Pourquoi le départ de Benoît Lwanba de la Cour institutionnelle a-t-il été démenti deux fois avant d’être acté ce 13 juillet ? Voici les dessous de cette affaire.
Le procès-verbal prenant acte de la démission de Benoît Lwamba comme membre et président de la Cour constitutionnelle a bel et bien été transmis le 13 juillet à 13 heures au chef de l’État Félix Tshisekedi, qui en a accusé réception.
Après que les premières rumeurs ont circulé concernant la démission du président de la Cour constitutionnelle, un premier démenti a été publié le 10 juillet par son directeur de cabinet, Ngoie Kalenda Valentin. Mais, ce même jour, comme l’avait révélé Jeune Afrique, sept des huit juges de la Cour ont signé une lettre prenant acte de sa démission. Un nouveau démenti a néanmoins été diffusé le lendemain.
Les services de sécurité congolais soupçonnent Ngoie Kalenda Valentin d’avoir signé, à l’insu de Lwamba, les deux démentis. Ce dernier se trouve actuellement en Europe pour des raisons de santé. Selon sa famille, il n’est pas joignable par téléphone.
« Prise d’otage »
Le 13 juillet, Ngoie Kalenda Valentin a été auditionné durant plusieurs heures dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR). La veille, plusieurs agents des services de sécurité avaient effectué une descente dans le bureau de Benoît Lwamba, afin d’y récupérer certains documents – dont les sceaux – jusque-là confisqués par le directeur de cabinet afin d’assurer la continuité du travail.
Une initiative considérée avec « surprise » dans l’entourage présidentiel comme une « prise d’otage » de la Cour constitutionnelle. Cette visite de l’ANR a été dénoncée par l’avocat Théodore Ngoy, qui se présente comme le « conseil habituel » de Benoît Lwamba.
Comme révélé par Jeune Afrique, Benoît Lwamba avait par ailleurs rencontré Félix Tshisekedi le 4 juillet afin de l’informer de sa volonté de démissionner de son poste. Outre les raisons personnelles invoquées, et notamment son âge, 75 ans, le magistrat a surtout évoqué auprès du président les « pressions » qu’il dit « continuer » à subir pour motiver sa décision.
Dans sa lettre de démission, déposée le 27 juin sur le bureau du procureur général près la Cour constitutionnelle, Benoît Lwamba explique avoir affronté « des dures épreuves ayant permis à [leur] pays, tout en gardant le cap, de traverser des moments historiques ».
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