
C'est une alerte supplémentaire face à la pandémie frappant actuellement le monde entier et qui n'épargne pas le continent. Une alerte qui émane cette fois du président nigérien lors d'un entretien accordé à France 24, alors que son pays a officiellement recensé à ce jour 98 cas et 5 décès.
Interrogé sur les craintes du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, Mahamadou Issoufou répond qu'il les partage et dit redouter, lui aussi, de voir des millions de morts en Afrique : « Le Covid-19 risque de contaminer entre 40 et 70% de la population mondiale. Si on applique cela à l'ensemble de la population africaine, on peut facilement confirmer les chiffres avancés par le Secrétaire général. »
Un appel à la solidarité internationale
Egalement sollicité sur les mesures mises en place au Niger, le chef de l'État affirme, outre les conséquences humaines, que le coût de la riposte est évalué « à peu près à un milliard d'euros, pour faire face notamment aux conséquences sociales et économiques ». Mahamadou Issoufou rappelle que les prévisions de croissance ont été revues à la baisse et que des mesures doivent être prises pour limiter l'inflation.
Il s'agit donc pour lui « d'une crise sanitaire qui vient s'ajouter à la crise sécuritaire ». Une charge financière considérable pour Niamey face à laquelle il appelle à « une expression très forte de la solidarité internationale » et – reprenant les mots de l'ntervieweur – à « un plan Marshall pour l'Afrique ». Plus largement, Mahamadou Issoufou souhaite « un nouveau paradigme » quant à la gouvernance mondiale politique et économique.
La lutte anti-jihadiste, « un combat commun »
Par ailleurs interpellé sur la question de la lutte anti-terroriste et sur un éventuel retrait de l'opération Barkhane – à l'image du retrait des troupes françaises engagées en Irak annoncé le 25 mars – le président nigérien pense que l'engagement de Paris va se poursuivre : « J'ai la conviction que la France va rester à nos côtés », a déclaré Mahamadou Issoufou après avoir salué « une marque de solidarité » dans ce qui est « un combat commun ».
Des traces de vie de Sophie Pétronin
Un autre sujet a brièvement été abordé lors de cet entretien, celui de la française Sophie Pétronin, enlevée au Mali en décembre 2016. Alors qu'il y a quelques jours, les proches de l'otage ont annoncé que la France détient des preuves de vie récentes, Mahamadou Issoufou a affirmé que le Niger détient les mêmes informations. « Nous savons également, bien qu'elle soit malade, que son état de santé ne s'est pas dégradé », a conclu le président nigérien.
0 Commentaires
Participer à la Discussion