Au Tchad, un collectif d’avocats porte plainte contre l’État. Ils représentent plusieurs centaines de ménages vivants en périphérie de la capitale, mais qui se retrouvent isolés par une tranchée de plusieurs mètres de profondeur qui entoure la capitale, creusée pour évacuer les eaux de pluie, selon les autorités.
En 2008, après un assaut de rebelles contre la capitale, la tranchée avait été creusée une première fois pour verrouiller les accès à la capitale. Obligés de faire des grands détours pour accéder aux écoles, marchés et centre de santé, ces habitants de la capitale tchadienne réclament l’arrêt des travaux pour la partie où la tranchée n’a pas encore été creusée et des dédommagements pour le préjudice subi. Me Alain Moadjidjibaye est l'un des avocats du collectif d’avocats qui défend les intérêts des riverains de la tranchée. Il explique au micro de notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako, quelles sont les recours judiciaires qu'ils ont engagés :
« Nous avons vu la détresse de toute la masse de population qui vit dans cette zone qui souffre le martyr aujourd’hui à cause du passage des tranchées qui coupent la ville en deux qui empêchent aux personnes riveraines de la tranchée de pouvoir accéder à la ville pour vaquer à leurs occupations. Nous avons initié deux procédures. La première procédure est une procédure en nuisance qui consiste à obtenir la suspension de ces travaux. On voudrait obtenir du juge des nuisances d’abord l’ordonnance de suspension des travaux sur la base du procès-verbal de constat dressé par un huissier de justice que nous avons connu pour l’occurrence. Il va y avoir une action qui va saisir le juge du fonds en réparation pour indemniser tous ceux qui souffrent du préjudice occasionné par ces tranchées. »
« Nous estimons qu’il y a des grands préjudices »
Pour l'avocat des riverains, le préjudice de ces derniers est important notamment au niveau de l'éducation et de la santé : « Vous vous rendez compte qu’il y a des personnes qui si elles tombaient malades, ne pourraient pas accéder à des centres de santé. Il y a des écoles où l’aire de jeux, la cour a été complètement emportée. Donc, les enfants ne peuvent plus aller à l’école. Nous estimons qu’il y a des grands préjudices pour lesquels nous saisirons en son temps le juge pour qu’il y ait une condamnation à l’égard de l’État tchadien en réparation des préjudices occasionnés ».
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