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À Bamako, des milliers de personnes célèbrent le coup d’État

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À Bamako, des milliers de personnes célèbrent le coup d’État
Acclamés par la foule, lors d’un rassemblement populaire organisé par l’opposition vendredi, la junte qui a pris le pouvoir au Mali a remercié "le peuple malien pour son soutien". En signe de condamnation, les États-Unis ont suspendu tout soutien militaire.


Des milliers de personnes pour célébrer la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta. Les partisans de l‘opposition se sont rassemblées, vendredi 21 août, dans le centre de Bamako, pour fêter la "victoire du peuple malien", trois jours après un coup d'État militaire dénoncé par la communauté internationale.

Entourés de militaires en armes, le numéro deux du "Comité national pour le salut du peuple" (CNSP) mis en place par les militaires putschistes, Malick Diaw, ou encore leur porte-parole, le colonel-major Ismaël Wagué, ont été chaleureusement accueillis au pied du monument de l'Indépendance.

"Nous sommes venus vous remercier, remercier le peuple malien pour son soutien. Nous n'avons fait que parachever le travail que vous aviez commencé et nous nous reconnaissons dans votre combat", a-t-il ensuite lancé devant la foule enthousiaste.

Le chef de la junte et nouvel homme fort du Mali, le colonel Assimi Goïta, "a eu un empêchement de dernière minute" et "n'a pu faire le déplacement", a expliqué à la tribune Ismaël Wagué.

 Selon les estimations d'un correspondant de l'AFP, la foule était plus nombreuse que lors des manifestations organisées depuis juin par l'opposition pour réclamer le départ du président Keïta.

"Les Maliens ont pris leurs responsabilités"

Les militaires se sont ensuite retirés, laissant la place aux leaders du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), la coalition d'opposition réclamant depuis des mois le départ du président Keïta, qui ont salué l'intervention des militaires.

"Je veux réconcilier tous les Maliens de Kayes (Ouest) à Kidal (Nord-Est)", a déclaré l'imam Mahmoud Dicko, l'influent chef religieux, dont le rôle a été crucial dans la mobilisation contre le président Keïta. Ce dernier a "remercié" les militaires et confirmé qu’il ne jouera pas de rôle dans les négociations politiques : "Je retourne à la mosquée, je suis un imam".

"Il n'y a pas de coup d'État, il n'y a pas de junte, nous avons des Maliens qui ont pris leurs responsabilités", a déclaré un autre leader de l’opposition, Mohamed Aly Bathily.

"Je suis trop contente ! Nous avons gagné. Nous sommes venues ici pour remercier tout le peuple du Mali parce que c'est la victoire du peuple", jubilait Mariam Cissé, 38 ans, une partisane de l'opposition.

"Nous sommes là pour fêter la victoire du peuple, rien que la victoire du peuple. IBK a échoué, le peuple a remporté la victoire", a abondé Ousmane Diallo, un militaire à la retraite de 62 ans. Mais "maintenant, il ne faut pas que les militaires pensent rester au pouvoir", a-t-il averti.

Deux des personnalités arrêtées lors du coup d’État ont été libérées, le ministre des finances, Abdoulaye Daffé, et le secrétaire particulier du président, Sabane Mahalmoudou. Dix-sept autres sont toujours détenues dont le président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, et le président IBK lui-même.

Les États-Unis suspendent tout soutien militaire

Les dirigeants de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont condamné le coup d’État, tout comme la France. Les États-Unis ont suspendu tout soutien militaire au Mali, a indiqué, vendredi, un haut responsable américain.

"Il n'y a plus ni formation, ni soutien aux forces armées du Mali. Nous avons tout arrêté jusqu'à ce que nous puissions clarifier la situation", a expliqué à des journalistes l'émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham.


Cette mutinerie "ne va certainement pas aider" les forces multinationales qui luttent contre les groupes jihadistes au Sahel, a-t-il ajouté, tout en soulignant que les États-Unis allaient poursuivre leur soutien et leur partenariat avec les différentes opérations.

Washington fournit notamment des capacités de renseignement et de surveillance, ainsi que du transport logistique à la France, qui mène depuis 2014 l'opération Barkhane.

La Minusma, engagée depuis 2013, est l'une des missions les plus importantes de l'ONU. La Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad ont lancé en 2017 la force G5 Sahel.  


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