La Commission pour les droits environnementaux, GroundWork, Earthjustice et Human Rights Watch ont dévoilé cette semaine un rapport recensant les tentatives d’intimidation et les tactiques pour empêcher les manifestations des communautés vivant à côté des mines sur les cinq dernières années. Il devient de plus en plus compliqué pour ces activistes d’exprimer leurs inquiétudes pour leur santé ou leur environnement.
Dans sa ville du Kwazulu-Natal, Lucky est connu pour son militantisme. Mais son combat pour dénoncer les dégâts environnementaux des mines lui a déjà valu plusieurs ennuis : « On a essayé de m’intimider, raconte-t-il. Une fois des gens ont pointé une arme sur moi, me disant que je devais arrêter de parler des mines et de mobiliser les gens, car ces mines créent des opportunités pour les affaires. »
Les associations ont compilé plusieurs de ces cas dans leur rapport. Et souvent, peu d'enquêtes sont ouvertes par la police. Pour Katharina Rall, de Human Rights Watch, il devient difficile pour ces communautés d’exprimer leur opposition aux mines. « Il y a vraiment un grave risque d’attaques, mais aussi beaucoup d’intimidation et de harcèlement, explique-t-elle. Après, c’est extrêmement difficile d’organiser les manifestations parce que les municipalités et la police travaillent contre les militants. Il y a aussi beaucoup d’arrestations, c’est un moyen d’intimider les militants. »
Les attaques sont allées jusqu’à la mort en 2016 d’un activiste, abattu devant chez lui.
La commission des droits de l’homme du pays a aussi commencé à documenter ces violences. « La loi est là : la section 24 de la Constitution évoque les droits environnementaux, la section 17, le droit de manifester, souligne Jonas Ben Sibanyoni, l’un des membres de la commission. Mais le problème, c’est que les mines et les institutions de l’État ne respectent pas la loi. »
Le Conseil des industries minières a affirmé, en réponse au rapport, ne pas être au courant de ces violences.
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