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Barça ba «barzac» ou les écoliers en otage

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Barça ba «barzac» ou les écoliers en otage

S’il est vrai que l’éducation est au coeur de tout processus de développement, ce qui s’est passé avec le bac 2006, est une bonne raison de croire à la pérennité du slogan « Barça ba barzac », « partir en Espagne ou mourir ». Il n’a été nullement noté une part de considération face à la détresse de ces milliers de jeunes filles et jeunes garçons, pour qui le bac est le seul parchemin encore valable pour prétendre à une chance de s’en sortir, de pouvoir prétendre à des études supérieures ou à la formation professionnelle. Mon opinion personnelle devant l’attitude des professeurs, des responsables de l’éducation est un simple constat de totale indifférence, et une complicité tacite, que le bachelier, fille ou garçon, selon l’échelle des valeurs des facteurs de développement de notre pays, après 9 mois de sacrifices, de stress, en essayant d’honorer l’investissement que ses parents ont fait, au prix de mille contraintes, avec le seul espoir de voir leur enfant réussir, cet « otage » est si insignifiant pour qu’il soit une priorité nationale, la préoccupation première de notre système éducatif. Quand on voit ces milliers de garçons, de jeunes, filles, ces talibés, ces millions de sans-emploi, qui jonchent, nos rues et ruelles, dans les villes, les villages, ces soit - disant 40 % du budget national que l’on déclare alloués à l’éducation, auront servi cette année 2006 à quoi ?. L’arme de la rétention des notes, si elle est venue à être utilisée, elle la conséquence de ce même maque de considération pour nos enfants, nos neveux, nos nièces, ou nos petites sœurs et petits frères , ces sacrifiés du système éducatif en cette fin d’année 2006. Il serait temps, et ceci est un appel solennel, n‘en déplaise à certains lecteurs de cet article, de faire un retour sur nous mêmes et de dire haut et fort ce que notre système éducatif en amont et en aval est malade et il serait plus qu’urgent de traiter ce cancer qui tue notre éducation nationale à petit feu, et si nous la laissons évoluer, nous anéantira sûrement. La translation directe de cette situation se manifeste même à un autre niveau, avec ces résultas catastrophiques dans nos universités, avec des effectifs toujours plus pléthoriques comme dans les facultés de droit et de sciences économiques. Si 20 ans sur les bancs, accompagnés de 5 ans pour avoir un master, ont pour équivalence, percevoir une somme inférieure ou égale à 50 .000 Frs, alors il y a là un sérieux problème. Le coût moyen mensuel d’un écolier, d’un étudiant, dépasse de loin cette somme. Et un petit calcul nous ramènerait à des millions de francs investis par des parents d’élèves déjà à genoux avec la faible croissance de notre économie nationale, et qui diminue leur pouvoir d’achat de jour en jour, et pour preuve l’augmentation des denrées de première nécessité, comme le sucre, et peut être plus tard l’électricité. Lorsque, pour un parent, la facture d’électricité sera devenue trop chère pour que son enfant puisse, le soir, apprendre ses leçons, à l’aube de ce 21ème siècle de développement des énergies renouvelables et durables, le retour à la flamme vacillante de la bougie sera la seule solution alternative, et la moins radicale. Alors où est la volonté politique de donner à cette jeunesse une seule bonne raison de ne pas prendre les pirogues, et au prix de leur vie de chercher à avoir un avenir plus sûr, où juste un peu plus de respect au sein de notre communauté qui ne tolère pas les « loosers » qu’ils sont devenus malgré eux ? Cette réaction est une réaction parfaitement humaine, et n’est nullement à blâmer. Elle est une réaction de survie humaine. Ces lignes susciteront, et je l’espère, beaucoup de réactions, et j’en serais en tant qu’auteur plus que satisfait, car il est temps de regarder en face les conditions dans lesquelles nous vivons. Notre développement, aucun homme « blanc, jaune, ou bleu » ne le construira à notre place. Il serait temps de rendre vrai ce qui est altéré au point de n’être plus qu’une chanson populaire fredonnée sans conscience, et émanant du chef de l’Etat : « il faut travailler, beaucoup travailler, encore travailler, toujours travailler ». Il faut vraiment beaucoup travailler, car ce qui nous reste à faire, est égal au gouffre que constitue, notre retard, loin derrière les pays « émergents ». Le Sénégal sera émergent le jour où sa population aura un niveau d’éducation et de qualification qui lui permettra de mener à bien et jusqu’au bout sa politique de développement, en ayant assez de professeurs qualifiés, hommes et femmes, de techniciens ingénieurs, et lorsque les compétences acquises permettront le développement de notre agriculture, lorsque chaque Sénégalais mangera à sa faim. Pour ceux que ces lignes heurteraient, la seule réponse que je me permets de leur donner est la suivante : « en tant que parent, aimerais-tu voir ton enfant réussir à tes côtés ou mourir en mer ou encore sous le soleil chaud du désert marocain, parce ne pouvant plus rester dans notre beau « galsén’ » voir sa détresses chaque jour augmenter ? « Barça ba barzac, partir en Espagne ou mourir, réussir ou périr » voilà le véritable enjeu.

Alassane DIAGNE, Ecrivain Poète Auteur pour enfants



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