Les perturbations dans le système éducatif sénégalais recommencent. Moins d'un mois après l'ouverture des classes, les enseignants membres du Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (Cusems) décident de perturber les enseignements en débrayant demain, jeudi, pour protester, disent-ils, contre le non-respect par l'Etat de ses engagements. ‘Le directoire invite à un arrêt des cours le jeudi 12, à partir de 10 h, pour la tenue d’assemblées générales destinées à décider des modalités de la riposte à apporter prochainement au gouvernement en cas de violation des accords’, indique le syndicat, qui rappelle avoir dit et répété aux autorités, à travers plusieurs correspondances, que le respect des accords constituait une condition nécessaire à la stabilité indispensable à un enseignement de qualité. ‘En conséquence, les autorités politiques doivent être considérées comme seules responsables des perturbations qui découleraient de leur violation des accords signés’, ajoute le communiqué, qui décrit et ‘constate, pour le dénoncer avec la dernière énergie’, que le gouvernement vient à nouveau de se livrer à son jeu favori, à savoir le non-respect de ses engagements, à travers la violation flagrante de l’alinéa 1 du point 1 du protocole d’accord du 12 décembre 2008.
En effet, d'après le directoire du Cusems, c'est à sa demande relative au paiement des salaires des vacataires et des contractuels en même temps que les autres agents de la fonction publique, que le gouvernement s’était engagé à prendre, avant le 31 décembre 2008, une lettre directive adressée aux paieries régionales pour sécuriser le paiement des salaires. ‘La violation unilatérale de ce point d’accord par le gouvernement autorise tous les enseignants n’ayant pas reçu leur salaire à arrêter immédiatement leurs enseignements, étant donné que sans salaire, il ne saurait y avoir de cours’, ajoute le Cusems, qui précise que la violation de ce point d’accord est loin d'être une première. Elle a été précédée, à son avis, par le non-paiement, dans les délais, des indemnités 2008 et par le non-respect de plusieurs autres engagements consignés dans les protocoles de mars 2007, de décembre 2008 et de l’avenant d’avril 2009.
Si les enseignants affiliés à cette organisation syndicale décident de perturber le déroulement des cours, c'est parce qu'ils considèrent que le risque est grand de voir le gouvernement récidiver et persévérer dans le non-respect de ses engagements. C'est pour cette raison que le Cusems demande aux professeurs des lycées et collèges du Sénégal de protester ‘vigoureusement’ contre le non-paiement à temps du salaire des corps émergents et les manquements récurrents de l’autorité. D'autre part, les camarades de Mamadou Mbodj dénoncent les ‘agressions multiformes et variées’ que le gouvernement porte à leur organisation et aux professeurs du moyen secondaire, alors qu'au même moment, il poursuit un train de vie dispendieux, multiplie les institutions budgétivores et s’enfonce dans une mal gouvernance faite de corruption et d’arbitrages budgétaires défavorables aux secteurs sociaux. Enfin, le Cusems invite les professeurs et les parents d’élèves à ne ménager aucun effort et à se mobiliser pour une gestion concertée et transparente des établissements scolaires.
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