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La plateforme des dépositaires et revendeurs de poussins (ADREPAS) déplore certaines pratiques dans la chaîne de production et de distribution des volailles, qui risquent d'entraîner une hausse du prix du poulet pendant la fête de la Korité.
Les acteurs se renvoient la balle de la culpabilité
Les responsables de la plateforme s'insurgent contre la cherté des poussins sur le marché. Ils accusent les accouveurs du Sénégal de vouloir monopoliser le secteur avicole, compliquant ainsi la situation pour les éleveurs et les distributeurs. La plateforme appelle l'État du Sénégal, en particulier le ministère de l'Élevage, à prendre des mesures appropriées pour éviter une crise qui pourrait avoir des répercussions négatives sur tout le secteur.
Lamine Sylla, président de l'ADREPAS, explique : « Nous jouons un rôle important dans l'économie du pays, avec des chiffres d'affaires pouvant atteindre jusqu'à 12 millions de francs CFA par semaine pour les plus petits acteurs du secteur. Nous sommes un maillon essentiel entre les accouveurs et les éleveurs. Les poussins restent entre nos mains de quelques heures à un jour. Nous assurons les commandes et prenons de nombreux risques. Lorsque la qualité des poussins est inférieure aux normes, les éleveurs nous en tiennent responsables, alors que les fournisseurs de poussins et d'aliments se renvoient mutuellement la faute. »
Face à cette situation, il lance un appel aux nouvelles autorités pour la mise en place d'une nouvelle chaîne de production dans le pays. Il plaide pour un système de production de poussins à partir de poules locales, assurant ainsi une véritable autonomie du secteur. Il dénonce également le fait que les accouveurs fixent les prix des poussins de manière unilatérale, tout comme les grossistes d'aliments pour volaille.
Il souligne que 95 % des éleveurs sont des diplômés qui se sont tournés vers ce secteur faute d'opportunités dans le marché de l'emploi. Ces derniers demandent aux autorités d'anticiper les grands événements comme la Korité, le Ramadan et les fêtes de fin d'année afin d'éviter les tensions sur les prix et l'offre. Ils appellent également l'État à accompagner les producteurs, comme lors des opérations de Tabaski, et à travailler pour une autonomie nationale afin d'éviter que le marché international n'affecte l'approvisionnement en aliments pour volailles.
Alioune Mbodj, un autre dépositaire, rappelle que les dépositaires travaillent directement avec les usines, en vendant leurs poussins aux éleveurs. Il souligne que 90 % des couvoirs importent des œufs du Brésil, à l'exception de Sedima, qui dispose de sa propre chaîne de production. Cette dépendance à l'importation s'explique par la variété des œufs, certains mettant jusqu'à 50 jours pour éclore, alors que les œufs importés éclosent en 45 jours ou moins.
Avec l'approche du Ramadan et de la Korité, il est urgent de trouver des solutions. Le prix du carton de poussins, qui était de 24 000 francs CFA, est aujourd'hui passé à 32 000 francs CFA. Si cette situation persiste, le prix du poulet pourrait atteindre 4 500 francs CFA ou plus pour la Korité.
Le ministre rassure
Le ministre de l'Agriculture et de l'Élevage, Mabouba Diagne, tente de rassurer les consommateurs en affirmant que le marché a été suffisamment approvisionné en œufs à couver. Il assure qu'il n'y aura pas d'augmentation des prix et attribue les craintes actuelles à des spéculations entretenues par certains couvoirs et à une préférence pour certaines variétés de volailles. Il insiste sur la nécessité pour les Africains de produire ce qu'ils consomment afin de garantir une plus grande souveraineté alimentaire.
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Grippe Aviaire Aux Usa
il y a 3 jours (11:13 AM)Grippe Aviaire Aux Usa
il y a 3 jours (11:13 AM)Participer à la Discussion