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Beaucoup de Sénégalais, notamment du secteur du travail, disent craindre que cela "fragilise" la lutte syndicale.
Pape Sarr, membre de la Ld-Debout, déclare pour sa part qu'"à l'épreuve du temps, la réquisition n'est plus d'actualité, elle s'accommode mal et très dangereusement avec la démocratie, les droits et les libertés". Le "gauchiste" de rappeler dans la foulée que cette mesure "est restée, pour les managers habiles d'aujourd'hui, une méthode de gestion inspirée du despotisme d'avant sécularisation dont on se souvient juste par évocation méthodologique.
Toutefois, il est à signaler que cette prérogative présidentielle est prévue par la constitution sénégalaise en vigueur qui dit, dans son article L.276, que "l’autorité compétente peut à tout moment procéder à la réquisition des travailleurs du secteur privé qui occupent des postes indispensables à la sécurité des populations et des biens, au maintien de l’ordre public, à la continuité des services publics et à la satisfaction des besoins essentiels de la nation".
Mais, cette question divise les experts du droit. Un juriste, interpellé sur ce sujet, n'est pas allé par quatre chemins pour affirmer que ce décret "souffre d'une illégalité manifeste. Le pouvoir de réquisition n'est possible que pour contraindre le personnel nécessaire au maintien du service minimum. En l'espèce, le Président peut-il nous dire que son présent décret vise à assurer le maintien du service minimum ?".
Notre interlocuteur de jurer d'ailleurs que devant la Cour suprême, ce décret serait tout bonnement annulé.
Pendant ce temps, un autre juriste, spécialiste du contentieux des affaires, juge "légal" la mesure présidentielle.
Il dit: "La grève est un droit, mais quand ça devient illicite c'est illégal. L'eau est un droit vital et naturel".
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