On sait que nos forces de sécurité sont sur le qui-vive. A juste raison. Le dispositif mis en place à l hôtel Radisson, suite à la fausse alerte à la bombe, hier, est toujours sur place, même s il est allégé. Des éléments de la Brigade d intervention polyvalente (Bip), renforcés par des éléments du Groupement mobile d intervention (Gmi), veillent au grain. Les véhicules sont inspectés avant qu ils n accèdent au parking de l hôtel. Surtout que dans cet hôtel loge le ministre des Affaires étrangères de la Guinée et quelques membres de sa délégation. Dans ce palace également devra loger le président Guinéen, Alpha Condé, attendu demain 6 août 2015 à Dakar pour une visite officielle de 72 heures.
Nombre de personnes attirent l attention des autorités sur le fait que ces fausses alertes à la bombe peuvent être en réalité des tests pour voir la capacité de réaction de nos forces de sécurité et les moyens techniques dont elles disposent. Vrai ou faux. En tout cas, ce qui intrigue dans cette fausse alerte à la bombe au Radisson, c est que l appel téléphonique qui a déclenché la panique provient de la France. Et l appel intervient au lendemain de la sortie d Alpha Condé qui soutenait que l une des raisons de son séjour à Dakar est de discuter avec le Président Macky Sall, sur des questions de sécurité. “Nous allons discuter sécurité, parce que nos pays sont menacés. Il y a le terrorisme qui n existe plus seulement au Nord Mali. Tous les pays frontaliers sont menacés.Nous avons vu ce qui se passe au Sud. Récemment, nous avons envoyé des troupes à Mandiana. Le problème de sécurité est fondamental. Il faut que nous prenions les devants avant qu il ne soit trop tard. Il faut que nous soyons conscients du danger potentiel. Nous devons avoir des accords de coopération, d échanges d informations avec tous les pays voisins, mais aussi des patrouilles communes dans nos frontières”, déclarait-il.
La porosité de nos frontières, un facteur détonnant
La porosité des frontières sénégalaises fait que depuis 2004, les terroristes ne cessent de circuler au Sénégal après avoir perpétré des attentats ou pour préparer un attentat. Deux Sénégalais, soupçonnés d’être des recrues d’Al Qaïda, avaient été arrêtés avec des explosifs par le Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) près du restaurant «Le Taïf» des Parcelles Assainies, en avril 2004. Gardés à la brigade de gendarmerie de Thiong durant une semaine, ils avaient été inculpés par le Doyen des juges d’alors, Seynabou Ndiaye Diakhaté, pour «attentat à la sûreté de l’Etat et détention d’explosifs» avant d’être placés sous mandat de dépôt à la prison de Rebeuss. L un d eux, El Hadji Malick Mbengue, libéré après avoir purgé 9 ans de prison, a été récemment arrêté en novembre 2014 parce qu il s était présenté aux ambassades de la France et des Etats-Unis pour leur “vendre” une information. Il déclarait avoir été contacté par un algérien du nom Samir Youssef Benzedine pour lui procurer de faux papiers car il voulait perpétrer un attentat au Sénégal. Il a été arrêté pour... tentative d extorsion de fonds, les autorités judiciaires ayant pensé qu il était un maître-chanteur. Depuis lors, il croupit à la prison de Rebeuss.
Toujours en 2004, les services marocains s’étaient rendu compte que des terroristes ayant perpétré un attentat au Maroc avaient fait un séjour à Saly au Sénégal. Les forces de sécurité sénégalaises avaient ratissé la zone, mais les combattants avaient déjà décampé. A l’époque Aqmi n’était pas encore né.
En 2007, à peine après sa création, Aqmi avait signé l’un de ses premiers attentats en assassinant des touristes français dans la localité d’Aleg, en Mauritanie. Les terroristes avaient ensuite fait un bref séjour au Sénégal. Localisés à Dakar, ils avaient été pistés et arrêtés en Guinée-Bissau par les services de renseignement français.
Mais ce n’est qu’en 2010 que le Sénégal a commencé à être dans le collimateur d’Aqmi. En effet, le 29 Mai 2010, Moulay Abdelhani Nadane, Sidy Mohamed et Mohamed Brigh Nadane, trois ressortissants marocains, membres d’Al-Qaïda, âgés de 30 à 35 ans, avaient été arrêtés à l’Aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, alors qu’ils étaient en transit vers la Somalie. Ils devaient se rendre dans un camp d’entraînement en Somalie pour préparer des attentats en Irak, en Afghanistan et au Maroc. Malgré l’opposition farouche de leur avocat, Me Assane Dioma Ndiaye, et une bataille de procédure de quelques mois, ils avaient été extradés vers le Maroc dans la nuit du lundi au mardi 21 septembre 2010 par le vol AT 502 de la Royal Air Maroc (Ram). Le président Wade avait tardé à signer le décret d’extradition après le feu vert donné par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar. Est-ce que c’était par crainte de représailles ? En tout cas, depuis lors, la sécurité présidentielle a été renforcée par des éléments de la Brigade d’intervention polyvalente de la police (Bip) et du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign). Trois autres terroristes Mauritaniens avaient également été extradés.
L’ambassade des Etats-Unis, réputée très sérieuse, avait même alerté ses ressortissants que le Sénégal était dans le viseur d Aqmi.
Un terroriste arrêté, un autre s explose à la dynamite
En 2011, une semaine après l’arrestation, à Podor, d’un terroriste membre d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), suite à l’attentat manqué de l’ambassade de la France en Mauritanie, un autre terroriste s’étant explosé à la dynamite pour éviter d’être arrêté, Mme Marcia Bernicat avait sorti une note le jeudi 10 février 2011 pour alerter les américains.
«Même si la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal est nette, elle est poreuse et la possibilité d’actes terroristes dans cette zone est réelle. Nous demandons expressément aux ressortissants américains qui résident ou qui voyagent dans la partie nord du Sénégal, particulièrement le long du fleuve Sénégal qui est la frontière entre les deux pays, d’être prudents et de prendre les mesures préventives qui s’imposent pour leur propre sécurité», écrivait-il.
Depuis lors, le Sénégal a renforcé la surveillance de son territoire, tout en envoyant des soldats au Mali dans le cadre de l opération Serval puis dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Et depuis lors, de potentiels terroristes ne cesse d être interceptés, soit à l aéroport Léopold Sédar Senghor, soit à Saly ou au Nord du pays. Alors Vigilance !
8 Commentaires
Vérité
En Août, 2015 (07:59 AM)Anonyme
En Août, 2015 (09:19 AM)Anonymedoyen
En Août, 2015 (09:54 AM)Ptg
En Août, 2015 (10:01 AM)Sopey Maoulhayat
En Août, 2015 (10:49 AM)Thiant 2015: Cheikh Ahmadou Mbacke Maa-ul Hayaat éxplique ce que Serigne Touba avait dit à son grand pére Serigne Modou Adjia le concernanthttps://www.youtube.com/watch?v=qBewyJRPzlk
Anonyme
En Août, 2015 (13:56 PM)Anonyme
En Août, 2015 (14:16 PM)Bra
En Août, 2015 (16:15 PM)Participer à la Discussion