Il y a 46 ans, dans un discours radiodiffusé datant du 9 novembre 1968, le premier président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, soulignait la nécessité de sauver la Régie des chemins de fer du Sénégal, au besoin, par "des mesures sévères", dont la légitimité tenait à l'importance du rôle joué par les cheminots dans l'accession du pays à l'indépendance.
"Si j'ai prêté tant d'attention à votre cas, et cette allocution même en est la preuve, c'est qu'au temps où nous combattions pour nos libertés, pour notre indépendance, vous étiez, vous cheminots, à la pointe du combat sénégalais – et j'étais à vos côtés", déclarait Senghor.
A cette époque, le déficit annuel de la Régie des chemins de fer était de 600 millions de francs CFA. Or, depuis 1960, le total des investissements consentis à cet établissement par l'Etat s’élevait à trois milliards 88 millions 500 mille francs CFA, relevait le président Senghor dans son discours repris en annexe d'un livre publié par le planificateur Amadou Kébé.
Intitulé "Les réformes institutionnelles dans le secteur parapublic au Sénégal. Le cas du chemin de fer", cet ouvrage de 225 pages, paru fin 2012 chez L'Harmattan-Sénégal, met en exergue les enjeux de la restauration du rail, une doléance majeure des habitants de la ville de Thiès, appelée "La cité aux deux gares".
Depuis l'annonce de la tenue du conseil des ministres décentralisé à Thiès, à 70 km de Dakar, de nombreux habitants de la ville ouvrière soulignent, à l’attention de leur prochain hôte, le président Macky Sall, la nécessité de "faire revivre le rail", pour relancer l'activité économique locale.
La situation de la Régie des chemins de fer, telle que présentée en mars 1967, se caractérisait par "un trafic nettement insuffisant, une concurrence impitoyable, un personnel pléthorique, un matériel dans un état fort critique". D'où la nécessité d'un "nouvel effort, et sérieux (…) Il s'agit, en vérité, de réforme, plus encore de révolution".
"Rassurez-vous, tout n'y est pas mauvais, relevait toutefois Léopold Sédar Senghor dans son diagnostic de la situation de la Régie. L'on ne s'y est pas, tout simplement, croisé les bras depuis l'indépendance. L'on y a tenté un redressement et il y a, aujourd'hui, des centaines de cheminots qui sont des agents consciencieux et travailleurs. Mais il y a une situation globale dont il faut faire le bilan".
Les efforts pour le renouvellement du matériel étaient insuffisants, le personnel était pléthorique et "surtout âgé". Les charges de personnel absorbaient par conséquent "près de 80 pour cent du budget de la Régie", ce qui fait que "les recettes ne pouvaient être que trop faibles au regard des dépenses trop élevées".
Il avait été alors décidé une réorganisation générale, administrative et technique, ainsi qu'une refonte du statut du personnel. S'y ajoutaient d'autres décisions telles que la personnalisation de la "prime de gestion" de fin d'année, l'alignement des avantages sociaux sur ceux des fonctionnaires.
De même, il devait revenir à l'Etat d'assurer désormais le service des retraites dues aux agents, compte non tenu des mesures de mise à la retraite anticipée en 1967, 1968 et 1969.
"Les mesures que voilà sont sévères. Je suis le premier à le reconnaître. Si je les ai prises, c'est que je ne pouvais pas faire autrement", expliquait le président Senghor, avant d'ajouter : "En vérité, la lutte sur le front des établissements publics est une action décisive".
"Il s'agit de savoir si nous avons la volonté et la capacité de gérer nos propres affaires, et cela, par-delà la bataille pour le socialisme. Car, s'il en était autrement, notait-il, il n'aurait pas valu la peine de réclamer l'indépendance, puis d'être indépendants".
Il ajoutait: "J'ai plus que la conviction : je sais que nous avons l'intelligence et la capacité nécessaires à bien gérer nos propres affaires, avec l'assistance des nations amies. Il nous suffit de le vouloir et de nous y appliquer avec méthode."
17 Commentaires
Honoris Causa Diom Ak Diomb
En Juin, 2014 (21:34 PM)Honoris Causa Diom Ak Diomb
En Juin, 2014 (21:37 PM)Honoris Causa Diom Ak Diomb
En Juin, 2014 (21:44 PM)Tawheed
En Juin, 2014 (21:57 PM)Kéjan
En Juin, 2014 (22:10 PM)- les requisitions pour la famille élargie, les amis, les copains voire les corrupteurs et ceux qui sont vendus,
- les controleurs qui encaisse les recettes pour leur propre compte,
- les receveurs qui détournent l'argent,
- les employés qui volent les marchandises des clients, (les sacs de riz vidés dans les vagons de marchandises)
- les retards et le manque de respect général du travail,
- les bons impayés de la coopérative.
il est vrai que les politiciens on prit part à la curée : la ponction dans les caisse pour financer le parti (le DG qui voulait racheter les chemin de fer avec quel argent ?)
La sénélec est aujourd'hui dans la même pente qui se poursuivra tant que l'etat pourra payer.
Au Sénégal seule les paysans sont sacrifiés et nous payons tous les jours cet négligeance.
Wassalam
Fans
En Juin, 2014 (22:48 PM)Bonne Lecture
En Juin, 2014 (02:46 AM)Sokhna
En Juin, 2014 (08:05 AM)WADE le corrupteur devrait prendre exemple .
Croyant En Dieu
En Juin, 2014 (09:05 AM)Joobajubba
En Juin, 2014 (10:01 AM)Dans son wolof particulier, c'était à mourir de rire
Papissssssssss
En Juin, 2014 (12:17 PM)Sengh
En Juin, 2014 (12:50 PM)Pricou
En Juin, 2014 (12:57 PM)Papi
En Juin, 2014 (14:39 PM)Vous êtes une bande de fainéants, d'incapables et d'irresponsables,vous les cheminots.L’indépendance que vous aviez réclame vous donne l’opportunité de prendre votre propre destin en main,et qu'est-ce que vous en faites?
Vous détruisez votre propre outil de travail en ne travaillant pas et en ne le gérant pas bien....Bien que nous soyons socialistes,l'entreprise a ses réalités.
Thiam Babel
En Juin, 2014 (15:20 PM)Ngoye
En Juin, 2014 (21:52 PM)Galsen-galsen
En Juin, 2014 (23:30 PM)Participer à la Discussion