Le robot Curiosity s'est posé lundi sur Mars au terme d'un voyage de
plus de huit mois et après avoir parcouru 567 millions de kilomètres
dans l'espace, a annoncé la Nasa.
Curiosity doit, au cours de sa mission de deux ans, vérifier si
la Planète rouge n'abrite pas des traces de constituants de la vie autre
que l'eau recherchée lors des précédentes missions.
L'"amarsissage" du laboratoire scientifique mobile le plus
sophistiqué jamais utilisé en dehors de la Terre s'est passé comme prévu
peu après 05h30 GMT (07h30 heure de Paris, dimanche 22h30 sur la côte
ouest américaine).
Les contrôleurs de la Nasa, l'agence spatiale américaine, ont
d'abord reçu des signaux confirmant que Curiosity avait réussi son
arrivée, puis ils ont capté presque aussitôt les deux premières images
envoyé du sol de Mars par le robot.
Curiosity, mastodonte d'une tonne se déplaçant sur six roues, est
arrivé non loin d'une haute montagne constituée de couches de
sédiments, le Mont Sharp, qui se dresse sur une hauteur de 5 km au
milieu du cratère de Gale, cuvette vraisemblablement formée lors de la
chute d'un astéroïde ou d'une comète il y a 3,5 à 4 milliards d'années.
Tout a parfaitement fonctionné et le temps sur Mars était favorable dans la zone d'arrivée.
Le 26 novembre dernier, Curiosity avait quitté le pas de tir de Cap Canaveral, en Floride, à bord d'une fusée Atlas.
Faire se poser sur Mars ce laboratoire de 2,5 milliards de
dollars (2 milliards d'euros) n'était pas chose aisée, soulignent les
ingénieurs qui contrôlent la mission au Laboratoire de propulsion de
l'agence spatiale américaine près de Los Angeles.
Dimanche, la mission de contrôle avait activé l'ordinateur de secours
de Curiosity pour être sûr qu'il prendrait les commandes du vaisseau si
l'ordinateur principal venait à tomber en panne pendant l'entrée dans
l'atmosphère martienne et l'arrivée au sol. A la Nasa, on parlait des
"sept minutes de terreur" pour évoquer ce délicat moment de
l'"amarsissage".
Les robots et autres précédents vaisseaux de la Nasa ont pu
rassembler des preuves convaincantes que Mars, la planète qui ressemble
le plus à la Terre, n'a pas toujours été le désert froid, acide et sec
que l'on connaît aujourd'hui.
Jusqu'ici, la Nasa recherchait les traces sous diverses formes,
physique et chimique, de la présence de l'eau indispensable à la vie
telle qu'elle a évolué sur la Terre. Désormais, l'agence spatiale
américaine se met en chasse des traces du deuxième ingrédient nécessaire
pour que la vie microbienne puisse se développer : les molécules de
carbone organique.
À LA RECHERCHE DE CARBONE ORGANIQUE
"Sur Mars, nous avons un environnement riche en radiations qui
peut détruire la matière organique; aussi, même s'il y en a eu, il se
pourrait que ce soit difficile de trouver un endroit où elle ait été
préservée", explique Michael Meyer, de la Nasa.
Sur la Terre, la plus ancienne preuve de vie remonte à environ
3,5 milliards d'années. Des restes fossilisés de micro-organismes
unicellulaires ont été découverts en 1958 à l'intérieur de roches
sédimentaires. Ce type de roche pourrait exister aussi sur Mars.
"Nous ne sommes plus uniquement à la recherche d'eau", explique
le géologue John Grotzinger. "Le défi scientifique est beaucoup plus
important (...). Le défi pour l'exploration de Mars est d'abord de
chercher à identifier les environnements susceptibles d'avoir été
habitables (réunissant les conditions favorables à l'apparition de la
vie, NDLR) et ensuite, de se demander : est-ce que du carbone organique
pourrait avoir été conservé dans ce genre d'endroit ?", ajoute-t-il.
"Avec Curiosity, nous n'avons pas la capacité de rechercher la
vie, ni même la vie fossile, mais nous avons celle de rechercher du
carbone organique. Aussi cherchons-nous à découvrir des environnements
favorables à sa préservation. C'est la partie difficile", ajoute-t-il.
Les plus anciennes parties du Mont Sharp pourraient correspondre
en partie à l'époque où la vie est apparue sur Terre, époque à laquelle
on pense que le climat sur Mars était chaud et humide.
Comment le Mont Sharp s'est retrouvé au milieu du cratère Gale est un
mystère, que les scientifiques espèrent résoudre au cours des deux
années de la mission de Curiosity.
Quelle que soit la manière dont ce monticule s'est formé, les
scientifiques estiment que c'est un cadeau du Temps. Rien de tel
n'existe sur la Terre où les plaques tectoniques, l'érosion et autres
phénomènes naturels reconfigurent en permanence la surface de la
planète.
"Nous avons l'occasion de commencer dans le passé, de parcourir
la surface du Mont Sharp et de traverser le temps pour voir comment
l'environnement a changé", résume Michael Meyer, de la Nasa.
Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français
8 Commentaires
Bambs
En Août, 2012 (09:03 AM)@gniba
En Août, 2012 (09:27 AM)Ils
En Août, 2012 (09:36 AM)Bbigot
En Août, 2012 (10:22 AM)Calix
En Août, 2012 (10:34 AM)Whateverman
En Août, 2012 (13:51 PM)pffffffffffffffffffffffffffff
John
En Août, 2012 (15:24 PM)Sadja
En Août, 2012 (17:30 PM)Participer à la Discussion