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Lors d’un entretien sur France 24 et RFI, Ibrahim Boubacar Keita, le président malien, a affirmé son engagement pour un possible dialogue avec les chefs djihadistes. « Je crois qu’il est temps que certaines voies soient explorées », disait-il, au sujet de la situation de crise au Sahel.
« Nos forces sont aguerries, elles maîtrisent davantage de terrain. Mais nous devons désormais composer avec des éléments étrangers, provenant probablement de Syrie ou d’Irak, qui passent par la Lybie », expliquait le président malien.
Considérant que le potentiel retrait des forces américaines serait préjudiciable au Mali, le président affirmait : « J’ai reçu il y a trois jours une délégation franco-américaine, avec de hauts responsables. Je leur ai fait part des mes inquiétudes. Nous avons besoin du maximum d’effectifs possibles, mais également des technologies de surveillance tels que les drones et des avions de ravitaillement ».
Rappelant toutes les attaques qui ont eu lieu récemment dans les zones sensibles du Niger et du Mali, il a appelé les autorités des régions concernées à se concerter afin de déceler les failles de sécurité et trouver des solutions efficaces, sans occulter l’importance de la réunion du 16 janvier dernier à Pau, en France.
Au sujet de la ville de Kidal (nord-est du Mali), où l’Etat malien n’est plus représenté, Ibrahim Boubacar Keita estime que ses forces armées ont fait beaucoup de progrès. Une armée « reconstituée » (composée d’anciens soldats et d’alliés), selon les termes du Chef d’Etat, un groupe militaire est en route vers la ville compromise pour restaurer la stabilité. D’après les dires du président, il devrait rallier la zone d’ici vendredi.
Vint ensuite la fameuse polémique du « sentiment anti-français », remise sur la table par un des journalistes. Ces mouvements sociaux seraient portés par des responsables politiques, notamment des pontes du parti majoritaire, le Rassemblement pour le Mali (RPM). Emmanuel Macron se demande, cite l’interviewer, si les autorités maliennes ne jouent pas un double jeu. Et M. Keita de répondre : « Mon homologue français sait très bien que je lui dis toujours ce que je pense. Je n’utilise pas ce genre de subterfuge. Quiconque souhaite le retrait des forces françaises du Sahel à l’heure actuelle, ne porte pas les intérêts du Mali ».
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