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La Première dame Marie Khone Faye a offert du matériel médical et des denrées alimentaires à sa localité d’origine, Ndiaganiao. (www.facebook.com/61556095377984/videos/1148505716762190). Le matériel médical remis au district sanitaire de Thiadiaye est essentiellement destiné à la maternité. Selon la RTS (28 février), il s’agit à la fois d’un « engagement dans la lutte contre la mortalité néonatale précoce », mais aussi « une initiative humanitaire qui touche les cœurs et inspire l’espoir ».
Certes, doter une population démunie de matériel et de denrées alimentaires dont elle a tant besoin est un acte noble. C’est encore plus à saluer lorsque le donateur ou la donatrice décide de retourner chez les siens. Mais ici, le geste ne doit pas cacher la question principale : d’où est-ce que la première épouse du chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye tire les moyens lui ayant permis d’acquérir ce matériel et ces denrées ?
S’agit-il de dons ? Si oui, de la part de qui ? A ce niveau, il est important de connaître les donateurs pour savoir s’il n’y a pas de risque de conflit d’intérêt. Un fournisseur de matériel médical qui offre du matériel à la Première dame s’attend nécessairement à une contrepartie sur les marchés de l’Etat.
Il en est de même d’un commerçant importateur qui offre des denrées alimentaires ou d’un industriel évoluant dans l’agro-alimentaire. Le problème de fond est donc de voir les potentielles conséquences de cette ‘’générosité’’ sur la gestion des deniers publics.
Cette question est d’autant plus importante que le Sénégal n’est pas encore guéri du traumatisme de l’ancienne première dame, Marième Faye Sall, considérée à un certain moment, à tort ou à raison, comme une vice-présidente, parfois même une super-présidente. L’affirmation de l’ancien ministre Mbagnick Ndiaye en est une parfaite illustration.
On aura vu des syndicalistes de l’éducation remercier vivement Marième Faye Sall après le dénouement de la crise de 2022, sans oublier les propos de Cheikh Niass, fils de Sidy Lamine Niass et PDG du groupe Walfadjri, après la promesse de rétablissement du signal de Walf tv. C’est aussi Marième Sall qui allait parfois à la rencontre de militants frustrés pour les raisonner.
Tout cela pose l’influence politico-administrative, voire le rôle institutionnel de l’ex-première dame. Sans compter maintenant la transparence dans la gestion des deniers publics. Les Sénégalais ont pu constater la force qu’était devenue la fondation Servir le Sénégal de Marième Faye Sall. Jusqu’ici, on n’a jamais su où est-ce qu’elle a trouvé les moyens.
Pourtant, il y a bien eu des dénonciations. En 2013 déjà, l’Union patronale des architectes accusait le régime de Macky Sall d’avoir attribué le marché de la Cité de l'Émergence au groupe Addoha parce que les Marocains ont fait preuve de générosité avec la Fondation de la première dame.
Le montant de 600 millions de FCfa avait été alors annoncé via la Banque marocaine du commerce extérieur (Bmce). « Nous ne sommes pas aussi riches que les Marocains, nous n’avons pas d’argent à offrir à la fondation de la Première dame pour avoir accès aux commandes publiques », s’insurgeaient les architectes.
Faut-il y voir un lien avec le choix de Macky d’aller vivre au Maroc, comme le disent certains ? On se gardera de toute conjecture.
De son côté, le Forum civil, par la voix de Birahim Seck, a toujours réclamé l’audit de la Fondation « qui récolte de l’argent au nom du peuple sénégalais et de la générosité publique». Malgré tout, les corps de contrôle n’ont jamais jugé nécessaire d’y jeter un coup d’œil. Finalement, la fondation a été dissoute sans aucune forme de procès.
Avant Marième Faye Sall, c’était la fondation Education-Santé de Viviane Wade. Le nom de cette fondation reste collé à l’image de cette structure sanitaire tombée en ruine après la défaite du Pds.
Parlant de l’hôpital de Kédougou, Le Quotidien, dans un article du 25 août 2023, écrit : « Portée par les rêves de grandeur de son mari, Viviane Wade avait installé cette infrastructure de dernière génération au cœur de la campagne kédovienne. Après la défaite de Me Abdoulaye Wade en 2012, il n’en restait que le nom, des habitations vétustes, des véhicules en panne, un personnel sanitaire réduit à néant ».
Cette description, au-delà de la transparence, interroge aussi la pertinence des actions des premières dames en rapport avec la politique nationale. En effet, si la réalisation de l’hôpital s’était inscrite dans un plan quinquennal ou dans les programmes de l’Etat, sans doute qu’il ne serait pas aujourd’hui un vestige de l’histoire, juste parce qu’il y a de l’adversité politique.
Aujourd’hui que le pays a un nouveau régime qui a promis urbi et orbi la transparence, il est bon de fixer très tôt le cadre d’intervention de la première dame, de fixer les limites, mais surtout de se doter de loi qui impose de la transparence dans la gestion d’une fondation future. Le Sénégal ne peut pas se payer le luxe d’une autre première dame hyper puissante et qui échappe à tout contrôle. C’est donc le moment d’agir.
10 Commentaires
Irving
il y a 8 heures (12:00 PM)C'est un mauvais signal envoyé au peuple et qui peut lui coûter cher.
Il faut toujours apprendre des erreurs des autres.
Je compte sur son humilité et son intelligence.
Que la main de DIEU reste éternellement sur les nouvelles autorités du pays.
Que le Président communique la- dessus pour l'honneur de sa femme.
Elle ne mérite aucun lynchage médiatique, elle a l'air éduquée et polie.
Il faut seulement mettre en avant la transparence dans les actes qu'elle pose. Ne jamais oublier qu'on est au Sénégal
et leurs gourous yolome guenio le menteur manipulateur, les vars sont la
Reply_author
il y a 7 heures (13:25 PM)Abdel
il y a 7 heures (13:23 PM)2020
il y a 5 heures (15:07 PM)2020
il y a 5 heures (15:07 PM)Participer à la Discussion