Récemment rentré d’Abidjan avec le trophée du MILA 2024 remporté par le Sénégal grâce à son livre « Changement climatique : La lourde menace sur l’Afrique », Mbaye HADJ, absent de la COP 29 nous donne son point de vue sur cet événement annuel sur le climat, l’usage des énergies en général.
Au mois de septembre 2024, le Groupe des pays les moins avancés s’était réuni au Malawi pour échanger sur la position africaine à défendre à la prochaine COP. Sur ce même registre, les ministres en charge de l’Environnement des pays africains se sont rencontrés en Octobre à Abidjan en Côte d’Ivoire, pour échanger sur les préparatifs de la COP 29.
D’emblée, il convient de signaler que généralement les Africains vont en COP pour réclamer avec insistance le financement climatique. Certes, il urge d’exiger des Etats qui ont « gâté » la planète de mettre la main à la poche. Cependant, faire focus essentiellement sur le financement est la pire erreur que l’Afrique pourrait commettre. En effet, faire miroiter aux Africains la manne financière climatique, qui à bien des égards, est presque devenue une arlésienne, les fera dévier des véritables priorités authentiquement africaines de développement et d’adaptation. Il faudra juste que ceux qui nous représentent, comprennent que nous ne pouvons pas avoir stricto sensu les mêmes paradigmes de développement que les autres continents responsables de la situation environnementale mondiale, et que nous devons arrêter de continuer à jouer le rôle de simple figuration, voire de faire-valoir en COP qui, par ailleurs, ne devrait pas être perçue par les pays vulnérables comme un « Mur de lamentations ».
A notre sens l’Afrique devrait fermement négocier les points suivants :
1 Relever le défi d’électrification et d’industrialisation par un moratoire de pollution à négocier (Oui, l’Afrique a droit à un développement avec des énergies bas carbone comme le gaz et le potentiel renouvelable).
2 S’adapter au plus vite au dérèglement climatique en suscitant et en développant des capacités de résilience au niveau de l’Etat, des communautés et des individus.
3 Réclamer fermement une justice climatique équitable (pertes et préjudices mais aussi perceptions équitables des crédits carbone grâce aux forêts africaines).
4 Veiller à ne pas tomber dans le piège des prêts concessionnels dans les actions d’aide aux pays les moins avancés.
5 Faire profiter à l’Afrique du marché carbone dont elle est exclue.
Toute autre revendication ou recommandation serait superflue et contre-productive pour ce continent déjà engagé dans une course contre la montre dans un monde en mutation où chaque pays, chaque continent défend ses propres intérêts.
Pour votre information, les négociations de la COP 29 vont porter sur les points suivants :
1. Finance climatique
2. Bilan Global
3. Atténuation
4. Adaptation
5. Pertes et préjudices
6. Transition juste
Disons-le clairement, l’Afrique n’a absolument pas de temps à perdre sur certains points, car il faut le rappeler, l’Espagne à elle seule produit plus d’électricité que 47 pays africains au sud du Sahara réunis hors Afrique du Sud… Une insolente pauvreté énergétique conséquence de notre pauvreté économique !!!
Parler donc de Bilan, d’Atténuation, de Transition juste est, à la limite, une hérésie, un pied de nez fait aux Africains et, si ces derniers l’acceptent, c’est que nos négociateurs n’ont rien compris des véritables enjeux. Ils devront alors se garder de porter des points de vue occidentaux aux antipodes de nos intérêts et éviter d’apparaître comme des chemineaux subjugués, obnubilés par l’appât de l’aide et des financement extérieurs.
L’Afrique est suffisamment riche pour impulser souverainement son agenda de développement à condition qu’elle comprenne les véritables enjeux autour du changement climatique.
Encore une fois et sous une menace de boycott africain en pleine COP, l’Afrique, en faisant bloc, doit mettre l’accent sur les 5 points énumérés plus haut et l’élection récente de Donald Trump qui risque de changer la géopolitique mondiale devra servir d’électrochoc pour l’Afrique.
2 Commentaires
Le pétrole et le gaz sont des fonts du ciel
Preuve que l’environnement va attendre
Totalement d’accord avec cette analyse
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