L’audit des téléphones fixes de
l’administration sénégalaise mettra en évidence un chiffre en deçà des
quelque 9.000 lignes figurant dans la base de données actuelle de
l’opérateur de télécoms SONATEL, a indiqué Mamadou Faye, qui dirigeait
lundi une mission d’audit de passage le même jour à Tambacounda (Est).
‘’J’ai bon espoir qu’on sera en deçà,
dans la mesure où déjà le fichier qui nous est présenté par la SONATEL
comporte un certain nombre d’irrégularités’’, a-t-il dit, au terme marge
d’une réunion du Comité régional de développement (CRD), consacrée au
recensement du parc de téléphones fixes dont dispose l’Etat.
Représentant la Direction générale des finances, M. Faye a confié à
l’APS que la mission d’audit aimerait y voir plus clair dans
l’utilisation des lignes de téléphonie de l’Etat à l’échelle du pays.
‘’Mais, je reste persuadé qu’on sera en deçà de ces 9.000 lignes-là’’,
a-t-il indiqué.
En l’espace de cinq ans (2007-2012), la facture de téléphone fixe de
l’Etat est passée ‘’du simple au double’’, à savoir de 8 à 16 milliards
de francs CFA, a souligné M. Faye. Ce montant a connu baisse drastique
en fin 2012.
Selon lui, cette tendance à la hausse ‘’un peu énorme’’ justifie toute
la problématique de cet audit. Il s’agit de diagnostiquer tout le
système pour ‘’voir ce qui ne va pas’’ et ‘’apporter les mesures
correctives nécessaires’’.
La SONATEL fait état d’environ 9.000 lignes réparties sur l’ensemble du
territoire, a noté M. Faye, indiquant qu’au terme de cet audit qui
recensera toutes les lignes téléphoniques fixes de l’administration, il
sera demandé à cet opérateur de téléphonie d’‘’élaguer’’ toute ligne qui
ne figure pas sur la nouvelle base de données.
Les services qui ont une autonomie financière comme les agences, les
sociétés et les collectivités locales ou encore les postes et centres de
santé ne sont pas concernés par cette opération qui vise l’‘’Etat
stricto sensu’’, a signalé Mamadou Faye.
L’autre impact attendu de l’audit est qu’elle devra permettre à l’Etat
du Sénégal d’avoir une ‘’visibilité’’ sur le dividende à laquelle il a
droit, en sa qualité d’actionnaire de la société de téléphonie.
‘’L’Etat, en fin d’exercice, en tant qu’actionnaire, doit percevoir un
dividende de la SONATEL, par le système de compensation de dettes
croisées’’, a-t-il expliqué. De ce fait, le Trésor public perçoit le
reversement de la différence entre la facture que l’Etat doit à son
fournisseur principal et le dividende qui lui revient.
Depuis le démarrage en août dernier de l’audit, des entretiens avec les
opérateurs de téléphonie comme Tigo et Expresso, l’Agence de
l’informatique de l’Etat (ADIE) ont été menés en vue d’une éventuelle
diversification pour réduire la facture téléphonique.
De son côté, l’Agence de régulation des télécommunications et des postes
(ARTP) a également été visitée, selon Mamadou Faye. Il a signalé que
l’audit ne se résume pas au recensement du parc des téléphones fixes.
‘’Le véritable audit va commencer une fois qu’on aura les résultats de
ce recensement.’’
La base de données qui sera ainsi disponible sera confrontée avec celle
de la SONATEL à qui il sera demandé d’expliquer les raisons des
divergences qui seraient notées et d’effectuer désormais sa facturation
en fonction de la nouvelle base.
‘’Dans le cadre de l’assainissement, le ministère des Finances a pris
l’initiative de voir tous les secteurs’’, a relevé M. Faye. Cette
opération s’inscrit dans la rationalisation des dépenses publiques.
Cette rationalisation a connu une première phase portant sur le
téléphone mobile qui est pris en charge par l’Etat. A ce niveau, la
facture téléphonique est passée de 8 milliards de FCFA à un milliard en
fin d’année.
‘’L’Etat veut savoir si ce qu’il paye est conforme à la réalité’’ pour
tous les services qui lui sont fournis, a dit M. Faye, qui annonce que
la fourniture d’eau, d’électricité et les logements conventionnés seront
aussi audités.
ADI/SAB
0 Commentaires
Participer à la Discussion