Après une nuit relativement calme, Goma s'est réveillée mardi 28 janvier avec des fortes détonations et des échanges de tirs, notamment dans l'est de la ville, avec l'entrée dans plusieurs quartiers de combattants du groupe armé M23, soutenus par les forces rwandaises. Les tirs se sont calmés dans l'après-midi. Des habitants de la capitale de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, ont gagné des camps de déplacés de l'autre côté de la frontière. À Kinshasa, des manifestants ont attaqué de nombreuses ambassades étrangères. Suivez notre direct.
? Le groupe armé antigouvernemental du M23, soutenu par quelque 3 000 à 4 000 soldats rwandais, selon l'ONU, combat l'armée congolaise dans la région depuis plus de trois ans. Mais l'étau s'est resserré ces derniers jours et des troupes sont entrées dans Goma dans la nuit de dimanche à lundi.
? Au moins 100 personnes ont été tuées et plus de 1 000 blessées, selon les informations fournies par plusieurs hôpitaux. Les hôpitaux de Goma « sont submergés » de blessés et de « nombreux corps » jonchent les rues de la ville, a affirmé l’ONU lors d’un point presse mardi, citant leurs employés sur place.
? La situation humanitaire est « extrêmement inquiétante », s'alarme l'ONU, annonçant que la distribution d'aide alimentaire a dû être suspendue en raison de la situation sécuritaire. La ville de Goma compte environ un million d'habitants et autant de déplacés. La région vit une crise humanitaire chronique depuis des très nombreuses années. Les combats ont fait plus de 500 000 déplacés depuis début janvier, a ajouté la ministre congolaise des Affaires étrangères, ce mardi soir.
? Un sommet extraordinaire de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) dédié à la situation chaotique dans l'est de la RDC aura lieu mercredi 29 janvier. Selon le président kényan, qui assure la tête de l'organisation régionale, « à la fois le président Paul Kagame et le président Félix Tshisekedi » ont « confirmé leur participation ».
? L'Union africaine, après une réunion d'urgence de son Conseil paix et sécurité, a exhorté mardi les combattants du M23 « à déposer les armes », tout en disant « condamner les violences du M23 ». Du côté de l'ONU, une nouvelle réunion de son Conseil de sécurité s'est tenu à New York. L'ambassadeur chinois y a appelé le Rwanda à entendre les demandes qui se multiplient de ne plus soutenir le groupe armé M23.
? Une communication du président congolais est annoncée, sans précision sur le moment choisi par Félix Tshisekedi pour s'exprimer sur cette escalade dans l'est de la RDC.
(Toutes les heures sont en TU, soit Paris -1h et Goma -2h)
01h35 : Le chef de la diplomatie américaine appelle à un « cessez-le-feu immédiat » en RDC lors d'un appel avec Paul Kagame
Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a appelé mardi à un « cessez-le-feu immédiat » en République démocratique du Congo où la principale ville de l'est du pays est largement aux mains du groupe armé antigouvernemental M23 et des troupes rwandaises. Lors d'un appel avec le président rwandais Paul Kagame, le nouveau secrétaire d'Etat américain a « exhorté à un cessez-le-feu immédiat dans la région et à ce que toutes les parties respectent l'intégrité territoriale souveraine » de la RDC, a indiqué le département d'Etat dans un communiqué.
23h40 : La Chine espère que le Rwanda entendra les appels à ne plus soutenir le M23
L'ambassadeur chinois à l'ONU a appelé mardi le Rwanda à entendre les demandes qui se multiplient de ne plus soutenir le groupe armé M23, engagé dans des combats contre l'armée congolaise dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). « La Chine exige que le M23 cesse toute hostilité et batte en retraite de Goma et des autres zones occupées. La Chine espère que le Rwanda entendra l'appel de pays africains et du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, il faut cesser de soutenir le M23 d'un point de vue militaire et il faut procéder à un retrait immédiat de toutes les forces militaires du territoire de la RDC », a déclaré Fu Cong lors d'une réunion du Conseil de sécurité.
23h26 : « Les hôpitaux de Goma sont totalement débordés et n’arrivent pas à accueillir le flux des blessés »
La situation toujours aussi flou à Goma, en RDC. La ville semble être tombée aux mains des rebelles du M23 épaulés par le Rwanda, mais les échanges de tirs avec l’armée congolaise se poursuivent. Situation militaire floue, situation humanitaire déjà catastrophique par contre. Depuis le début de l’année, les combats ont déjà fait plus de 500 000 déplacés. A Genève, Jérémie Lanche.
500 000 déplacés, dont 300 000 qui ont dû fuir dans la précipitation et en quelques heures seulement les camps de déplacés de Goma et des alentours. Ce qui ne les a pas empêchés de se retrouver au milieu des combats, voire d’être pris délibérément pour cible : « Des viols ont été commis par les combattants, des pillages, y compris des pillages d’entrepôts ou est stockée l’aide humanitaire, ont aussi eu lieu. Les hôpitaux de Goma sont totalement débordés et n’arrivent pas à accueillir le flux des blessés », Jens Laerke est le porte-parole des affaires humanitaires de l’ONU.
En un jour, un hôpital de la Croix-Rouge a par exemple vu arriver autant de blessés qu’en un mois, explique notre correspondant à Genève,Jérémie Lanche. La Croix-Rouge qui s’inquiète aussi de voir les combats se rapprocher d’un laboratoire médical particulièrement à risque. « Mais même sans la menace Ebola, le contexte est particulièrement propice à la propagation d’autres maladies, potentiellement mortelles, déclarePatrick Youssef, directeur régional pour l’Afrique du CICR. La rougeole a fait 155 morts en 2024 dans les deux Kivu. Le choléra a fait 59 morts. Et le Mpox est déclarée, à nouveau, urgence sanitaire de portée mondiale depuis l’été dernier. »
22h55 : Plus de 100 morts et près d'un millier de blessés à Goma, selon un décompte de l'AFP
Plus de 100 morts et près d’un millier de blessés ont été conduits dans les hôpitaux de la ville au cours des derniers jours, selon un décompte effectué par l’agence France presse (AFP), décompte établi à partir des bilans hospitaliers. Des chiffres qui traduisent la violence et l’intensité des combats depuis dimanche. Un bilan qui pourrait nettement s’alourdir, car, selon des témoins, de nombreux corps sans vie jonchent les rues de la ville.
Les combats se sont peu à peu estompés mardi après une matinée où les tirs d’artillerie ont résonné au centre-ville et dans la zone de l’aéroport, zone où ont été aperçus des éléments du M23. Un calme précaire qui a permis aux habitants de sortir timidement dans les rues de Goma. Mais, la situation reste tendue. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitations des Nations Unies (Ocha), des pillages de commerces, de bureaux, et d’entrepôts d’organisations humanitaires ont été signalés. La situation humanitaire reste très préoccupante, l’eau et l’électricité sont toujours coupés. Alors que l’aéroport, principal point d’entrée de l’aide, est fermé depuis dimanche. Mardi, le programme alimentaire alertait sur un possible manque de provisions de la population. « Les prochaines 24h seront cruciales », estimait mardi soir l’organisation onusienne.
22h30 : Plus de 500 000 déplacés depuis début janvier (ministre congolaise)
« La situation humanitaire continue à se dégrader avec plus de 500 000 nouveaux déplacés supplémentaires dans les provinces du nord et du Sud-Kivu au mois de janvier uniquement », a indiqué Thérèse Kayikwamba Wagner lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette réunion est la deuxième en 48 heures du Conseil de sécurité à propos de l’aggravation de la situation à Goma. Tous les membres appellent à la désescalade, et seule la Russie n’arrive pas à nommer précisement la responsabilité du Rwanda dans les combats.
La ministre des Affaires étrangères congolaise a aussi demandé d’exiger le retrait immédiat des forces rwandaises, la prise de sanctions contre les cadres de l’armée et du gouvernement rwandais, un embargo sur le coltan et l’or rwandais et la transparence autour des transferts d’armes au Rwanda. Elle prévient que le conflit pourrait se transformer en tragédie régionale sans action du Conseil de sécurité. Thérèse Kayikwamba Wagner a aussi rendu hommage aux quatre casques bleus sud-africains tombés à Goma.
22h20 : Récits de réfugiés au Rwanda : « On a décidé de venir ici voir s’il y aura un chemin pour arriver de l’autre côté du pays à Bukavu »
Ce mardi, plus de 1 000 réfugiés qui ont fui les combats dans la ville de Goma ont été accueillis dans un centre au Rwanda dans la localité de Rugegero à une dizaine de kilomètres de la frontière. Assis à proximité des tentes pour les blessés, Julius Africa cherche à retrouver ses proches perdus dans la panique de la fuite de Goma. « Je suis parti avec ma famille, ma sœur, ma nièce, mais maintenant, je ne sais pas où ils sont, explique-t-il au micro de notre envoyée spéciale à Gisenyi, Lucie Mouillaud. Quand la dernière bombe est tombée autour de nous, tout le monde s’est séparé. Je ne sais pas où ils sont maintenant, s’ils sont en chemin, s’ils sont restés là-bas, je ne sais pas. »
De nombreux camions et bus arrivent tout au long de la matinée dans le camp pour déposer les derniers réfugiés arrivés. Si certains ont amené matelas et couverture, dans la précipitation, Donstone Ntabala n’a presque rien emporté : « Il y a des bombes qui tombaient dans le quartier, qui blessaient même des voisins, on n'a pas eu trop le choix, on a décidé de sortir, malgré les balles, malgré les tirs. Il y avait des victimes, des gens qui sont blessés, il y avait même des morts, on ne pouvait rien y faire. »
Pour l’instant, plus de 1 200 réfugiés sont accueillis à Rugerero. Mais pour beaucoup, le Rwanda n’est qu’une première étape sur la route : « Il n’y avait pas d’autres chemins à Goma. Le lac, il y avait les rebelles de l’autre côté, le seul chemin qu’il y avait, c’est le Rwanda. On n'avait pas trop le choix, on a décidé de venir ici voir s’il y aura un chemin pour arriver de l’autre côté du pays à Bukavu. C’est ça le plan. » Les autorités se préparent à des arrivées très nombreuses de réfugiés. Le centre de Rugegero peut accueillir jusqu’à 12 000 personnes, et un autre site est en préparation.
22h05 : La Première ministre congolaise rencontre l'ambassadeur de France
La Première ministre congolaise Judith Suminwa Tuluka accompagnée du Vice-Premier ministre Shabani Lukoo et de la Vice-Ministre des Affaires étrangères de RDC Gracia Yamba Kazadi a rencontré l'ambassadeur de France en RDC, Rémi Maréchaux dans la journée pour exprimer le soutien du gouvernement congolais après les attaques contre plusieurs ambassades durant la journée.
21h03 : L'Allemagne suspend son aide au développement pour le Rwanda
La poussée du M23 dans l'Est de la République démocratique du Congo suscite diverses condamnations au sein de la communauté internationale. L'Allemagne a par exemple décidé de suspendre son aide au développement au Rwanda, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault. Pour le ministère du Développement allemand, les discussions sur la coopération avec le Rwanda ne pourront reprendre que lorsque Kigali et le M23 « auront mis fin à l’escalade et se seront retirés de l’est de la République démocratique du Congo ».
Lors de négociations bilatérales à l’automne 2022, Berlin s’était engagé à verser une aide au développement de près de 100 millions d’euros au Rwanda entre 2022 et 2024. Le ministère des Affaires étrangères a par ailleurs qualifiée la poussée du M23 dans Goma de « violation flagrante du droit international qui sape les efforts de paix » et a appelé au retrait des combattants et pour un libre accès de l’aide humanitaire.
20h40 : Les services de base perturbés à Goma
Plus tôt dans la journée, Bruno Lemarquis, représentant spécial adjoint de l'ONU en RDC, coordonnateur des opérations humanitaires, dans un entretien à RFI a déploré que « les services de base à Goma sont toujours très gravement perturbés, l'eau, l'électricité... les hôpitaux sont débordés, donc ils n’arrivent plus à gérer l'afflux des blessés. » Une photo de l'AFP confirme ces problèmes d'accès à l'eau.
20h25 : Les manifestations à Kinshasa en soutien à Goma reportées
Après l'attaque de plusieurs ambassades dans la capitale ce mardi, les manifestations en soutien à l’est du pays prévues ce mercredi 29 janvier à Kinshasa sont reportées. C'est une annonce mardi soir du gouverneur de la province, Daniel Bumba, qui ne parle pas d’annulation mais bien d'un report des marches à une date ultérieure qui n’est pas encore fixée, rappelle notre correspondante dans la capitale, Paulina Zidi.
Dans la ville, des magasins, des restaurants ainsi que des habitations ont aussi été pris pour cible par des manifestants qui dénoncent « l’inaction », la « complicité » de la communauté internationale après les derniers évènements dans l’Est. Le gouvernement congolais a exprimé ses regrets aux missions diplomatiques touchées et a assuré avoir pris des mesures pour garantir leur protection.
19h40 : L'Union européenne qualifie les attaques contres les ambassades d'« inacceptables »
La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a qualifié ce mardi d'« inacceptables » les attaques visant plusieurs ambassades en République démocratique du Congo.
« La violence à Kinshasa aujourd'hui est profondément troublante », a-t-elle dénoncé sur le réseau social Bluesky, appelant à ce que la « protection des populations civiles et du personnel diplomatique » soit garantie.
19h18 : Les États-Unis appellent leurs ressortissants à quitter la RDC
Le communiqué de l'ambassade américaine à Kinshasa déclare : « En raison d'une augmentation de la violence dans la ville de Kinshasa, l'ambassade des États-Unis à Kinshasa conseille aux citoyens américains de s'abriter sur place et de partir ensuite en toute sécurité tant que des options commerciales sont disponibles. L'aéroport de N'Djili à Kinshasa reste ouvert aux vols commerciaux. Nous encourageons les citoyens américains à quitter le pays par des vols commerciaux lorsqu'ils se sentent en mesure de se rendre à l'aéroport en toute sécurité. » Elle précise que l'ambassade américaine est fermée au public « jusqu'à nouvel ordre. »
19h00 : Au Rwanda, des réfugiés choqués par les combats à Goma
Environ 1200 réfugiés ont été accueillis dans un centre au Rwanda, à une dizaine de kilomètres de la frontière, dans la localité de Rugerero. Sur le terrain qui sert de centre d’accueil, les réfugiés arrivent par centaines en bus et en camions.
Destin Nkela, 24 ans, n’a pu prendre qu’un sac à dos avec lui en quittant Goma, rapporte notre correspondante sur place, Lucie Mouillaud. Avec ses amis, il a préféré tenter sa chance dans la matinée malgré les échanges de tirs encore en cours : « Près de nous, il y avait vraiment des voisins qui sont morts, on vient de laisser des cadavres dans le quartier, des jeunes blessés. Alors, on s'est dit, au lieu d’attendre que ça nous tombe dessus, il faut vraiment prendre notre destin en main et essayer un peu de partir coûte que coûte. C'est un désastre. Il y a vraiment des choses horribles, y a des cadavres, on passe sur des cadavres, y a vraiment des choses pas vraiment bonnes à voir. »
Certains venus avec des matelas, des couvertures, et beaucoup d’affaires. Pour rejoindre la frontière, Akilimali Luck, habitant de Bukavu en visite à Goma, avait rejoint un large groupe pour traverser la ville : « On s'était dit : trop, c'est trop, il ne fallait pas qu'on reste ici, (...) le centre-vil... un champ de bataille. On s'était dit, mais c'est trop dangereux, il faut qu'on se déplace un tout petit peu, voir ce qu'on peut faire. Où est-ce qu'on peut aller, où est-ce qu'on peut se faire réfugier ? Courir et puis du coup, on était arrivé à la frontière. Fort heureusement, on nous a accueillis sans aucun problème. »
18h00 : Un calme précaire cet après-midi à Goma
À Goma, la situation était plus calme cet après midi : les tirs d'artillerie et d'armes lourdes qui résonnaient dans la ville ce matin se sont finalement tus dans l'après midi. Les habitants ont pu sortir pour tenter de trouver des provisions. Beaucoup commencent déjà à manquer de nourriture, ont prévenu les acteurs humanitaires, qui estiment que les prochaines 24 h seront « cruciales ».
Des cadavres étaient visibles dans les rues de la ville et les hôpitaux qui ont fait face à un afflux de blessés ont aussi reçu des corps sans vie.
16h05 : Des Gomatriciens gagnent un campement de déplacés de l’autre côté de la frontière, à Rugerero, près de la ville rwandaise de Gisenyi, pour fuir les combats
Alors que le groupe armé du M23 soutenu par l’armée rwandaise est présent dans une grande partie de la ville de Goma, de nombreux réfugiés ont traversé la frontière pour gagner la ville rwandaise de Gisenyi, où un campement a été installé.
La Grande Barrière, le poste-frontière principal entre les deux villes, a rouvert mardi 28 janvier au matin pour laisser passer les réfugiés venant de Goma, rapporte notre envoyée spéciale à Gisenyi, Lucie Mouillaud. À la mi-journée, les autorités rwandaises avaient enregistré l’arrivée de plus de 1 200 personnes, des déplacés qui ont ensuite été amenés à Rugerero, à moins d’une dizaine de kilomètres de la ville. Des tentes y ont été installées sur un terrain vague pour l’enregistrement et les soins des blessés.
La plupart des réfugiés ayant parlé à RFI disent avoir tenté leur chance vers la frontière malgré les nombreux échanges de tirs tôt ce matin. Une course dans la panique et dans des rues désertées de Goma. Beaucoup disent avoir vu des blessés et des morts sur le chemin, certains ont perdu des membres de leur famille dans le désordre et les recherchent désormais dans le camp de déplacés du côté rwandais de la frontière.
Depuis le milieu de la matinée, les échanges de tirs se sont largement calmés du côté rwandais de la frontière : ce ne sont que quelques détonations sporadiques qui retentissent à Gisenyi. L’accalmie a permis la reprise des activités dans la ville et la réouverture des commerces.
15h05 : L’Union africaine « exhorte le M23 à déposer les armes »
L'Union africaine a exhorté mardi les combattants du M23 « à déposer les armes » dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où le groupe armé et des troupes rwandaises livrent de violents combats à l'armée congolaise dans la ville de Goma.
Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA, qui s'est réuni d'urgence après une intensification des combats à Goma, a « condamné les violences du M23 », tout en l'appelant à « déposer les armes », a plaidé sur X le commissaire aux Affaires politiques de l'Union africaine, le Nigérian Bankole Adeoye.
14h25 : Le Kenya condamne l’attaque de son ambassade par une « foule déchaînée »
Le Kenya a condamné mardi l'attaque de son ambassade à Kinshasa par une « foule déchaînée » qui protestait contre la violence dans l'est de la République démocratique du Congo. « Le Kenya est profondément préoccupé par les attaques contre les bureaux et le personnel de notre ambassade à Kinshasa », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Musalia Mudavadi.
Ce dernier a également affirmé que l’ambassade de l'Ouganda a également été attaquée.
13h45 : L’Allemagne annule des réunions avec le Rwanda sur l’aide au développement
L'Allemagne a mis mardi sur pause des discussions avec le Rwanda sur son aide au développement, exigeant du pays africain et de ses alliés du M23 qu'ils retirent leurs forces de l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Le ministère allemand du Développement et de la Coopération économique a indiqué à l'AFP avoir annulé des « consultations gouvernementales » prévues pour février avec le Rwanda, sans préciser quels étaient les participants.
« Dans l'escalade (de la situation) actuelle, il ne peut pas y avoir de "'business as usual" », a dit un porte-parole du ministère allemand. « Les discussions sur la coopération et l'aide au développement ne pourront reprendre que lorsque le Rwanda et le M23 auront mis fin à l'escalade et se seront retirés » de l'est de la République démocratique du Congo, a-t-il dit.
« Le ministère allemand de la Coopération économique se concerte actuellement avec d'autres donateurs sur les conséquences à tirer », a-t-il ajouté, sans donner davantage de précision.
12h50 : À Goma, « il y a encore beaucoup de tirs, y compris à l’arme lourde, il y a beaucoup de cadavres dans les rues », déplore un responsable de l’ONU
À Goma, « la situation est très grave, extrêmement volatile, il y a encore beaucoup de tirs, y compris à l’arme lourde, il y a beaucoup de cadavres dans les rues, beaucoup de personnes tués », a fortement déploré Bruno Lemarquis, représentant spécial adjoint de l'ONU en RDC, coordonnateur des opérations humanitaires, dans un entretien à RFI.
« Les services de base à Goma sont toujours très gravement perturbés, l'eau, l'électricité... les hôpitaux sont débordés, donc ils n’arrivent plus à gérer l'afflux des blessés, déplore-t-il. Simplement, lundi, dans l'hôpital principal pour gérer les cas graves, y a 256 blessés, des blessés par balles, des blessés par par éclats, éclat d'obus, donc beaucoup de blessés graves. Ce matin donc, on nous a rapporté beaucoup de pillages des agences humanitaires des États-Unis. Il y a des pillages de nourriture, de vivres d'urgence et de stock de médicaments. »
12h35 : Des manifestations éclatent à Kinshasa contre la situation à Goma
Des rassemblements dans plusieurs endroits de la capitale congolaise Kinshasa ont vu le jour : dans les communes de Limete, Kitambo et surtout la Gombe, le centre administratif de Kinshasa, rapporte notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi.
Les manifestants se sont dirigés vers plusieurs ambassades, des magasins, des restaurants ont aussi été pris pour cible. Ils font part de leur colère après les derniers évènements dans l’Est. Ils dénoncent la passivité de la communauté internationale.
Les activités en ville sont quasiment suspendues, peu de véhicules circulent depuis ce matin.
Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabbani a lancé un appel au calme aux manifestants, sur la radio Top Congo : « Que chacun rentre chez lui, votre colère a été exprimée et entendue, concentrons-nous sur l’essentiel : la défense de notre patrie. » Même message du côté du ministre de la Communication Patrick Muyaya, qui a appelé au calme.
On attend désormais une prise de parole du président Félix Thisekedi. Sa prise de parole avait été annoncée lundi soir par le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe à la sortie d’une réunion « inter institutionnelle ». Mais aucune information n’a été donnée sur quand le président congolais fera son intervention.
La population manifeste à Kinshasa, en République démocratique du Congo, mardi 28 janvier 2025, contre l'avancée des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, dans la capitale du Congo oriental, Goma.
11h45 : De nombreuses ambassades, dont celles de France et du Rwanda, attaquées par des manifestants à Kinshasa
Plusieurs ambassades, dont celles du Rwanda et de France, ont été attaquées mardi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), par des manifestants dénonçant le conflit dans l'est du pays, ont affirmé des sources diplomatiques. Les ambassades du Rwanda, de la France, de Belgique, d'Ouganda, du Kenya, ainsi que des États-Unis ont été ciblées. De la fumée s'échappe du bâtiment de la représentation française, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des pillages et des dégradations ont été signalés dans plusieurs d’entre elles. Un incendie a été signalé dans les bureaux de l’ancienne ambassade du Rwanda, qui est fermée actuellement.
De même source, on précise que les manifestants n'ont pas pénétré à l'intérieur des enceintes diplomatiques. Selon un journaliste de Reuters, la police congolaise a fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser des protestataires, notamment devant l'ambassade d'Ouganda.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a qualifié d'« inadmissibles » les attaques survenues mardi matin à l'ambassade de France à Kinshasa. « L'ambassade de France à Kinshasa a été attaquée ce matin par des manifestants, qui ont provoqué un incendie désormais maîtrisé. Ces attaques sont inadmissibles. Tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité de nos agents et ressortissants », a écrit sur X le chef de la diplomatie française.
10h45 : Risque de dissémination d’Ebola depuis un laboratoire à Goma en raison des affrontements, s’inquiète la Croix-Rouge
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a alerté mardi sur les risques de dissémination de virus, dont Ebola, à partir d'un laboratoire à Goma, en raison des violents combats dans cette grande ville de l'est de la RDC. Le CICR « est très préoccupé par la situation au sein du laboratoire de l'Institut national de recherches biomédicales » et appelle à « préserver les échantillons qui peuvent être touchés par les affrontements et qui pourraient engendrer des conséquences inimaginables si les souches bactériologiques, dont le virus Ebola, qu'il abrite venaient à se répandre », a déclaré le directeur régional du CICR Patrick Youssef lors d'un point de presse à Genève.
La RDC a mené des batailles difficiles contre les différentes épidémies d'Ebola, notamment en 2022.
10h05 : Les affrontements se poursuivent, des nombreux cadavres jonchent les rues, « les hôpitaux sont débordés » par l’afflux de blessés, s’alarme l’ONU
Selon de nombreux habitants de différents quartiers, ainsi que des journalistes sur place, des tirs nourris et des explosions ont retenti, en particulier près de l’aéroport. Les employés de l'ONU sur place rapportent que les hôpitaux de Goma « sont submergés » de blessés et que de « nombreux corps » jonchent les rues de la ville, a affirmé l’ONU lors d’un point presse mardi réunissant plusieurs de ses agences, à Genève. « Les hôpitaux sont débordés. Il y a actuellement des centaines de personnes à l'hôpital, la plupart admises pour des blessures par balle », a déclaré Adelheid Marschang, coordinatrice de la réponse d'urgence de l'OMS pour la République démocratique du Congo.
Malgré les tirs, le personnel des hôpitaux assure les soins. Mais face à l’afflux de blessés, les médecins n’ont pas le choix, ils doivent « faire le tri », donner la priorité à ceux qui peuvent être sauvés comme nous l’explique un urgentiste : « Malheureusement, nous avons enregistré beaucoup beaucoup de cas, jusqu’ici, on essaie de faire ce qu’on peut, de trier ceux qui peuvent encore être sauvés. »
Parmi les blessés figurent même des bébés, alors que « Toutes les blessures sont des blessures par balles », poursuit-il.
9h35 : La distribution d’aide alimentaire est suspendue, la situation humanitaire est « extrêmement inquiétante »
La situation humanitaire à Goma est « extrêmement inquiétante », a alerté l'ONU, qui concentre désormais ses missions sur la protection des civils qui « paient le prix le plus élevé ». La distribution d'aide alimentaire à Goma est suspendue, a averti mardi l'ONU. « Les prochaines 24 heures seront cruciales, car les gens commencent à manquer de provisions et devront voir ce qu'ils peuvent trouver pour survivre », a déclaré une porte-parole du Programme alimentaire mondial (Pam) en RDC, Shelley Thakral, depuis Kinshasa.
« Un demi-million de personnes ont été déplacées rien que ce mois de janvier », dans le Nord-Kivu rappelle Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. L'agence de l'ONU dit suivre de près les mouvements transfrontaliers. « De nombreux civils attendent d'évaluer la situation avant de prendre une décision »
Le HCR rappelle que les conséquences humanitaires de cette escalade dans l'est de la RDC ne sont pas seulement des préoccupations régionales, mais « une responsabilité mondiale ».
9h04 : Quatre nouveaux soldats sud-africains tués dans des combats près de l'aéroport
Quatre nouveaux soldats sud-africains ont été tués dans les combats dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué mardi les forces armées sud-africaines (SANDF). Cela porte à 13 le nombre de soldats sud-africains ayant trouvé la mort, après le décès de neuf soldats la semaine dernière.
« Les rebelles du M23 ont lancé une bombe de mortier en direction de l'aéroport de Goma, qui a atterri dans la base de la SANDF, ce qui a entraîné la perte de trois membres de la SANDF », a précisé l'armée dans un communiqué.
7h15 : Reprise des tirs ce mardi matin à Goma
Les échanges de tirs ont repris de façon intense ce mardi matin, un peu avant 6h30 heure locale, dans les quartiers de la partie est de la ville, à Biréré et Bujovu, ainsi que sur l'axe qui relie le camp Katindo, l'aéroport de Goma et la ville rwandaise de Gisenyi. Cette ville frontalière est collée à Goma.
Des soldats des forces armées congolaises sont dans la zone de l'aéroport. En revanche, le M23 contrôle certaines parties de l'ouest de Goma. Certaines parties de la ville restent inaccessibles aux observateurs indépendants et aux humanitaires, aussi, il est difficile d'établir une cartographie des rapports de force.
Internet est toujours coupé, il n'y a pas de radio non plus : les informations circulent par le bouche-à-oreille. Certains quartiers de Goma sont privés d'eau et d'électricité depuis vendredi. Commerces et pharmacies sont fermés, un calvaire pour les habitants. Des habitants, qui ont profité d'une accalmie pour sortir de chez eux, racontent avoir vu des corps, nombreux, sur les routes.
Les structures sanitaires de Goma sont débordées. La ville est en ce moment un endroit horrible, les déplacés ne savent plus où aller, déclare le directeur de l'ONG Save the children en RDC, qui rappelle que la moitié de ces déplacés sont des enfants. Depuis des semaines, les ONG alertent sur la situation humanitaire dans le Nord-Kivu dont la capitale est Goma, et le Sud-Kivu.
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Les chiffres des habitants jetés sur les routes sont vertigineux. Ils sont des centaines de milliers déplacés par les combats, dans un contexte humanitaire qui était déjà décrit par tous comme alarmant. Selon l'ONU, 400 000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier.
6h35 : Les postes-frontière avec le Rwanda fermés à Gisenyi
La situation est toujours confuse ce matin à la frontière entre la ville congolaise de Goma et la ville rwandaise de Gisenyi, ce mardi. Cela après une journée de lundi très tendue où au moins cinq civils ont été tués par mortiers ou balles perdues tombées côté rwandais. Selon le porte-parole de l'armée, le brigadier-général Ronald Rwivanga, 35 personnes ont aussi été blessées.
Les deux postes-frontière, la Petite et Grande Barrière, n’ont pas ouvert pour l’instant ce matin. Une frontière où l’armée rwandaise affirme que plus d’une centaine de soldats des FARDC et alliés ont déposé leurs armes lundi dans la journée.
Les tirs et détonations à Goma se font entendre jusqu'à Gisenyi où la majorité des écoles vont rester fermées aujourd’hui dans le centre de la ville qui semble plus calme que d’habitude ce matin, rapporte notre envoyée spéciale, Lucie Mouillaud. Il faut dire qu’un certain nombre de Rwandais qui vivaient à proximité de la frontière, très proches des zones d’affrontements, ont été évacués à plusieurs kilomètres de la ville. Un autre camp de déplacés accueille également quelques centaines de Congolais qui ont fui les affrontements à Goma
2 Commentaires
2020
il y a 1 jour (02:58 AM)Reply_author
il y a 1 jour (05:50 AM)Savorgnan De Brazza
il y a 1 jour (10:13 AM)Participer à la Discussion