C’est une promesse sur laquelle le premier ministre Bernard Cazeneuve était attendu. Les migrants issus du campement de Calais (la « jungle ») pourront demander l’asile en France, même s’ils ont laissé leurs empreintes dans un autre pays européen, selon un courriel envoyé aux préfets, et révélé par l’agence AFP.
Le message, daté du 22 février, émane de la direction générale des étrangers en France. Il « invite » les préfets à « prendre la responsabilité de leur demande d’asile », y compris pour ceux qui sont, en temps normal, réacheminés vers leur pays d’entrée dans l’espace Schengen.
Au ministère de l’Intérieur, on souligne qu’il s’agit d’une « dérogation exceptionnelle » correspondant à un « engagement politique ».
Critiques des assos depuis le démantèlement de la « jungle »
Bernard Cazeneuve, à l’époque ministre de l’Intérieur, avait effectué cette promesse en septembre aux associations de soutien aux migrants, un mois avant le démantèlement du campement de Calais. Cet engagement avait contribué à convaincre les migrants de partir en centre d’accueil.
Cependant depuis cette évacuation, commencée le 24 octobre, plusieurs associations avaient déploré le refus de certaines préfectures d’enregistrer les demandes d’asile émanant de migrants auparavant enregistrés dans un autre pays européen.
Dublinés : la promesse faites aux migrants de Calais oubliée. /v @florianrndhttps://t.co/Fpoi2krHsi
— Alexandre Léchenet (@alphoenix) 12 février 2017
Le courriel devrait permettre de clarifier la situation. « Cette orientation exceptionnelle » sera « strictement limitée » aux « seuls migrants de Calais » ayant rejoint un CAO (centre d’accueil) avant le 27 octobre 2016 », soit environ 6.000 personnes selon l’AFP.
Pour mettre en œuvre cette décision, le ministère de l’Intérieur invite les préfets à « faire usage de l’article 17 » du «règlement de Dublin ». Selon ce règlement, le traitement des demandes d’asile au sein de l’UE doit être effectué dans le pays de première entrée dans l’espace européen. Toutefois l’article 17 prévoit que « chaque État membre peut décider d’examiner une demande » même si cet examen « ne lui incombe pas en vertu des critères ».
1 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2017 (23:40 PM)Participer à la Discussion