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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Contribution

Le PROJET est mal parti : Les Germes d’un Échec Probable (Par Arona Oumar KANE)

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Le PROJET est mal parti : Les Germes d’un Échec Probable (Par Arona Oumar KANE)
Le Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuel du Sénégal, pour la période 2025-2027 (DPBEP 2025-2027), a été adopté en Conseil des ministres le 12 Juin 2024,
soit deux mois après l’installation du nouveau gouvernement. Ce document, produit et actualisé tous les ans par la Direction Générale du Budget, fixe les orientations budgétaires pour les 3 prochaines années et sert de base à l’élaboration des lois de finances, conformément à l’article 51 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Il y est précisé le contexte macroéconomique ainsi que les projections de recettes budgétaires et surtout les dépenses envisagées pour la période triennale concernée. Le tableau ci-dessous en donne un aperçu.


Ce qui est frappant sur ces chiffres c’est la continuité, voire l’aggravation, de l'orientation budgétaire du régime de l’ancien président Macky Sall. Cette orientation est caractérisée essentiellement par l’explosion d’une dette qui ne sert, littéralement, pas à grand-chose, comme nous le verrons, et par un déséquilibre persistant entre les dépenses de fonctionnement et les
dépenses d’investissement.

Notre conviction, à la lecture de ce document de programmation budgétaire, est que le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier Ministre Ousmane Sonko n’ont pas connaissance des projections de dépenses qui y sont données, ou n'en ont pas pris toute la mesure. Et pour cause, cette programmation apparaît en total déphasage avec les principes qu’ils ont théorisés et les promesses faites de donner la priorité à la satisfaction des besoins
des populations. Sinon, comment comprendre qu’ils aient validé la proposition d’augmenter de plus de 650 milliards de FCFA les dépenses de fonctionnement et transferts courants en 2025 et de baisser de 35 milliards les dépenses d’investissement ? Ils se sont engagés à réduire le train de vie de l’Etat de manière substantielle et promis des investissements massifs pour développer le pays. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette ambition ne colle pas avec
l’orientation budgétaire annoncée par les services du Ministère des Finances et du Budget.

En 1962, l’agronome français René Dumont publiait l’un des ouvrages les plus aboutis sur l’évolution économique de l'Afrique subsaharienne au lendemain des indépendances. Dans ce chef-d'œuvre prémonitoire, il prédisait le destin compromis de nos pays nouvellement indépendants, en raison notamment des mauvais choix de politique agricole de leurs dirigeants.

Soixante-deux ans plus tard, force est de constater qu’il avait raison sur toute la ligne. Le titre de cet article paraphrase volontiers celui de ce célèbre ouvrage, l’Afrique noire est mal partie, tant les premiers actes posés par le nouveau régime sénéglais nous semblent porter les germes d’un échec plus que probable. Nous nous employons, dans cette étude, à exposer les facteurs qui, de notre point de vue, pourraient rendre la promesse de redressement et de développement du pays impossible à tenir.

Ce travail s’appuie sur une méthodologie et des outils d’analyse et de détection d'irrégularités statistiques dans les données économiques et financières publiées par les services de l’Etat.

Nous espérons que les problèmes soulevés ici seront adressés sérieusement, dans l’intérêt du peuple sénégalais, et cette initiative citoyenne perçue pour ce qu’elle est : une alerte constructive et factuelle à l’attention des autorités du pays, et un effort de vulgarisation pour sensibiliser l’opinion nationale sur les risques encourus.

La navigation à vue d’une équipe dirigeante qui semble improviser

Le Premier Ministre Ousmane Sonko annonçait, en Conseil des ministres, que son gouvernement comptait sur l’expertise locale pour définir concrètement le nouveau référentiel des politiques publiques de la République du Sénégal, communément appelé Le PROJET.

L’absence, au départ, d’un référentiel documentaire structuré de mise en œuvre de la vision portée par les nouvelles autorités a eu pour conséquence immédiate une série d’incohérences dans les actes posés et les annonces sur les intentions. L’impression qui se dégage des décisions prises depuis 4 mois est celle de dirigeants qui ont une vision bien comprise de tous, mais qui n’ont pas de feuille de route et de démarche claire pour la mettre en pratique, semblant improviser en permanence.

Le chef du gouvernement vient d’annoncer, lors d’un conseil interministériel, un investissement de 2 578 milliards de FCFA pour développer les infrastructures maritimes et portuaires - d'ici 2025, selon l’expression de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS) qui a relayé l’information.

L’idée est à saluer. Notre pays possède des avantages compétitifs non négligeables dans ce domaine, mais nous sommes sous la menace constante d’une concurrence qui pourrait bien profiter de la baisse de performance de nos ports, en raison notamment de la faiblesse des infrastructures. Seulement voilà, le montant annoncé est en porte-à-faux avec les orientations budgétaires définies par ce même gouvernement.

Dans le DPBEP 2025-2027, les projections de dépenses d’investissement pour 2025 sont fixées à 1 811,5 milliards de FCFA, et pour l’ensemble de la période triennale à 6 700,4 milliards. Tous programmes confondus. Cela comprend les investissements prévus dans l'éducation, la santé, l’agriculture et la souveraineté alimentaire, la relance de l’industrie, la construction de logements sociaux, l’appui à la création d’emploi, etc. On peut alors se demander comment il serait possible d’injecter 2 578 milliards dans les seules infrastructures maritimes et portuaires sur la période indiquée.

Une semaine plus tard, un autre conseil interministériel annonçait 1 627 milliards pour l’accès à l’eau potable. Tout cela sans préciser clairement d’où viendraient ces milliards car, comme on le verra, les recettes et l’emprunt projetés ne pourront pas couvrir ces programmes improvisés. A moins d’étaler leurs développements sur 10, 15 ou 20 ans et de revoir complètement les projections budgétaires actuelles, il est matériellement impossible d’exécuter ce niveau d’investissements, considérant l’ensemble des autres besoins.

Le Premier Ministre avait ajouté, à propos des infrastructures portuaires, qu’il envisageait de demander à un concessionnaire de contribuer à cet investissement, insinuant que ce dernier pourrait avoir failli à certaines de ses obligations, sans préciser lesquelles. Il s’agit clairement d'exiger d’un partenaire d’investir des montants colossaux, non provisionnés et non contractuels. Sur ce dossier, comme pour les menaces constantes de remettre en question des
contrats et concessions qui engagent l’Etat du Sénégal, l’un des risques majeurs que nous courons est celui de nous retrouver embourbés dans des procès commerciaux que nous sommes assurés de perdre à tous les coups.

Les juges des tribunaux de commerce internationaux ne sont pas sensibles à la rhétorique populiste des peuples spoliés par des contrats léonins. Quand ils sont saisis, ils se contentent de dire le droit. Et quand on casse un contrat sans raisons objectives mais juste parce qu’on a fait des promesses électorales, cela a des conséquences. Le gouvernement du Nigéria, qui a vu ses avions présidentiels immobilisés, sur décision d’un juge français, et ses avoirs détenus dans des banques occidentales gelés, en a fait l’amère expérience tout récemment. Nous parlons d'un pays de plus de 210 millions d’habitants avec une économie qui pèse 12 fois celle du Sénégal, et des réserves de pétrole et de gaz qui font de notre pays un nain dans le domaine. Il serait illusoire de penser que nous pourrions réussir face à des multinationales pétrolières et minières là où un pays aussi puissant et influent que le Nigéria a échoué face à une modeste entreprise chinoise.

On peut toutefois se réjouir que, jusque-là, aucun des contrats en question n’est remis en cause unilatéralement par l’Etat du Sénégal. Nous en sommes uniquement à des déclarations d’intention et à une volonté de renégocier. Il est cependant peu probable que nos partenaires sur les gros contrats acceptent une cession substantielle des avantages qu’ils en tirent. Si l'ASER vient de réussir la renégociation du contrat d'électrification rurale avec l’Espagnole AEE Power EPC, il ne s'agit que d'un marché de 92 milliards de FCFA, rien à voir avec les milliers de milliards des contrats sur les hydrocarbures et les mines. Que fera le gouvernement en cas de refus sur les gros dossiers ? La prudence et le bon sens devront guider son action sur ce sujet très sensible et potentiellement coûteux pour le pays.

L’autre risque que ce discours musclé fait peser sur le pays est le découragement des investisseurs étrangers qui pourraient désormais s’orienter vers des pays plus attractifs sur le continent. L’opérateur pétrolier Woodside, qui exploite avec Petrosen le champ de Sangomar, est d’ailleurs en train de réorienter sa stratégie africaine vers la Namibie et la Côte d’Ivoire. Le redressement fiscal lancé contre cette entreprise a de quoi inquiéter en la matière. D’un point de vue symbolique, il est difficile de comprendre l’empressement à lancer un redressement fiscal contre une entreprise qui a investi des milliards de dollars dans notre pays et qui n’a pas encore encaissé le moindre bénéfice sur cet investissement.

Le major australien pourrait bien abandonner la phase 2 de ce projet qui prévoit l’extraction de gaz domestique sur ce gisement. Le développement du projet gazier Yaakaar-Teranga, au large de Cayar, sur lequel on n’a pas encore de FID (Décision Finale d'Investissement) pourrait également être compromis. Nous avons besoin des investisseurs étrangers pour exploiter notre potentiel ; les indisposer avec des discours menaçants ou la promesse de tracasseries fiscales n’est sûrement pas la meilleure approche. Il faut au contraire leur donner envie d’investir dans notre pays.

La Transformation systémique, une ambition tuée dans l’oeuf des choix budgétaires

Nous ne le dirons jamais assez, les budgets votés et exécutés par le précédent régime n’avaient pas été conçus dans l’intérêt du peuple sénégalais. Le Budget 2024, dont le nouveau gouvernement poursuit l’exécution, sans loi de finances rectificative, en est un exemple patent avec plus de 3 697 milliards de FCFA consacrés aux dépenses de fonctionnement et transferts courants, contre 1 836 milliards de FCFA pour les charges d’investissement. Le montant faramineux de 1 826,8 milliards de FCFA y est consacré au service de la dette, constitué de l'amortissement de l’encours (1 248,2 milliards) et des intérêts et commissions (578,3 milliards).

Ces intérêts et commissions de la dette sont de plus en plus importants, et le DPBEP 2025-2027 prévoit de les porter à 808,4 milliards en 2025, soit 230 milliards de plus qu’en 2024!

Ce poste de dépense, tiré par l’endettement effréné auquel nous assistons depuis 2012, est surtout constitué de commissions exorbitantes. Les taux d'intérêt appliqués à la signature souveraine du Sénégal étant généralement inférieurs à 10%, quand les charges de la dette s’approchent du principal ou le dépassent, comme c’est souvent le cas, alors on peut être sûr qu’il s’agit surtout de commissions.

De ces commissions, le grand public ne connaît ni les montants exacts - parce que noyés dans les appellations “Charges de la dette”, “Intérêts de la dette” ou “Intérêts et Commissions” - ni qui les perçoit, ni pour quels services rendus au Sénégal. Tout ce qu’on sait, c’est que ces centaines de milliards de FCFA sont distribués à divers acteurs impliqués dans le montage des dossiers d’emprunt et la levée des fonds. Le profit que ces acteurs inconnus du contribuable lambda tirent de cette manne des commissions pourrait, à lui seul, expliquer le recours abusif à l’emprunt.

Cet endettement qui nous étouffe n’a curieusement plus pour objectif principal de combler le déficit. La part la plus importante de ces fonds, levés majoritairement sur les marchés internationaux hors zone CFA - ce qui a son importance, compte tenu des risques de change - est consacrée au remboursement d’autres dettes, une toute petite portion allant au financement du déficit du budget général. A titre d’exemple, sur l’année 2026, pour un déficit projeté à 765,2 milliards de FCFA, le gouvernement prévoit d’emprunter 3 502,2 milliards ! Le reste servira à financer une obscure rubrique intitulée “Déficit OPEX” qui capte 50 milliards tous les ans et, pire, à rembourser 2 687 milliards pour amortir l’encours de la dette. Pourtant, l’échéancier publié par la Direction de la Dette Publique n’indique que 1 568 milliards à rembourser pour 2026 au titre du principal. Et c’est le même scénario tous les ans : on emprunte des montants faramineux pour les redonner à des créanciers avant échéance, alors qu’ils peuvent être investis immédiatement dans l’économie du pays pour stimuler la croissance.


La seule raison objective qui pourrait justifier un remboursement anticipé est de pouvoir profiter de taux d’intérêts plus bas pour allonger l’échéance et réduire les charges de la dette sur les dépenses courantes du budget. Au vu de la croissance exponentielle de ces charges et du niveau de plus en plus élevé des amortissements, on peut douter que ce genre de restructuration de la dette soit le principal objectif de ces remboursements prématurés, réalisés avec de nouveaux emprunts. La répétition est pédagogique, nous insistons sur le fait que ces emprunts génèrent des commissions colossales à la charge du contribuable sénégalais.

Globalement, selon la programmation budgétaire 2025-2027, le gouvernement envisage d'emprunter 8 798,1 milliards de FCFA. Sur ce montant, 6 365,7 milliards seront utilisés pour rembourser d’autres dettes. Les 2 432,4 milliards restants seront répartis entre les dépenses courantes et les dépenses d’investissements. Or, sur les dépenses courantes, 2 297,6 milliards serviront à payer des intérêts et verser des commissions. Autrement dit, l'équivalent de 98,5% des fonds que l’Etat envisage d'emprunter sur les 3 prochaines années sera versé à des acteurs privés, étrangers pour la plupart. Il ne restera donc que 1,5% de ces fonds à injecter ailleurs dans le Budget Général. Pour faire court, considérant le ratio dépenses courantes / dépenses d’investissement, on peut affirmer que moins de 1%, seulement, de cet emprunt pharaonique servira à financer l’investissement. La preuve irréfutable que cet endettement endémique n’est pas destiné à développer le pays, au contraire, il le maintient dans une pauvreté sans fin. Les chiffres ne mentent pas.

Quand les agents du FMI viennent à Dakar déclarer que le Sénégal est en surfinancement, puisqu’ayant levé sur les marchés des fonds au-delà du besoin de financement du déficit, et d’ajouter qu’il faut utiliser l’excédent “pour des opérations de gestion du passif, dans le but d'améliorer la viabilité de la dette du pays”… ils ne nous apprennent rien. Ce surfinancement était inscrit dans la loi de finances 2024. Avec un déficit à 840,2 milliards, le gouvernement est en effet autorisé, par cette LFI 2024, à emprunter 2 138,4 milliards. Le FMI était juste venu s’assurer que ces crédits supplémentaires seraient utilisés par les nouvelles autorités comme planifié par leurs prédécesseurs et inscrit dans le budget, c’est-à-dire pour être reversés aux créanciers. Ces derniers sont en réalité les véritables bénéficiaires de l’encadrement du FMI qui leur assure des placements à très hauts rendements et la sécurisation de leurs capitaux.

Il est indispensable de faire la lumière sur ce scandale silencieux de la gouvernance de la dette et d’y mettre un terme. Il faut se pencher sérieusement sur ce problème, pour comprendre comment nous en sommes arrivés à cette situation et comment en sortir. Quand on s’endette prioritairement pour rembourser d’autres dettes et verser des commissions, et non pour investir et générer la croissance qui permet d’éteindre cette dette à terme, on se condamne à un endettement indéfini, de plus en plus important, qui stérilise l'économie et compromet nos chances de sortir du sous-développement. Il est urgent d’interrompre ce cycle infernal.

Répétons-le, l’orientation budgétaire validée par ce gouvernement suit, en tous points, la même logique d’endettement exponentiel et de répartition déséquilibrée des ressources en défaveur des populations. Paradoxalement, elle va même largement au-delà de ce que faisaient ses prédécesseurs. Suivre cette orientation est politiquement problématique car contraire aux attentes des 54% d’électeurs qui ont adhéré au PROJET. D’un point de vue économique, c’est aussi la garantie qu’il sera impossible de réaliser les objectifs de développement sur lesquels le Président de la République et le Premier ministre se sont engagés. Les milliers de milliards qu’on s'apprête à injecter dans le fonctionnement de l’Etat, dans les transferts courants - dont une partie non négligeable est captée par la clientèle politique - et dans les commissions sur les emprunts, manqueront mécaniquement aux investissements nécessaires pour atteindre cet objectif. Il faut absolument inverser cette logique suicidaire.

Le Jub, Jubal, Jubbanti, un slogan mis à mal par les faits

Le principal cheval de bataille de l’opposant Ousmane Sonko fut la lutte contre la corruption et l’accaparement des ressources par une élite corrompue. Cette corruption a une matérialisation concrète dans la gestion des finances publiques, pas uniquement dans l'utilisation des moyens excessifs affectés au fonctionnement de l’Etat, mais aussi dans la réalisation des projets exécutés par ce dernier. Nombre de ces projets sont compromis par des détournements d’objectifs, la non exécution totale ou partielle de certains d’entre eux et par les pratiques de fausses factures et autres moyens de gruger le contribuable sénégalais. Le ministre de
l'hydraulique et de l’assainissement a d’ailleurs récemment révélé des surfacturations glaçantes sur l’exécution des marchés de l’ONAS. La preuve, si les faits sont avérés, que ces pratiques persistent encore malgré l’alternance.

La croissance continue des effectifs et le coûteux maintien d’une administration pléthorique et inefficace est l’un des problèmes majeurs sur lesquels le nouveau régime est attendu. Le projet de révision constitutionnelle visant la suppression du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) et du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) avait été présenté comme un élément majeur du programme de rationalisation des dépenses de l’Etat.

Le Président de la République avait même affirmé, lors de son premier entretien avec la presse nationale, que l’absence de majorité qualifiée à l’Assemblée nationale était la raison pour laquelle la rationalisation des dépenses ne pouvait être réalisée. Ces deux institutions réunies - les seules concernées par la révision constitutionnelle - ne captent pourtant que 32 milliards de FCFA sur les 1 283 milliards de transferts courants en 2024 et ne représentent que 0,86% de l’ensemble des dépenses courantes. Il faut certes les supprimer car, objectivement, elles n’ont aucune valeur ajoutée. Mais c’est loin d’être suffisant pour véritablement rationaliser les dépenses à l’échelle du budget global. Il faut regarder ailleurs.

L’un des supports du système de corruption massive, mis en place par les régimes précédents, est la création d’agences et de fonctions sans valeur ajoutée au sein des départements ministériels et des organismes publics et parapublics, voire même jusque dans la Présidence de la République. La promesse était faite de supprimer certaines de ces structures, et c’est là où il est possible de réaliser de véritables économies sur le train de vie de l’Etat. Ces agences inutiles et coûteuses ne nécessitent qu’un décret présidentiel pour s’en départir.

On peut citer parmi ces structures, entre autres, l’AEME (Agence pour l’Economie et la Maîtrise de l'Énergie) créée par Wade à 6 mois de l’élection présidentielle de 2012. L’Agence Nationale pour les Énergies Renouvelables coexiste avec une Direction du même nom au sein de son ministère de tutelle. Nous avons une Direction des Mines et de la Géologie et une Direction Générale de la Société des Mines du Sénégal, toutes deux sous la tutelle du même ministre. Il y a même au sein de ce super ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, une Direction de l’Electricité !

Les dispositifs d’appui à la création d’emploi sont gérés par une multitude d’agences (ANPEJ, DER/FJ, 3FPT, ONFP) qui auraient pu être rassemblées en une seule structure. Le FONSIS, le FONGIP et la CDC, des fonds souverains qui n'ont aucune raison d’exister de manière indépendante, pourraient être fusionnés, de même que l’ANIDA et le PRODAC. Le découpage de PETROSEN en 3 filiales n’a aucun sens.

On pourrait multiplier les exemples de structures inutiles ou redondantes qui captent une bonne partie du budget de la nation en dépenses de fonctionnement, nous privant ainsi des investissements nécessaires pour stimuler l’économie et résoudre des problèmes cruciaux.

Avec les centaines de milliards ainsi gaspillés dans le fonctionnement de ces structures, les économies annoncées en conseil des ministres sur “l’usage des consommables informatiques
et des appareils électroniques dans les bâtiments administratifs”, paraissent bien symboliques.

Ces agences et directions n’ont pas été supprimées ou fusionnées, comme promis. On s’est juste contenté de congédier les politiciens de l’ancien régime qui les dirigeaient pour les remplacer par des politiciens du régime actuel, au gré des nominations hebdomadaires en Conseil des ministres. Des responsables du parti PASTEF et de la coalition Diomaye Président ont ainsi remplacé leurs homologues de l’APR et de Benno Bokk Yaakaar à la tête des directions et conseils d'administration ou de surveillance des entités publiques et parapubliques.


Rien n’a changé dans les pratiques de gabegie de l'administration publique. Pire, avec l’installation des nouvelles équipes, une augmentation considérable des recrutements est constatée dans la fonction publique sur les mois de mai et juin 2024. En effet, un recrutement de 1 148 nouveaux agents a été opéré par les nouvelles autorités en deux mois. La masse salariale mensuelle de la fonction publique a ainsi bondi de 2 milliards de FCFA depuis le mois d’avril 2024, passant de 114,89 milliards de FCFA à 116,82 milliards de FCFA.

Clairement, nous ne sommes pas dans la rationalisation. Au contraire, les dépenses non productives sont en train d’exploser et tout ce qu’on nous avait promis sur la lutte contre le gaspillage s’est avéré inexact dans la réalité.

Autre fait inquiétant, les dépenses d’hospitalisation des agents de l’Etat qui, sous le précédent régime, plafonnaient en moyenne autour d’1 milliard de FCFA par mois, sont brusquement passées à 1,5 milliard de FCFA. Soit +50% d’augmentation des frais d’hospitalisation des fonctionnaires depuis Mai 2024, sans que le contexte sanitaire ne le justifie. Il faudra d’ailleurs vérifier si nous ne sommes pas en présence d’un cas de détournement de deniers publics, maquillé dans la prise en charge médicale des fonctionnaires. La lumière doit être faite sur ce dérapage des dépenses de santé de la fonction publique et sur d'éventuels autres postes de dépenses sur lesquels une telle augmentation inopinée pourrait être relevée.

En dépit des bonnes intentions, de la vision et des discours volontaristes, l’examen des faits et des chiffres montre que le PROJET est parti pour être un échec, si rien n’est fait pour modifier
rapidement la trajectoire enclenchée. Non seulement, les tares des anciens régimes, qu’il est censé éradiquer, sont toujours là et encore plus résilientes mais, surtout, ce nouveau gouvernement, par son orientation budgétaire, ne se donne pas les moyens de réussir la transformation de l’économie et des institutions qu’il s’est fixé comme objectif. Le réveil pourrait être brutal à l’heure des comptes et le risque politique non négligeable.

Arona Oumar KANE
Ingénieur Logiciel
Bangath Systems - Dakar
Email: [email protected]
WhatsApp: +221 77 588 64 26

Sources:
- Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuel, DPBEP 2025-2027, par la Direction générale du Budget du Sénégal
- Loi 2023-18 du 15 Décembre 2023 portant loi de finances pour l’année 2024
- Communiqué du Conseil des Ministres du 12 Juin 2024
- Communiqué du Conseil des Ministres du 28 Août 2024
- Tableaux de Bord de l'Économie Sénégalaise, par la DPEE
- Bulletin Statistique de la Dette Publique, par la Direction de la Dette Publique
- Communiqué de Presse 24/226 du Fonds Monétaire International
- L’Afrique noire est mal partie, par René Dumont, Ed. Seuil.
- Calculs et Analyses avec SIADE, Système Intégré d’Analyse de Données Économiques, par Bangath Systems


26 Commentaires

  1. Auteur

    il y a 4 jours (19:19 PM)
    Les chiens aboient la caravane passe. Diomaye moy Sonko Sonko moy Diomaye
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    • Auteur

      Le Jeune Kaw-kaw

      il y a 4 jours (19:47 PM)
      Vraiment koukandé ne nous fatigue pas ah avec vos prédiction enfantins et absurde, nous avons d'autre choses à fouetter. Sinon dit à ton leader Amadou que la population sénégalaise qui est d'ailleurs le parti au pouvoir lui conseille d'assumer ses responsabilités et de signer ses contributions.
      Focus le 17.11.2024 jours du "LABALI NATIONAL"
      🤣🤣🤣 Waw kayy 🤣 🤣 🤣
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    • Auteur

      Le Jeune Kaw-kaw

      il y a 4 jours (19:47 PM)
      Vraiment koukandé ne nous fatigue pas ah avec vos prédiction enfantins et absurde, nous avons d'autre choses à fouetter. Sinon dit à ton leader Amadou que la population sénégalaise qui est d'ailleurs le parti au pouvoir lui conseille d'assumer ses responsabilités et de signer ses contributions.
      Focus le 17.11.2024 jours du "LABALI NATIONAL"
      🤣🤣🤣 Waw kayy 🤣 🤣 🤣
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  2. Auteur

    il y a 4 jours (19:19 PM)
    Les chiens aboient la caravane passe. Diomaye moy Sonko Sonko moy Diomaye
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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 4 jours (20:25 PM)
      La cour des comptes a vraiment de la matière. Tellement de conventions signées avec des banques commerciales, dans une opacité totale, en foulant au pied les règles les plus élémentaires en finances publiques. Des conventions connues pour les grands projets de l'état mais aussi d'autres conventions noyées dans des projets financés par des bailleurs traditionnels (Collecteur Hann-Fann, Abris Provisoirs etc). Le mal est plus profond qu'on ne le pense, un carnage financier sur les ressources internes comme externes
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    Auteur

    il y a 4 jours (19:19 PM)
    Les chiens aboient la caravane passe. Diomaye moy Sonko Sonko moy Diomaye
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    Auteur

    il y a 4 jours (19:19 PM)
    Les chiens aboient la caravane passe. Diomaye moy Sonko Sonko moy Diomaye
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    Auteur

    il y a 4 jours (19:19 PM)
    Les chiens aboient la caravane passe. Diomaye moy Sonko Sonko moy Diomaye
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    il y a 4 jours (19:19 PM)
    Les chiens aboient la caravane passe. Diomaye moy Sonko Sonko moy Diomaye
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    Auteur

    Boy Town

    il y a 4 jours (19:19 PM)
    Pas de temps pour lire ce torchon insipide inspiré par le nédo ko bandoum et l'amertume de la défaite qui a hotter le pain de la bouche de certains et contrecarrer leurs projets
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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 3 jours (09:31 AM)
      Boy Town, les nedo ko bandoum ont tous les défauts , sauf d'être des crétins , comme les habitants des bois sacrés . Alors petit pestiféré / rebelle MFDC apportes lui la contradiction dans un article similaire avec des justificatifs .
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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 2 jours (17:59 PM)
      A ma connaissance tous les pays de la sous-région qui ont combattu les peulhs (ouvertement/pernicieusement) ont régressé de plusieurs siècles. A bon entendeur salut.
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    Auteur

    il y a 4 jours (19:28 PM)
    après avoir joué les laudateurs au début en critiquant la gestion de Macky, maintenant tu as changé encore de bord vu que tu n'as pas eu de récompense ou un poste de Diogomaye ou son chef Sonko!
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    Auteur

    il y a 4 jours (19:34 PM)
    Article bien fouillé. Merci à l'auteur pour ses efforts. Nous espérons voir une réplique avec la même profondeur et surtout la même courtoisie.
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    Auteur

    Md

    il y a 4 jours (19:42 PM)
    Merci pour l'analyse
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    Auteur

    il y a 4 jours (19:43 PM)
    Le fanatisme des milutants ne rend pas service à ce régime. En toute chose faisons preuve de discernement et d'esprit critique.
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    Auteur

    Tamitdk

    il y a 4 jours (19:47 PM)
    Ingenieur Logiciel qui ne sait pas développer à part raconnter des pipos et
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    • Auteur

      Lecteur Assidu

      il y a 3 jours (21:05 PM)
      Analyse économique très poussée à lire objectivement sans parti pris.
      Merci beaucoup Monsieur Kane.
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    Auteur

    Pastef Mbour 3

    il y a 4 jours (20:17 PM)
    Je ne sais pas si j'ai mal lu. Mais le gars n'est pas contre le projet. Si je vois des commentaires sans fondement ni profondeur avec des boutades qui espèrent défendre le projet de cette manière, nous sommes malheureusement mal partis. Le gars je sais pas s'il est de pastef ou pas. Mais là il nous oppose une réflexion et nous appelle sur notre propre terrain. Celui des idées !!!

    Je vais néanmoins lui concocté une réponse sur quelques points sur lesquels soit lui ou son logiciel s'est planté. Pour le reste il a raison , mais avant cela, qu'il sache que la plupart de ses remarques n'avaient pas échappé au ministère des finances. M. KANE s'en rendrait compte s'il y avait un DPG.

    Je vous reviens dans 2 jours pour vous répondre parce que vu votre article ce la a du vous prendre au moins une semaine si vous n'avez pas utilisé chatgpt.

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    Auteur

    il y a 4 jours (20:31 PM)
    Le gouvernement a intérêt à bien étudier cette contribution et à trouver les voies et moyens pour corriger ce qui doit être corrigé. Rapidement, vraiment ! Ce texte est alarmiste et constitue une mise en garde qui pourrait être salutaire au nouveau régime si les constats qui y sont faits sont exacts. Je pense que l'auteur est un patriote et qu'il n'est pas dans des critiques politiciennes. Il faudra revoir la dette, les investissements et la rationalisation des dépenses de l'état. Si on rate la bonne prise en compte de ce triptyque, ok ratera les objectifs du Projet et par ricochet la confiance renouvelée des Sénégalais aux prochaine échéances électorales. Je suis un sympathisant de Pastef et aimerais vraiment le voir réussir sa mission à la tête de ce pays.
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    Auteur

    Kothie

    il y a 4 jours (20:43 PM)
    JE ME DEMANDE COMMENT UN PROJET QUI N'A PAS ENCORE DÉMARRÉ Peut DEJA ÉCHOUÉ
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    Auteur

    Financier

    il y a 3 jours (21:42 PM)
    Bel effort de l'auteur et bonne analyse dans l'ensemble. Je suis tout à fait en phase avec ce questionnement. Toutefois, pour certaines questions, les réponses existent déjà. Le remboursement anticipé de la dette sert à en rééchelonner les maturités et à réduire les taux d'intérêt des emprunts (EX: de 7.5% à 5.5%). Si la moitié du terme de l'emprunt est écoulé, il aurait fallu s'assurer que les économies sur les intérêts restants à payer en valeur actuelle nette sont supérieurs aux frais et commissions supplémentaires. Quelques erreurs d'interprétation notées également sur les montants du budget d'investissement...
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    Auteur

    il y a 3 jours (22:39 PM)
    Un amas de chiffres et une profusion de statistiques ne font pas un article rigoureux.

    Vous ne pouvez pas d’autre part parler de l’échec de tout un projet alors que vous contestez seulement des choix précis dans un secteur donné

    Si vous faites de la politique, assumez le et dites le clairement. Mais sous couvert d’expertise
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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 3 jours (07:22 AM)
      Le problème avec pastef il y en à beaucoup des cancres aux esprits réfractaires à une analyse scientifique et critique.
      Un simple citoyen à le droit d'analyser et dire ses craintes car l'échec de ce duo signifie l'échec de tous les citoyens pour les 5 ans à venir.
      Caba tosto ces gars du pastef patriote de dimanche Sof guene trop
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    Auteur

    Md

    il y a 3 jours (22:58 PM)
    Il a dit probable echec.

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    Auteur

    il y a 3 jours (00:21 AM)
    Chers patriotes, ne rejetons pas systématiquement les analyses d'autres compatriotes même s'ils ne sont pas avec nous. Encore l'auteur de cet article ne me semble pas être contre le PROJET. Nous sommes au pouvoir pour faire des résultats, écoutons tout le monde, prenons toutes les bonnes idées pour faire mieux que nos prédécesseurs. Arrêtons d'insulter kes gens sans même les avoir lu. Ces réflexions doivent disparaître.
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    Auteur

    Birima

    il y a 3 jours (01:15 AM)
    C est par ce que c est la fin du NEDOO KOO BANDOUM que tous les cadres toucouleurs sont contre le PROJET, mais vous allez tous vous exiler vers vos parents mauritaniens et Guinéens. Vs allez tous souffrir
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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 3 jours (07:23 AM)
      Le problème avec pastef il y en à beaucoup des cancres aux esprits réfractaires à une analyse scientifique et critique.
      Un simple citoyen à le droit d'analyser et dire ses craintes car l'échec de ce duo signifie l'échec de tous les citoyens pour les 5 ans à venir.
      Caba tosto ces gars du pastef patriote de dimanche Sof guene trop
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    Auteur

    Anonyme

    il y a 3 jours (01:50 AM)
    Une excellente étude et bien documentée. Aucune responsabilité n'incombe au nouveau gouvernement qui a a peine un semestre d'existence Tout remonte au passé et se projette dans le présent .Pour modifier ces tendances calamiteuses, Il faut du temps, des moyens, des réformes et un cadre juridique et législatif adéquat à prendre en compte dans le Jub, Jubal, djibanti, les actions subséquentes de redressement en cours. Le budget adopté sur lequel vous vous étendez résulte d'une situation de longue durée qui ne peut être corrigé que par étape et progressivement. On ne peut changer des années d'errement en un semestre de gouvernance. Il faut corriger votre propension à mettre les passé sur dos nouveaux dirigeants qui sont des espoirs et le salut, une manne du ciel à bénir et soutenir avec engagement, résilience et patience
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    Auteur

    Xeme

    il y a 3 jours (05:38 AM)
    Gros mensonges, des lors que les références sont le FMI.
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    • Auteur

      Khalat

      il y a 3 jours (06:56 AM)
      Répondez sur le fond alors.
      Argumentez s'il vous plait

      Nous avons un article et des chiffres. Analysez et donner des arguments objectifs dans vos commentaires pour le bien du pays
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    Auteur

    Gongarek

    il y a 3 jours (08:36 AM)
    CES CHIFFRES sont globalement de l'hèritage du règime SORTANT et justifient AMPLEMENT LA RUINE FINANDIERE DU PAYS DONT PARLE LE REGIME ENTRANT qui i n'a ENCORE FAIT QUE 5 petits mois d'exercice du POUVOIR , donc TAISEZ VOUS !!!!!
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    Auteur

    Taf

    il y a 3 jours (08:44 AM)
    Belle analyse et félicitations pour la méthode et le texte lisible toutefois il est trop tôt de tirer des conclusions. PM Sonko est au courant de tout ce que vous dites. Il y travaille avec une stratégie bien pensé. Merci de lui laisser du temps et vous pourrez réécrire disons dans 8 mois. Rome ne s’est pas construit un 1 jour. Bon Gamou, Sénégal dieum Kaname 💪
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    Auteur

    il y a 2 jours (04:05 AM)
    Nous attendons d autres analyses. Mr Kane a présenté ici une analyse alarmante. Nous marchons sur une bande étroite et tranchante, d après ces chiffres.
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    Auteur

    Tonss

    il y a 1 jour (22:28 PM)
    Sénégal Mbidou Bou bokkoul Pastef Original dou fii wakh lou gnii degg. Khan ngenn tall repli thi ethnicisme bougnat lenn meusa Khamal mais on vous avait donné le bénéfice du doute avec les rennes du pays.
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