Depuis le 25 mars 2021, des associations de migrants subsahariens dénoncent, sur les réseaux sociaux, une vague d’agressions à leur encontre. Selon France 24 et Infos migrants qui rapportent l’information, dans les quartiers de Kram et de La Soukra, au nord de Tunis, plusieurs ressortissants d’Afrique subsaharienne affirment avoir été agressés à l’arme blanche par des délinquants locaux. Ils réclament des mesures de sécurité de la part des autorités tunisiennes.
Des photos publiées depuis le 25 mars dernier sur les réseaux sociaux, montrent des migrants subsahariens ensanglantés et arborant un bandage sur le bras ou des compresses sur la tête. Et selon les légendes qui accompagnent ces images, ils seraient les dernières victimes d’une vague d’agressions “ciblées” contre les ressortissants des pays subsahariens qui vivent notamment dans les quartiers de La Soukra et de Kram, situés au nord de Tunis, la capitale du pays.
"Ici, on ne respecte pas les migrants noirs"
Nous avons réussi à joindre Amadou, un migrant malien installé à Dar Fadhal (La Soukra) depuis neuf mois et qui affirme avoir été agressé par des inconnus envoyés, selon lui, par son bailleur, après avoir été jeté à la rue par ce dernier.
Il raconte sa mésaventure : "C’était le vendredi vers 20 h. Le propriétaire est venu frapper à ma porte, alors que je dormais. Il voulait vérifier l’état de propreté de l’appartement, notamment les fenêtres qu’il trouvait très sales. Mais je lui ai répondu que les fenêtres étaient déjà dans cet état, à l’emménagement. Le ton est monté très vite. II a défoncé la porte et la bagarre a commencé. Il m’a porté plusieurs coups, mais je ne me suis pas laissé faire. C’est à ce moment que des personnes munies d’armes blanches sont venues le défendre. L’une d’entre elles m’a cassé une bouteille vide sur la tête. C’est ainsi que je me suis retrouvé à l’hôpital. À mon retour, nous avons retrouvé nos affaires au dehors. Nous étions sept dans l’appartement dont un nouveau-né. Ici, on ne respecte pas les migrants noirs. Ici, les bailleurs abusent de nous. C’est du racisme !
Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, le propriétaire affirme que ce sont plutôt les hommes du quartier qui sont venus à sa rescousse pour le sauver des mains d’Amadou et de deux autres locataires qui le frappaient. "Je voulais juste voir si mon appartement était bien entretenu. Je pensais louer l’appartement à quatre personnes. Mais ils sont près de huit à l’intérieur. Je n’ai envoyé personne les agresser. C’est plutôt eux qui m’ont porté des coups".
Des cas d’agression et de vol à l’arme blanche ont été aussi signalés du côté de Kram, avenue 5 Décembre où habitent beaucoup de migrants subsahariens attirés par les loyers modérés des logements.
"Ils avaient des couteaux et voulaient nous poignarder"
Mamadou, un ressortissant ivoirien qui y vit depuis plusieurs années, affirme avoir été agressé avec son frère, le lundi 29 mars, par des "Arabes" qui voulaient leur arracher leur téléphone. "Ils avaient des couteaux et voulaient nous poignarder. Heureusement, ils n’ont pas pu prendre nos téléphones. Nous avons l’impression que c’est seulement les Noirs qui sont agressés ou volés dans notre quartier. Chaque jour, il y a des agressions commises par des délinquants arabes dans les quartiers. Ils agressent hommes et femmes. Ils prennent nos portables, nos portefeuilles. Alors que ce n’est déjà pas facile de vivre comme sans-papiers en Tunisie. Nous sommes en colère".
"Le fait d’être sans-papiers nous rend vulnérables face à ces différents abus"
Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, Ange Seri Soka, Président de l’Union des Ivoiriens de Tunisie, dénonce des agressions "racistes et ciblées", et une passivité des forces de sécurité. "Les agressions vis-à-vis des Subsahariens en Tunisie sont de plus en plus régulières. Nous recensons les cas d’agression tous les deux jours par des délinquants, des voyous. Et la police ne fait rien pour que cela change. Nous ne sommes pas en sécurité. Et ceux qui nous agressent jouissent d’une grande impunité. Du côté de Kram, les agresseurs sont très dangereux. C’est une injustice que nous subissons en Tunisie. Il n’y a pas de respect des Droits de l’homme. Personne ne respecte les ressortissants de la communauté subsaharienne ici. Et même les ambassades de nos pays ne nous défendent pas. Il y a beaucoup de sans-papiers entre nous. Il n’est pas facile d’avoir un titre de séjour régulier ici en Tunisie. Et cela nous rend vulnérables face à ces différents abus. Parce que beaucoup ont peur d’aller à la police pour se faire justice. Il faut que les autorités tunisiennes nous garantissent plus de sécurité, parce que les migrants contribuent aussi au développement économique de la Tunisie."
Nous avons contacté les commissariats de police des quartiers de Kram et de La Soukra, mais ils n’ont pas répondu à nos questions.
En décembre 2018, Falikou Coulibaly, Président d’un autre groupe ivoirien, l’Association des Ivoiriens en Tunisie, avait été mortellement poignardé pour un simple téléphone portable. L’agression avait suscité la colère au sein de la communauté des Africains subsahariens et avait provoqué une série de manifestations dans la capitale tunisienne.
14 Commentaires
Bayemass
En Avril, 2021 (15:24 PM)Reply_author
En Avril, 2021 (17:18 PM)Reply_author
En Avril, 2021 (20:42 PM)Reply_author
En Avril, 2021 (09:28 AM)le sauveur de l humanite sera un noir africain
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En Avril, 2021 (16:07 PM)Reply_author
En Avril, 2021 (21:53 PM)ils développent leurs activités tranquillement et ils sont soutenus par les populations qui les accueil. ce qui est bien normal. ils doivent eux aussi avoir cet esprit d'accueil et d'hospitalité envers les personnes qui vont chez eux. en plus nous sommes au 21e siècle, il y a donc des attitudes qui doivent disparaître particulièrement le racisme, l'ethnicisme etc...
Noir
En Avril, 2021 (15:49 PM)La société arabe n 'est pas un exemple de société paisible.les arabes sont plus racistes que les occidentaux.
C'est la seule communauté qui enterrait les filles,chartrait les esclaves,et épousait les jeunes épouses de le leur père morts.Si ce n'était le prophète Mohammed !!!!!!!!!!
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En Avril, 2021 (18:52 PM)Naledi
En Juillet, 2021 (18:14 PM)M. Mbacké
En Avril, 2021 (16:16 PM)Je pense qu'il est temps que nos Etas s'occupent de leurs citoyens en dehors de leurs pays respectifs. Si non....
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En Avril, 2021 (18:23 PM)Le respect s'impose, il ne se mendie pas. Si dans chaque coin de rue du Sénégal on voyait un toubab mendier, il finirait par perdre toute estime.
Ppur avoir vécu au Maroc, je peux vous dire que si la plupart des arabes étaient aussi raciste que certains le disent ici, les noirs auraient eu bien plus d'ennuis qu'à l'heure actuelle. Sortez seulement d'un jaaka le vendredi. Vous verrez des dizaines d'africains habillés comme des talibés à mendier comme pas possible. Pied nu, des t-shirts très sales voir déchirés parfois... comment voulez vous qu'ensuite il n'y ait aucun à priori, sachant que pour certains marocains, les seuls noirs étrangers qu'ils ont rencontré dans leur vie, ce sont ces gens là.
Si les nars étaient aussi racistes que cela dans leur ensemble, ils ne donneraient aucune pièce à nces mendiants, ils les lyncheraient simplement.
Par ailleurs si tu subis le racisme dans un pays, mais que tu préfères y rester que de rentrer dans ton pays, la terre de tes ancêtres, c'est que quelques part tu te sens mieux dans ce pays raciste que chez toi...
Au passage je tiens quand même à rendre hommage à la plupart des Sénégalais vivants au Maroc : de ce que j'ai vu, peu d'entre eux mendient, la plupart sont des jambars travailleurs, et parfois si honnête que les marocains leurs font pargois plus confiance qu'ennleur compatriote.
On m'a même parfois fait des réductions parce que j'étais sénégalais !
Le respect se mérite, s'impose, se gagne! Un peu de virilité bon sang!
Anonyme
En Avril, 2021 (18:50 PM)Avec l Asie maintenant nous servirons de bouclier contre l Orient et l occident.
Y aura jamais de répit.
Jahrass
En Avril, 2021 (23:31 PM)Tout ça à mon avis est du racisme ordinaire auquel on s'habitue
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