La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) voudrait que le siège de la Commission africaine des droits de l’Homme soit transférée de Banjul. Car, du fait des violations des droits humains en Gambie, ce pays est en contradiction avec l’établissement d’un tel organe censé promouvoir les droits de l’Homme. Considérant qu’«il y va de la crédibilité du mécanisme africain de promotion des droits humains», la Raddho invite «les membres de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples à songer sérieusement à trouver un autre siège que Banjul».
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, la Raddho dénonce les dérives, «les atteintes graves et intolérables des droits humains en Gambie». Aussi reproche-t-elle aux autorités gambiennes de mener «une répression féroce sur ceux qui sont soupçonnés d’avoir participé au coup d’Etat du 21 mars passé ou d’avoir soutenu ou simplement sympathisé avec les auteurs présumés». En outre, le Président Yaya Jammeh est en train de «verser particulièrement dans la torture, les exécutions extrajudiciaires et les atteintes récurrentes à la liberté de la presse», lit-on dans ce communiqué.
Par ailleurs, selon la Raddho, depuis «l’assassinat du journaliste Deïda Aïdara, la situation politique s’est terriblement dégradée» dans ce pays.
Pire, «les journalistes de la presse privée ont été ciblés et particulièrement, le bihebdomadaire The independant, fermé depuis le 21 mars». Et face à cette situation politique et sociale délétère, marquée par «la disparition de plus de cinq officiers de l’Armée nationale et de l’arrestation de plus de 17 militaires et civiles qui attendent encore d’être fixés sur leur sort», la Raddho tire la sonnette d’alarme. D’où la conviction de la Raddho selon laquelle «la Gambie fait partie des pays d’Afrique de l’ouest qui présentent tous les signes et indices d’une société bloquée où les institutions fonctionnent à vide».
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