Antoine était au départ un peu "rebuté" mais il a franchi le pas: depuis trois ans, ce fan de sport regarde les matches de Ligue 1 ou de NBA grâce à l'un des innombrables systèmes d'IPTV pirates qui inquiètent le secteur.
"J'ai hésité au début surtout à cause de la sécurité. Je ne savais pas si c’était de l’arnaque et si le service fonctionnait bien", explique à l'AFP le jeune homme de 23 ans, salarié dans l'e-commerce, dont le prénom a été modifié.
Il y a trois ans, il payait 25 euros par mois pour un abonnement Canal+ Sport, qui lui donnait accès à certains matches du championnat anglais, et aux chaînes beIN Sports. Mais, dit-il, "ça ne couvrait que la moitié de ce que je voulais regarder".
Par un ami, il entend alors parler des IPTV, une forme de télévision diffusée sur internet via un boîtier dédié ou par une interface en ligne. Il en existe des offres licites mais aussi pirates vers lesquelles Antoine va se tourner après le retour très positif de son ami.
"J'ai maintenant accès aux chaînes du monde entier", assure-t-il, en détaillant un système très simple et très professionnalisé.
Un simple virement Paypal lui a permis d'obtenir des codes pour une IPTV en ligne lui offrant un bouquet illimité de chaînes pour un prix modique de 80 euros par an, quand il fallait débourser 39,99 euros par mois à DAZN (sans engagement) en début de saison, pour avoir notamment accès à 8 matches de Ligue 1 par journée de championnat.
Confrontée à l'essor du piratage et fortement critiquée pour ses tarifs, la plate-forme britannique n'a cessé depuis de consentir des ristournes sur son abonnement qui vaut désormais moins de 15 euros (49 euros jusqu'à la fin de la saison, ndlr).
- Des blocages "insuffisants" -
"Il y a un ras-le-bol massif de voir la hausse des tarifs pour des contenus souvent très pauvres. L'attractivité des IPTV en terme de prix est juste dingue", souligne Antoine, qui vante également la facilité d'utilisation de l'interface.
Une récente étude menée auprès d'utilisateurs d'IPTV illicites par l'Arcom, le régulateur français des télécoms, montrait qu'ils recouraient d'abord à ce système en raison de sa simplicité d'accès (24%), plus que pour limiter leurs dépenses (22%)
Antoine évoque notamment une hotline "très efficace", notamment quand les autorités tentent de bloquer l'accès à une IPTV. Fin novembre, l'Arcom avait indiqué en avoir bloqué "plus de 1.600" depuis janvier 2024, en reconnaissant toutefois que cela ne serait pas nécessairement "suffisant".
"En fait, on est prévenus des tentatives de blocage par Snap (le réseau social Snapchat, ndlr) et ce qui est fou c'est que si on est touchés, il faut moins d'une heure et demie pour que ce soit rétabli", raconte Antoine, qui reçoit également des notifications sur la messagerie cryptée Telegram quand de nouveaux contenus sont disponibles.
Pour freiner la montée en puissance des IPTV, l'Arcom met régulièrement en avant le manque à gagner pour le secteur sportif (290 millions d'euros en France par an à cause du piratage) et les risques pour l'utilisateur (vol de données, présence de programmes potentiellement malveillants...).
Pas suffisant pour convaincre Antoine, également fan de football italien qui jusqu'à récemment n'avait aucun diffuseur en France avant l'achat des droits par La Chaîne L'Equipe. "Ce sera très difficile pour moi de revenir à une offre légale", dit-il.
2 Commentaires
Senegalais
il y a 1 semaine (17:15 PM)Bienvenue les chaînes pirates où avec 3000f tu as tout
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