuples du Mali, de la Guinée, de la Sierra Léone, de la Guinée Bissau, de la Gambie et du Sénégal. Fédérateur et intégrateur, sa stratégie reposait sur la non-violence. Par ses œuvres, il mérite la reconnaissance de nos Etats respectifs.
Intégrateur et fédérateur
Décédé un 19 novembre 1919 à Darsalam Chérif dans la région naturelle de la Casamance, Cheikh Mahfouz a œuvré durant toute sa vie à l’islamisation, à l’intégration et à la fédération des peuples d’Afrique. Né en 1855 dans le Hoad Chagri en Mauritanie, le saint homme a fait ses humanités à Walata, naguère carrefour du savoir et du commerce avant de terminer par la « tarbiyatou » (science spirituelle qui permet aux musulmans d’accéder à son créateur) chez son oncle Cheikhna Cheikh Saadbou qui deviendra son guide spirituel.
C’est vers 1876 que Cheikh Mahfouz s’installera au Sénégal plus précisément dans le Niany à Sandoungou, région de Tambacounda. Adepte de la non-violence, en 1877, il ira à la rencontre du roi du Firdou Moussa Molo Baldé à Sambal Sinding dans le Fouladou avant de rallier la Guinée Bissau où il contribuera à l’islamisation des peuples du Gabou, de Kanadou, de Biribang, de Kinara, du Woye, etc.
Le Gabou face aux Almamys du Fouta
Dans le Gabou, il se rendra chez Mamadou Pathé, frère du roi Sellou Koyada. Pathé avait reçu une annonce de guerre de la part d’Alpha Yaya Diallo, marabout du Fouta Djalon. Ce dernier avait comme ambition de lancer une guerre sainte du Gabou en Guinée Portugaise à Kombo Brikama en Gambie en passant par la Casamance.
Son armée était non seulement puissante, mais avait également bénéficié d’un important appui du colon français en armes et en hommes. Alpha Yaya Diallo qui était à Fouta Mory attentait le signal de son marabout Kan Koutoubo Diaby de Fouta Touba pour marcher sur le Gabou. Et ses régiments s’étendaient sur neuf provinces où il avait nommé des Imams appelés les Almamy du Fouta. Grâce aux prières de Cheikh Mahfouz, l’armée d’Alpha Yaya ne marchera pas sur le Gabou car ce dernier sera arrêté par son allié, le colon français. C’est ainsi que le Cheikh islamisa le royaume du Gabou dans la paix.
Le Cheikh chez le Gouverneur Danting de Banjul
Après l’étape de la Guinée portugaise, Cheikhna Cheikh Mahfouz rallia Kombo Brikama en Gambie. Au-delà de sa mission d’islamisation, le saint des forêts et savanes avait plaidé au début des années 1900, auprès du Gouverneur de Bathurst (Banjul) Mr Danting, la cause des musulmans dans cette île de la Gambie. C’est depuis cette date que les musulmans de Banjul obtiennent du Gouverneur l’autorisation de pratiquer librement leur religion sans être inquiétés.
En 1900, le saint homme entra au nord-ouest de la Casamance où il commença sa mission d’islamisation à Diana dans le Fogny Diabancounda. Mamady Diabang fut la première personne à être convertie à l’islam. Cette conversion de Mamadou Diabang à la religion du Prophète Mohamed (PSL) sera suivie par une forte adhésion des populations du Fogny Diabancounda et du Narang. Cette zone comprend, aujourd’hui, les villages des Communes de Kafountine, Diouloulou et Kataba1. Dans le Narang il fonda le village de Darsalam Thiénéba en 1900 et celui de Darsalam Cherif en 1913.
L’étape du Fogny païen
Cette étape sera suivie par celle du Fogny-Siat qui vivait sous la terreur du roi Jihadiste Fodé Kaba Doumbouya. Dans cette zone, sa stratégie lui a permis de s’attirer la confiance des populations du Fogny païen. Ce qui fait dire au Professeur Sékou Sagna Chef de la Section des Langues Etrangères Appliquées de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis dans sa thèse de doctorat qui s’intitule, « LES JOOLAA : un groupe ethnique de Casamance naguère hostile à l’Islam » : « Crédité d’une grande ouverture d’esprit, il (Cheikh Mahfouz) sut faire corps avec les habitants de la localité qu’il venait d’intégrer. Servi par une grande éloquence, il parvint sans peine à s’attirer la sympathie des éléments malléables du Fogny païen. Ces derniers tirèrent bonne augure de son attitude résignée. A juste raison, ils s’assimilèrent à un pacte de non-agression tacite, et vinrent à la rencontre du pieux saint. Au moins d’une sage exhortation ou « hikmatul-hasana », il les mit en confiance, et les fit entrer peu à peu, dans la paix de l’islam.»
Ainsi, ont été convertis à l’islam, Ousmane Badji à Sindian, Bacary Bodiang à Diatang, Youssouf Sané à Médiédié, Sissawo Badji à Djinaki, Bacary Diémé à Badiana, Youssouf BADJI à Gnankit, etc.
La route de Thiobon qui mène au Blouf
Après le Fogny, cap sur le Blouf où il a commencé par Thiobon. Entré par le fleuve Erongol, Cheikh Mahfouz a été bien accueilli dans ce village. Cheikh Dianko Diédhiou sera la première personne à embrasser l’islam. A titre illustratif, les premières personnes qui se sont converties à l’islam dans le Blouf sont Ousmane Goudiaby de Mandégane, Alassane Diédhiou de Kartiack, Arfang Sonko de Bessir, Abdou Rahmane Sambou de Moulomp, Abdoulaye Sonko de Kagnobon, Alioune Sagna de Bagaya, Alioune Diatta de Betine Essyl, Mamadou Diatta de Kamanar Essyl, Babacar Diatta de Daaga Essyl, Cheikh Souleymane de Gnaganane Essyl, Ibrahima Bodiang de Balingor, Bacary Bodiang de Diégoune, etc.
Avant le Balantacounda, c’est la zone des Kalounaye qui a accueilli le Cheikh. Cette zone marqua une étape très importante dans les déplacements de Cheikh Mahfouz qui faisait escale à Wong durant ses navettes maritimes entre Darsalam et Binako. Les premières personnes à être converties à l’islam par le saint homme sont, entre autres : Amadou Bodiang de Koubalang, Mamadou Tamba de Koubanao, Souleymane Sané de Bancouwouleng, Bacary Sagna de Gnamone, etc.
La résistance du peuple balante
Après l’islamisation du monde diola, Cheikh Mahfouz entame celle du peuple balante. Si les diolas ont suivi les prédications du Cheikh sans résistance, ça ne sera pas le cas dans le Balantacounda où il fonda le village de Binako en 1908. L’érection de ce village n’a pas du tout été du goût des balantes. Pour manifester leur refus, Karcadji de Mangaroungou et ses sembles ont eu à perpétrer plusieurs attaques accompagnées de vols de bétails à Binako. Ce qui causa la perte en vies humaines de quelques disciples de Cheikh Mahfouz.
Malgré ses nombreuses attaques et la mort de quelques disciples, Cheikh Mahfouz a toujours répondu par la non-violence. Une attitude qui avait certes causé le découragement chez certains disciples, mais avait fini de séduire les balantes car ces derniers ont finalement accepté de cohabiter avec le Cheikh et de se convertir petit à petit à la dernière des religions révélées.
Cheikh Mahfouz chez Samory Touré
Cheikh Mahfouz dans sa stratégie de pacification de l’Afrique de l’Ouest alla à la rencontre Almamy Samory Touré en Guinée Forestière. A cette époque, Samory Touré recevait les dioulas (grands commerçants) de Côte d’Ivoire qui lui fournissaient des armes en provenance d’Accra et de Koumassi au Ghana. A ces armes s’ajoutent celles achetées auprès des dioulas du Cayor, du Baol, du Diolof, du Sine et du Saloum. Le saint homme demanda à Samory de mettre fin à ces guerres où les seuls perdants restaient les africains. Car le colonisateur utilisait des Sénégalais contre les maliens, les Sierra-léonais contre les Libériens, les Guinéens contre les Bissau guinéens, etc. Mais le roi du Wassalou refusa non seulement la demande du Cheikh, mais donna aussi des ordres pour qu’il soit exécuté. Après des échanges lors d’une rencontre, Samory Touré fera acte d’allégeance au Cheikh tout en lui demandant de le laisser combattre les blancs. Après 36 ans de guerre, Samory Touré sera arrêté par les français et déporté au Gabon.
Les huit tributs du Niombato
Après sa rencontre avec Samory Touré Cheikh Mahfouz prend la destination de Nimzatt dans le Trarza chez son guide spirituel Cheikhna Cheikh Saabdou. Satisfait de son disciple, Cheikhna Cheikh Saadbou écrivit des poèmes de prières et de remerciements en son honneur. Prenant congé de son guide, le fondateur de Binako marqua un temps d’arrêt à Dakar chez Youssou Bamar Gueye avant de rallier les Iles du Saloum plus précisément à Niomy Bétinti chez Alkali Madi. Ce dernier sera d’ailleurs le premier à se convertir à la religion musulmane à Bétinti. A l’époque, il y avait huit tribus dans le Niombato que sont: Kadioumany, Kadiambou, Kadiassy, Womanky, Kounoukoum, Fatar-Fatour, Diakhanor et Wadouh. A l’unisson, elles décidèrent de suivre les prédications du saint homme et entrèrent dans la paix de la dernière des religions révélées.
Al Fadilya
Ce saint homme a œuvré à l’islamisation des peuples du Mali, de la Guinée, de la Sierra Léone, de la Guinée Bissau, de la Gambie et du Sénégal. Fédérateur et intégrateur, sa stratégie reposait sur la non-violence. Par ses œuvres, il mérite la reconnaissance de nos Etats respectifs.
Intégrateur et fédérateur
Décédé un 19 novembre 1919 à Darsalam Chérif dans la région naturelle de la Casamance, Cheikh Mahfouz a œuvré durant toute sa vie à l’islamisation, à l’intégration et à la fédération des peuples d’Afrique. Né en 1855 dans le Hoad Chagri en Mauritanie, le saint homme a fait ses humanités à Walata, naguère carrefour du savoir et du commerce avant de terminer par la « tarbiyatou » (science spirituelle qui permet aux musulmans d’accéder à son créateur) chez son oncle Cheikhna Cheikh Saadbou qui deviendra son guide spirituel.
C’est vers 1876 que Cheikh Mahfouz s’installera au Sénégal plus précisément dans le Niany à Sandoungou, région de Tambacounda. Adepte de la non-violence, en 1877, il ira à la rencontre du roi du Firdou Moussa Molo Baldé à Sambal Sinding dans le Fouladou avant de rallier la Guinée Bissau où il contribuera à l’islamisation des peuples du Gabou, de Kanadou, de Biribang, de Kinara, du Woye, etc.
Le Gabou face aux Almamys du Fouta
Dans le Gabou, il se rendra chez Mamadou Pathé, frère du roi Sellou Koyada. Pathé avait reçu une annonce de guerre de la part d’Alpha Yaya Diallo, marabout du Fouta Djalon. Ce dernier avait comme ambition de lancer une guerre sainte du Gabou en Guinée Portugaise à Kombo Brikama en Gambie en passant par la Casamance.
Son armée était non seulement puissante, mais avait également bénéficié d’un important appui du colon français en armes et en hommes. Alpha Yaya Diallo qui était à Fouta Mory attentait le signal de son marabout Kan Koutoubo Diaby de Fouta Touba pour marcher sur le Gabou. Et ses régiments s’étendaient sur neuf provinces où il avait nommé des Imams appelés les Almamy du Fouta. Grâce aux prières de Cheikh Mahfouz, l’armée d’Alpha Yaya ne marchera pas sur le Gabou car ce dernier sera arrêté par son allié, le colon français. C’est ainsi que le Cheikh islamisa le royaume du Gabou dans la paix.
Le Cheikh chez le Gouverneur Danting de Banjul
Après l’étape de la Guinée portugaise, Cheikhna Cheikh Mahfouz rallia Kombo Brikama en Gambie. Au-delà de sa mission d’islamisation, le saint des forêts et savanes avait plaidé au début des années 1900, auprès du Gouverneur de Bathurst (Banjul) Mr Danting, la cause des musulmans dans cette île de la Gambie. C’est depuis cette date que les musulmans de Banjul obtiennent du Gouverneur l’autorisation de pratiquer librement leur religion sans être inquiétés.
En 1900, le saint homme entra au nord-ouest de la Casamance où il commença sa mission d’islamisation à Diana dans le Fogny Diabancounda. Mamady Diabang fut la première personne à être convertie à l’islam. Cette conversion de Mamadou Diabang à la religion du Prophète Mohamed (PSL) sera suivie par une forte adhésion des populations du Fogny Diabancounda et du Narang. Cette zone comprend, aujourd’hui, les villages des Communes de Kafountine, Diouloulou et Kataba1. Dans le Narang il fonda le village de Darsalam Thiénéba en 1900 et celui de Darsalam Cherif en 1913.
L’étape du Fogny païen
Cette étape sera suivie par celle du Fogny-Siat qui vivait sous la terreur du roi Jihadiste Fodé Kaba Doumbouya. Dans cette zone, sa stratégie lui a permis de s’attirer la confiance des populations du Fogny païen. Ce qui fait dire au Professeur Sékou Sagna Chef de la Section des Langues Etrangères Appliquées de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis dans sa thèse de doctorat qui s’intitule, « LES JOOLAA : un groupe ethnique de Casamance naguère hostile à l’Islam » : « Crédité d’une grande ouverture d’esprit, il (Cheikh Mahfouz) sut faire corps avec les habitants de la localité qu’il venait d’intégrer. Servi par une grande éloquence, il parvint sans peine à s’attirer la sympathie des éléments malléables du Fogny païen. Ces derniers tirèrent bonne augure de son attitude résignée. A juste raison, ils s’assimilèrent à un pacte de non-agression tacite, et vinrent à la rencontre du pieux saint. Au moins d’une sage exhortation ou « hikmatul-hasana », il les mit en confiance, et les fit entrer peu à peu, dans la paix de l’islam.»
Ainsi, ont été convertis à l’islam, Ousmane Badji à Sindian, Bacary Bodiang à Diatang, Youssouf Sané à Médiédié, Sissawo Badji à Djinaki, Bacary Diémé à Badiana, Youssouf BADJI à Gnankit, etc.
La route de Thiobon qui mène au Blouf
Après le Fogny, cap sur le Blouf où il a commencé par Thiobon. Entré par le fleuve Erongol, Cheikh Mahfouz a été bien accueilli dans ce village. Cheikh Dianko Diédhiou sera la première personne à embrasser l’islam. A titre illustratif, les premières personnes qui se sont converties à l’islam dans le Blouf sont Ousmane Goudiaby de Mandégane, Alassane Diédhiou de Kartiack, Arfang Sonko de Bessir, Abdou Rahmane Sambou de Moulomp, Abdoulaye Sonko de Kagnobon, Alioune Sagna de Bagaya, Alioune Diatta de Betine Essyl, Mamadou Diatta de Kamanar Essyl, Babacar Diatta de Daaga Essyl, Cheikh Souleymane de Gnaganane Essyl, Ibrahima Bodiang de Balingor, Bacary Bodiang de Diégoune, etc.
Avant le Balantacounda, c’est la zone des Kalounaye qui a accueilli le Cheikh. Cette zone marqua une étape très importante dans les déplacements de Cheikh Mahfouz qui faisait escale à Wong durant ses navettes maritimes entre Darsalam et Binako. Les premières personnes à être converties à l’islam par le saint homme sont, entre autres : Amadou Bodiang de Koubalang, Mamadou Tamba de Koubanao, Souleymane Sané de Bancouwouleng, Bacary Sagna de Gnamone, etc.
La résistance du peuple balante
Après l’islamisation du monde diola, Cheikh Mahfouz entame celle du peuple balante. Si les diolas ont suivi les prédications du Cheikh sans résistance, ça ne sera pas le cas dans le Balantacounda où il fonda le village de Binako en 1908. L’érection de ce village n’a pas du tout été du goût des balantes. Pour manifester leur refus, Karcadji de Mangaroungou et ses sembles ont eu à perpétrer plusieurs attaques accompagnées de vols de bétails à Binako. Ce qui causa la perte en vies humaines de quelques disciples de Cheikh Mahfouz.
Malgré ses nombreuses attaques et la mort de quelques disciples, Cheikh Mahfouz a toujours répondu par la non-violence. Une attitude qui avait certes causé le découragement chez certains disciples, mais avait fini de séduire les balantes car ces derniers ont finalement accepté de cohabiter avec le Cheikh et de se convertir petit à petit à la dernière des religions révélées.
Cheikh Mahfouz chez Samory Touré
Cheikh Mahfouz dans sa stratégie de pacification de l’Afrique de l’Ouest alla à la rencontre Almamy Samory Touré en Guinée Forestière. A cette époque, Samory Touré recevait les dioulas (grands commerçants) de Côte d’Ivoire qui lui fournissaient des armes en provenance d’Accra et de Koumassi au Ghana. A ces armes s’ajoutent celles achetées auprès des dioulas du Cayor, du Baol, du Diolof, du Sine et du Saloum. Le saint homme demanda à Samory de mettre fin à ces guerres où les seuls perdants restaient les africains. Car le colonisateur utilisait des Sénégalais contre les maliens, les Sierra-léonais contre les Libériens, les Guinéens contre les Bissau guinéens, etc. Mais le roi du Wassalou refusa non seulement la demande du Cheikh, mais donna aussi des ordres pour qu’il soit exécuté. Après des échanges lors d’une rencontre, Samory Touré fera acte d’allégeance au Cheikh tout en lui demandant de le laisser combattre les blancs. Après 36 ans de guerre, Samory Touré sera arrêté par les français et déporté au Gabon.
Les huit tributs du Niombato
Après sa rencontre avec Samory Touré Cheikh Mahfouz prend la destination de Nimzatt dans le Trarza chez son guide spirituel Cheikhna Cheikh Saabdou. Satisfait de son disciple, Cheikhna Cheikh Saadbou écrivit des poèmes de prières et de remerciements en son honneur. Prenant congé de son guide, le fondateur de Binako marqua un temps d’arrêt à Dakar chez Youssou Bamar Gueye avant de rallier les Iles du Saloum plus précisément à Niomy Bétinti chez Alkali Madi. Ce dernier sera d’ailleurs le premier à se convertir à la religion musulmane à Bétinti. A l’époque, il y avait huit tribus dans le Niombato que sont: Kadioumany, Kadiambou, Kadiassy, Womanky, Kounoukoum, Fatar-Fatour, Diakhanor et Wadouh. A l’unisson, elles décidèrent de suivre les prédications du saint homme et entrèrent dans la paix de la dernière des religions révélées.
Al Fadilya
Ce saint homme a œuvré à l’islamisation des peuples du Mali, de la Guinée, de la Sierra Léone, de la Guinée Bissau, de la Gambie et du Sénégal. Fédérateur et intégrateur, sa stratégie reposait sur la non-violence. Par ses œuvres, il mérite la reconnaissance de nos Etats respectifs.
Intégrateur et fédérateur
Décédé un 19 novembre 1919 à Darsalam Chérif dans la région naturelle de la Casamance, Cheikh Mahfouz a œuvré durant toute sa vie à l’islamisation, à l’intégration et à la fédération des peuples d’Afrique. Né en 1855 dans le Hoad Chagri en Mauritanie, le saint homme a fait ses humanités à Walata, naguère carrefour du savoir et du commerce avant de terminer par la « tarbiyatou » (science spirituelle qui permet aux musulmans d’accéder à son créateur) chez son oncle Cheikhna Cheikh Saadbou qui deviendra son guide spirituel.
C’est vers 1876 que Cheikh Mahfouz s’installera au Sénégal plus précisément dans le Niany à Sandoungou, région de Tambacounda. Adepte de la non-violence, en 1877, il ira à la rencontre du roi du Firdou Moussa Molo Baldé à Sambal Sinding dans le Fouladou avant de rallier la Guinée Bissau où il contribuera à l’islamisation des peuples du Gabou, de Kanadou, de Biribang, de Kinara, du Woye, etc.
Le Gabou face aux Almamys du Fouta
Dans le Gabou, il se rendra chez Mamadou Pathé, frère du roi Sellou Koyada. Pathé avait reçu une annonce de guerre de la part d’Alpha Yaya Diallo, marabout du Fouta Djalon. Ce dernier avait comme ambition de lancer une guerre sainte du Gabou en Guinée Portugaise à Kombo Brikama en Gambie en passant par la Casamance.
Son armée était non seulement puissante, mais avait également bénéficié d’un important appui du colon français en armes et en hommes. Alpha Yaya Diallo qui était à Fouta Mory attentait le signal de son marabout Kan Koutoubo Diaby de Fouta Touba pour marcher sur le Gabou. Et ses régiments s’étendaient sur neuf provinces où il avait nommé des Imams appelés les Almamy du Fouta. Grâce aux prières de Cheikh Mahfouz, l’armée d’Alpha Yaya ne marchera pas sur le Gabou car ce dernier sera arrêté par son allié, le colon français. C’est ainsi que le Cheikh islamisa le royaume du Gabou dans la paix.
Le Cheikh chez le Gouverneur Danting de Banjul
Après l’étape de la Guinée portugaise, Cheikhna Cheikh Mahfouz rallia Kombo Brikama en Gambie. Au-delà de sa mission d’islamisation, le saint des forêts et savanes avait plaidé au début des années 1900, auprès du Gouverneur de Bathurst (Banjul) Mr Danting, la cause des musulmans dans cette île de la Gambie. C’est depuis cette date que les musulmans de Banjul obtiennent du Gouverneur l’autorisation de pratiquer librement leur religion sans être inquiétés.
En 1900, le saint homme entra au nord-ouest de la Casamance où il commença sa mission d’islamisation à Diana dans le Fogny Diabancounda. Mamady Diabang fut la première personne à être convertie à l’islam. Cette conversion de Mamadou Diabang à la religion du Prophète Mohamed (PSL) sera suivie par une forte adhésion des populations du Fogny Diabancounda et du Narang. Cette zone comprend, aujourd’hui, les villages des Communes de Kafountine, Diouloulou et Kataba1. Dans le Narang il fonda le village de Darsalam Thiénéba en 1900 et celui de Darsalam Cherif en 1913.
L’étape du Fogny païen
Cette étape sera suivie par celle du Fogny-Siat qui vivait sous la terreur du roi Jihadiste Fodé Kaba Doumbouya. Dans cette zone, sa stratégie lui a permis de s’attirer la confiance des populations du Fogny païen. Ce qui fait dire au Professeur Sékou Sagna Chef de la Section des Langues Etrangères Appliquées de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis dans sa thèse de doctorat qui s’intitule, « LES JOOLAA : un groupe ethnique de Casamance naguère hostile à l’Islam » : « Crédité d’une grande ouverture d’esprit, il (Cheikh Mahfouz) sut faire corps avec les habitants de la localité qu’il venait d’intégrer. Servi par une grande éloquence, il parvint sans peine à s’attirer la sympathie des éléments malléables du Fogny païen. Ces derniers tirèrent bonne augure de son attitude résignée. A juste raison, ils s’assimilèrent à un pacte de non-agression tacite, et vinrent à la rencontre du pieux saint. Au moins d’une sage exhortation ou « hikmatul-hasana », il les mit en confiance, et les fit entrer peu à peu, dans la paix de l’islam.»
Ainsi, ont été convertis à l’islam, Ousmane Badji à Sindian, Bacary Bodiang à Diatang, Youssouf Sané à Médiédié, Sissawo Badji à Djinaki, Bacary Diémé à Badiana, Youssouf BADJI à Gnankit, etc.
La route de Thiobon qui mène au Blouf
Après le Fogny, cap sur le Blouf où il a commencé par Thiobon. Entré par le fleuve Erongol, Cheikh Mahfouz a été bien accueilli dans ce village. Cheikh Dianko Diédhiou sera la première personne à embrasser l’islam. A titre illustratif, les premières personnes qui se sont converties à l’islam dans le Blouf sont Ousmane Goudiaby de Mandégane, Alassane Diédhiou de Kartiack, Arfang Sonko de Bessir, Abdou Rahmane Sambou de Moulomp, Abdoulaye Sonko de Kagnobon, Alioune Sagna de Bagaya, Alioune Diatta de Betine Essyl, Mamadou Diatta de Kamanar Essyl, Babacar Diatta de Daaga Essyl, Cheikh Souleymane de Gnaganane Essyl, Ibrahima Bodiang de Balingor, Bacary Bodiang de Diégoune, etc.
Avant le Balantacounda, c’est la zone des Kalounaye qui a accueilli le Cheikh. Cette zone marqua une étape très importante dans les déplacements de Cheikh Mahfouz qui faisait escale à Wong durant ses navettes maritimes entre Darsalam et Binako. Les premières personnes à être converties à l’islam par le saint homme sont, entre autres : Amadou Bodiang de Koubalang, Mamadou Tamba de Koubanao, Souleymane Sané de Bancouwouleng, Bacary Sagna de Gnamone, etc.
La résistance du peuple balante
Après l’islamisation du monde diola, Cheikh Mahfouz entame celle du peuple balante. Si les diolas ont suivi les prédications du Cheikh sans résistance, ça ne sera pas le cas dans le Balantacounda où il fonda le village de Binako en 1908. L’érection de ce village n’a pas du tout été du goût des balantes. Pour manifester leur refus, Karcadji de Mangaroungou et ses sembles ont eu à perpétrer plusieurs attaques accompagnées de vols de bétails à Binako. Ce qui causa la perte en vies humaines de quelques disciples de Cheikh Mahfouz.
Malgré ses nombreuses attaques et la mort de quelques disciples, Cheikh Mahfouz a toujours répondu par la non-violence. Une attitude qui avait certes causé le découragement chez certains disciples, mais avait fini de séduire les balantes car ces derniers ont finalement accepté de cohabiter avec le Cheikh et de se convertir petit à petit à la dernière des religions révélées.
Cheikh Mahfouz chez Samory Touré
Cheikh Mahfouz dans sa stratégie de pacification de l’Afrique de l’Ouest alla à la rencontre Almamy Samory Touré en Guinée Forestière. A cette époque, Samory Touré recevait les dioulas (grands commerçants) de Côte d’Ivoire qui lui fournissaient des armes en provenance d’Accra et de Koumassi au Ghana. A ces armes s’ajoutent celles achetées auprès des dioulas du Cayor, du Baol, du Diolof, du Sine et du Saloum. Le saint homme demanda à Samory de mettre fin à ces guerres où les seuls perdants restaient les africains. Car le colonisateur utilisait des Sénégalais contre les maliens, les Sierra-léonais contre les Libériens, les Guinéens contre les Bissau guinéens, etc. Mais le roi du Wassalou refusa non seulement la demande du Cheikh, mais donna aussi des ordres pour qu’il soit exécuté. Après des échanges lors d’une rencontre, Samory Touré fera acte d’allégeance au Cheikh tout en lui demandant de le laisser combattre les blancs. Après 36 ans de guerre, Samory Touré sera arrêté par les français et déporté au Gabon.
Les huit tributs du Niombato
Après sa rencontre avec Samory Touré Cheikh Mahfouz prend la destination de Nimzatt dans le Trarza chez son guide spirituel Cheikhna Cheikh Saabdou. Satisfait de son disciple, Cheikhna Cheikh Saadbou écrivit des poèmes de prières et de remerciements en son honneur. Prenant congé de son guide, le fondateur de Binako marqua un temps d’arrêt à Dakar chez Youssou Bamar Gueye avant de rallier les Iles du Saloum plus précisément à Niomy Bétinti chez Alkali Madi. Ce dernier sera d’ailleurs le premier à se convertir à la religion musulmane à Bétinti. A l’époque, il y avait huit tribus dans le Niombato que sont: Kadioumany, Kadiambou, Kadiassy, Womanky, Kounoukoum, Fatar-Fatour, Diakhanor et Wadouh. A l’unisson, elles décidèrent de suivre les prédications du saint homme et entrèrent dans la paix de la dernière des religions révélées.
Al Fadilya
Casaçais
En Avril, 2024 (09:04 AM)Ce saint homme a œuvré à l’islamisation des peuples du Mali, de la Guinée, de la Sierra Léone, de la Guinée Bissau, de la Gambie et du Sénégal. Fédérateur et intégrateur, sa stratégie reposait sur la non-violence. Par ses œuvres, il mérite la reconnaissance de nos Etats respectifs.
Intégrateur et fédérateur
Décédé un 19 novembre 1919 à Darsalam Chérif dans la région naturelle de la Casamance, Cheikh Mahfouz a œuvré durant toute sa vie à l’islamisation, à l’intégration et à la fédération des peuples d’Afrique. Né en 1855 dans le Hoad Chagri en Mauritanie, le saint homme a fait ses humanités à Walata, naguère carrefour du savoir et du commerce avant de terminer par la « tarbiyatou » (science spirituelle qui permet aux musulmans d’accéder à son créateur) chez son oncle Cheikhna Cheikh Saadbou qui deviendra son guide spirituel.
C’est vers 1876 que Cheikh Mahfouz s’installera au Sénégal plus précisément dans le Niany à Sandoungou, région de Tambacounda. Adepte de la non-violence, en 1877, il ira à la rencontre du roi du Firdou Moussa Molo Baldé à Sambal Sinding dans le Fouladou avant de rallier la Guinée Bissau où il contribuera à l’islamisation des peuples du Gabou, de Kanadou, de Biribang, de Kinara, du Woye, etc.
Le Gabou face aux Almamys du Fouta
Dans le Gabou, il se rendra chez Mamadou Pathé, frère du roi Sellou Koyada. Pathé avait reçu une annonce de guerre de la part d’Alpha Yaya Diallo, marabout du Fouta Djalon. Ce dernier avait comme ambition de lancer une guerre sainte du Gabou en Guinée Portugaise à Kombo Brikama en Gambie en passant par la Casamance.
Son armée était non seulement puissante, mais avait également bénéficié d’un important appui du colon français en armes et en hommes. Alpha Yaya Diallo qui était à Fouta Mory attentait le signal de son marabout Kan Koutoubo Diaby de Fouta Touba pour marcher sur le Gabou. Et ses régiments s’étendaient sur neuf provinces où il avait nommé des Imams appelés les Almamy du Fouta. Grâce aux prières de Cheikh Mahfouz, l’armée d’Alpha Yaya ne marchera pas sur le Gabou car ce dernier sera arrêté par son allié, le colon français. C’est ainsi que le Cheikh islamisa le royaume du Gabou dans la paix.
Le Cheikh chez le Gouverneur Danting de Banjul
Après l’étape de la Guinée portugaise, Cheikhna Cheikh Mahfouz rallia Kombo Brikama en Gambie. Au-delà de sa mission d’islamisation, le saint des forêts et savanes avait plaidé au début des années 1900, auprès du Gouverneur de Bathurst (Banjul) Mr Danting, la cause des musulmans dans cette île de la Gambie. C’est depuis cette date que les musulmans de Banjul obtiennent du Gouverneur l’autorisation de pratiquer librement leur religion sans être inquiétés.
En 1900, le saint homme entra au nord-ouest de la Casamance où il commença sa mission d’islamisation à Diana dans le Fogny Diabancounda. Mamady Diabang fut la première personne à être convertie à l’islam. Cette conversion de Mamadou Diabang à la religion du Prophète Mohamed (PSL) sera suivie par une forte adhésion des populations du Fogny Diabancounda et du Narang. Cette zone comprend, aujourd’hui, les villages des Communes de Kafountine, Diouloulou et Kataba1. Dans le Narang il fonda le village de Darsalam Thiénéba en 1900 et celui de Darsalam Cherif en 1913.
L’étape du Fogny païen
Cette étape sera suivie par celle du Fogny-Siat qui vivait sous la terreur du roi Jihadiste Fodé Kaba Doumbouya. Dans cette zone, sa stratégie lui a permis de s’attirer la confiance des populations du Fogny païen. Ce qui fait dire au Professeur Sékou Sagna Chef de la Section des Langues Etrangères Appliquées de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis dans sa thèse de doctorat qui s’intitule, « LES JOOLAA : un groupe ethnique de Casamance naguère hostile à l’Islam » : « Crédité d’une grande ouverture d’esprit, il (Cheikh Mahfouz) sut faire corps avec les habitants de la localité qu’il venait d’intégrer. Servi par une grande éloquence, il parvint sans peine à s’attirer la sympathie des éléments malléables du Fogny païen. Ces derniers tirèrent bonne augure de son attitude résignée. A juste raison, ils s’assimilèrent à un pacte de non-agression tacite, et vinrent à la rencontre du pieux saint. Au moins d’une sage exhortation ou « hikmatul-hasana », il les mit en confiance, et les fit entrer peu à peu, dans la paix de l’islam.»
Ainsi, ont été convertis à l’islam, Ousmane Badji à Sindian, Bacary Bodiang à Diatang, Youssouf Sané à Médiédié, Sissawo Badji à Djinaki, Bacary Diémé à Badiana, Youssouf BADJI à Gnankit, etc.
La route de Thiobon qui mène au Blouf
Après le Fogny, cap sur le Blouf où il a commencé par Thiobon. Entré par le fleuve Erongol, Cheikh Mahfouz a été bien accueilli dans ce village. Cheikh Dianko Diédhiou sera la première personne à embrasser l’islam. A titre illustratif, les premières personnes qui se sont converties à l’islam dans le Blouf sont Ousmane Goudiaby de Mandégane, Alassane Diédhiou de Kartiack, Arfang Sonko de Bessir, Abdou Rahmane Sambou de Moulomp, Abdoulaye Sonko de Kagnobon, Alioune Sagna de Bagaya, Alioune Diatta de Betine Essyl, Mamadou Diatta de Kamanar Essyl, Babacar Diatta de Daaga Essyl, Cheikh Souleymane de Gnaganane Essyl, Ibrahima Bodiang de Balingor, Bacary Bodiang de Diégoune, etc.
Avant le Balantacounda, c’est la zone des Kalounaye qui a accueilli le Cheikh. Cette zone marqua une étape très importante dans les déplacements de Cheikh Mahfouz qui faisait escale à Wong durant ses navettes maritimes entre Darsalam et Binako. Les premières personnes à être converties à l’islam par le saint homme sont, entre autres : Amadou Bodiang de Koubalang, Mamadou Tamba de Koubanao, Souleymane Sané de Bancouwouleng, Bacary Sagna de Gnamone, etc.
La résistance du peuple balante
Après l’islamisation du monde diola, Cheikh Mahfouz entame celle du peuple balante. Si les diolas ont suivi les prédications du Cheikh sans résistance, ça ne sera pas le cas dans le Balantacounda où il fonda le village de Binako en 1908. L’érection de ce village n’a pas du tout été du goût des balantes. Pour manifester leur refus, Karcadji de Mangaroungou et ses sembles ont eu à perpétrer plusieurs attaques accompagnées de vols de bétails à Binako. Ce qui causa la perte en vies humaines de quelques disciples de Cheikh Mahfouz.
Malgré ses nombreuses attaques et la mort de quelques disciples, Cheikh Mahfouz a toujours répondu par la non-violence. Une attitude qui avait certes causé le découragement chez certains disciples, mais avait fini de séduire les balantes car ces derniers ont finalement accepté de cohabiter avec le Cheikh et de se convertir petit à petit à la dernière des religions révélées.
Cheikh Mahfouz chez Samory Touré
Cheikh Mahfouz dans sa stratégie de pacification de l’Afrique de l’Ouest alla à la rencontre Almamy Samory Touré en Guinée Forestière. A cette époque, Samory Touré recevait les dioulas (grands commerçants) de Côte d’Ivoire qui lui fournissaient des armes en provenance d’Accra et de Koumassi au Ghana. A ces armes s’ajoutent celles achetées auprès des dioulas du Cayor, du Baol, du Diolof, du Sine et du Saloum. Le saint homme demanda à Samory de mettre fin à ces guerres où les seuls perdants restaient les africains. Car le colonisateur utilisait des Sénégalais contre les maliens, les Sierra-léonais contre les Libériens, les Guinéens contre les Bissau guinéens, etc. Mais le roi du Wassalou refusa non seulement la demande du Cheikh, mais donna aussi des ordres pour qu’il soit exécuté. Après des échanges lors d’une rencontre, Samory Touré fera acte d’allégeance au Cheikh tout en lui demandant de le laisser combattre les blancs. Après 36 ans de guerre, Samory Touré sera arrêté par les français et déporté au Gabon.
Les huit tributs du Niombato
Après sa rencontre avec Samory Touré Cheikh Mahfouz prend la destination de Nimzatt dans le Trarza chez son guide spirituel Cheikhna Cheikh Saabdou. Satisfait de son disciple, Cheikhna Cheikh Saadbou écrivit des poèmes de prières et de remerciements en son honneur. Prenant congé de son guide, le fondateur de Binako marqua un temps d’arrêt à Dakar chez Youssou Bamar Gueye avant de rallier les Iles du Saloum plus précisément à Niomy Bétinti chez Alkali Madi. Ce dernier sera d’ailleurs le premier à se convertir à la religion musulmane à Bétinti. A l’époque, il y avait huit tribus dans le Niombato que sont: Kadioumany, Kadiambou, Kadiassy, Womanky, Kounoukoum, Fatar-Fatour, Diakhanor et Wadouh. A l’unisson, elles décidèrent de suivre les prédications du saint homme et entrèrent dans la paix de la dernière des religions révélées.
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