L’homme d’affaires rwandais Félicien Kabuga, considéré comme le financier du génocide de 1994, a comparu brièvement mercredi devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, chargée de prononcer son éventuel transfert au Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux à La Haye afin qu’il y soit jugé pour génocide et crimes contre l’humanité.
Comme annoncé mardi, ses avocats, qui dénoncent une violation du droit à la présomption d’innocence de leur client, ont demandé un report de huit jours de l’audience, qui doit également statuer sur son maintien en détention. La prochaine audience a été fixée au 27 mai.
Aujourd’hui octogénaire, Félicien Kabuga, arrêté samedi à Asnières (Hauts-de-Seine) après avoir été recherché pendant 26 ans par la justice internationale, est arrivé dans un fauteuil roulant, vêtu d’un jean et d’un pull bleu et portant un masque chirurgical.
Il a écouté l’air impassible la lecture par la présidente du tribunal des cinq chefs d’accusation retenus contre lui dans le mandat d’arrêt du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) du 29 avril 2013 - génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, tentative de génocide, entente en vue de commettre le génocide.
A la fin de l’audience, il est sorti de la salle le poing levé sous les encouragements de sa famille.
Félicien Kabuga est accusé d’avoir financé les milices Interahamwe, responsables de nombreux massacres lors du génocide au Rwanda, qui a fait au moins 800.000 morts, Tutsis et Hutus modérés, entre avril et juillet 1994.
Tangi Salaün, avec John Irish, édité par Marine Pennetier et Bertrand Boucey
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