Mercredi, le leader du principal parti d’opposition a démissionné. Mmusi Maimane, était le premier leader noir de l’Alliance démocratique, jusque là considéré comme un parti de Blancs. Jeudi 24 octobre, il a également annoncé qu’il quittait le parti, divisé par la montée en puissance de sa frange conservatrice blanche.
Mmusi Maimane a justifié son départ en dénonçant les attaques d'une frange du mouvement opposé à sa politique d'ouverture en faveur de la majorité noire du pays. Dans le pays, sa démission fait débat, alors que la question raciale continue de hanter l'Afrique du Sud.
En prenant la direction de l’Alliance démocratique il a quatre ans, Mmusi Maimane avait placé les inégalités raciales au centre de sa politique. Ses partisans avaient parié sur son leadership pour agrandir le mouvement en attirant l’électorat noir. Deux ans plus tard, le parti avait d’ailleurs remporté un succès historique en ravissant les municipalités de Johannesburg et Pretoria, à l’ANC, le parti au pouvoir.
Mais depuis l’aile conservatrice du mouvement a effectué un retour. « L’Alliance démocratique est sur la voie de l’auto-destruction », a commenté Patricia de Lille, l’ex-maire de la ville du Cap. Elle-même métis, qui a démissionné du mouvement il y a un an, pour dénoncer la montée en puissance des conservateurs blancs au sein de ce parti.
Pour l’analyste politique Mcebici Ndletyana, l’Alliance démocratique est en train de faire marche arrière. Le parti semble plus préoccupé par la défection de ses électeurs conservateurs de la minorité blanche, que par le fait d'attirer plus d’électeurs noirs, ajoute celui-ci.
Le départ de Mmusi Maimane est de mauvais augure pour ce parti qui se voulait multiracial. Et un mauvais signal pour une Afrique du Sud arc-en-ciel.
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