Un Français, employé d'une compagnie de sécurité privée, a été arrêté au Niger et son dossier est étroitement suivi par le ministère français des Affaires étrangères, alors que Niamey accuse la France de déstabilisation et se rapproche de Moscou.
"Nous avons pris connaissance de l'arrestation le 13 novembre de M. Marius Bercea au Niger, où il effectuait une mission avec d'autres employés de son entreprise", a indiqué une source diplomatique à l'AFP, sans préciser le motif de l'arrestation.
Selon cette source diplomatique, le ministère des Affaires étrangères "est pleinement mobilisé pour obtenir sa libération et son départ du Niger". La semaine dernière, la télévision publique nigérienne avait présenté Marius Bercea comme un agent secret. Contactée par l'AFP, la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n'a pas fait de commentaires.
M. Bercea "est entré frauduleusement au Niger le 12 novembre 2024 avec un passeport roumain et a été interpellé par les services de sécurité le 13", a annoncé la télévision nigérienne, accusant la DGSE d'être un "outil stratégique de domination" de Paris.
Le compte Linkedin de l'intéressé le présente comme un consultant en sécurité. Il travaille actuellement pour la société Hill and Associates, basée à Hong Kong et appartenant au groupe spécialisé Allied Universal. Ce dernier revendique sur son site être établi dans 100 pays et employer 770.000 personnes.
Un message adressé à Hill and Associates lundi était resté sans réponse en fin d'après-midi.
Marius Bercea connaît bien le Niger, pour y avoir travaillé précédemment pendant sept ans pour le groupe pétrolier chinois CNPC, selon son compte. Il affiche par ailleurs des expériences avec deux autres sociétés en Algérie et à Kirkouk, en Irak.
Il avait auparavant servi comme parachutiste dans la Légion étrangère française pendant 15 ans et sur nombre de zones de guerre, de la Somalie à la République centrafricaine en passant par le Tchad et le Rwanda.
Les relations diplomatiques entre la France et le Niger sont quasiment rompues depuis l'arrivée au pouvoir des généraux par un coup d'Etat en juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum.
Les militaires français engagés dans la lutte antijihadiste ont été contraints de quitter le pays, l'ambassadeur expulsé et le centre culturel franco-nigérien a cessé de fonctionner en tant qu'établissement binational. Ce dernier a été renommé "Moustapha Alassane", du nom d'un cinéaste nigérien.
- Le nouvel allié russe -
Le régime, qui fait de sa souveraineté un pilier de sa politique, accuse fréquemment Paris de vouloir le déstabiliser, ce que la France récuse.
"Le Niger est vraiment celui qui a adopté les positions les plus extrêmes, les liens avec la France sont complètement rompus", lâchait début novembre à l'AFP un ancien haut fonctionnaire de l'administration Bazoum en exil. "C'est inutilement violent".
Niamey, comme ses voisins malien et burkinabè, s'est dans le même temps rapproché de Moscou, sur le plan économique et militaire. En avril dernier, les autorités réceptionnaient leur première livraison de matériel militaire russe tandis que des "instructeurs" russes arrivaient à Niamey.
Un qualificatif généralement utilisé pour désigner les mercenaires dont ceux du groupe Wagner, aujourd'hui en partie réorganisés au sein du nouvel étendard de l'influence russe en Afrique, Africa Corps.
Les Français ne sont pas les seuls à être tombés en disgrâce. En mai, le ministre américain de la Défense Lloyd Austin avait indiqué que des soldats russes étaient déjà installés dans une base aérienne au Niger abritant également des troupes américaines, dont Niamey exigeait le retrait. Celui-ci est effectif depuis septembre.
Le Niger a aussi signé début novembre avec la société Glavkosmos, filiale de l'agence spatiale russe Roscosmos, un accord pour l'acquisition de trois satellites, afin d'assurer sa sécurité et celle de ses deux voisins.
Il a en outre invité des sociétés russes intéressées par l'exploration et l'exploitation de ses ressources naturelles, a déclaré la semaine dernière le ministre nigérien des Mines, Ousmane Abarchi.
Et la relation avec Orano, l'exploitant français historique d'uranium dans le désert nigérien, s'est fortement dégradée depuis fin octobre. La production a été mise en pause.
"L'Etat français à travers son chef d'Etat a dit ne pas reconnaître les autorités du Niger" issues du coup d'Etat, a rappelé Ousmane Abarchi. "Cela n'a pas changé depuis plus d'un an".
5 Commentaires
Malik
En Novembre, 2024 (19:59 PM)Karim-usa
En Novembre, 2024 (20:35 PM)Reply_author
En Novembre, 2024 (20:50 PM)Reply_author
En Novembre, 2024 (21:39 PM)Mais la majorite provient du Canada et de l'asie centrale.
Avec ou sans le Niger ils peuvent se sourcer en uranium.
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En Novembre, 2024 (21:39 PM)Mais la majorite provient du Canada et de l'asie centrale.
Avec ou sans le Niger ils peuvent se sourcer en uranium.
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En Novembre, 2024 (22:15 PM)Aujourd'hui, le Niger est plus démocratique que la France puisque Macron gère pour des intérêts étrangers au détriment du peuple français.
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En Novembre, 2024 (08:20 AM)#bebert.de.paname
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En Novembre, 2024 (08:17 AM)They les colons !!!
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