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Financer l’économie en bonne partie avec les ressources internes est possible, mais attention à une asphyxie de l’économie. L’alerte est de l’économiste Thierno Thioune qui donne aussi son avis sur l’objectif de ramener le déficit budgétaire à 3% en 2025 alors que le PM disait qu’il est actuellement de 10%.
Y a-t-il une vraie rupture qui était promise et attendue sur le plan économique ?
Les projections économiques du FMI et de la Banque Mondiale suggèrent une croissance économique solide, mais pas une rupture brutale. La croissance du PIB est projetée à 6,2% en 2024 et devrait augmenter progressivement pour atteindre 7,1% en 2029 et 6,8% en 2034. Cependant, cela ne correspond pas à la définition d'une rupture économique, qui impliquerait une croissance beaucoup plus rapide et soutenue.
Le régime compte fortement s’appuyer sur les ressources intérieures en faisant peu recours à la dette. Pensez-vous que c’est possible? Y a-t-il un risque de pression fiscale pouvant asphyxier l’économie?
Il est possible que le Sénégal s'appuie sur les ressources intérieures, mais cela dépendra de la capacité du gouvernement à augmenter les recettes fiscales et à réduire les dépenses publiques inefficaces. Les projections de l'OCDE et de l'UEMOA suggèrent que les recettes fiscales devraient augmenter progressivement, représentant 23,5% du PIB en 2049. Cependant, cela pourrait également entraîner une augmentation de la pression fiscale, ce qui pourrait asphyxier l'économie si les taux sont trop élevés. Il est donc important de trouver un équilibre entre la nécessité de financer les projets de développement et la nécessité de ne pas étouffer l'économie.
On ne retrouve pas dans le document les chiffres annoncés par le Premier ministre lors de sa conférence de presse. On retrouve plutôt les chiffres officiels. Comment comprendre cela?
Il est possible que les chiffres annoncés par le Premier ministre soient des objectifs ambitieux qui ne correspondent pas nécessairement aux projections officielles des institutions et aux partenaires techniques et financiers. Les chiffres officiels sont souvent plus conservateurs et prennent en compte les incertitudes et les risques associés aux prévisions économiques. Il est également possible que les chiffres annoncés soient basés sur des hypothèses optimistes qui méritent d’être confrontés à des scenarii réalistes.
S’il est vrai que le Sénégal a un déficit budgétaire de 10%, est-il possible de le ramener à 3% en 2025, comme prévu dans le document?
Il est très difficile de ramener tout déficit budgétaire de 10% à 3% en un an. Les projections du FMI et de la Commission de l'UEMOA suggèrent que la réduction du déficit budgétaire sera un processus progressif et qu'il faudra plusieurs années pour atteindre l'objectif de 3%. Il est possible que le gouvernement doive prendre des mesures drastiques pour réduire les dépenses publiques et augmenter les recettes fiscales, mais cela pourrait également avoir des conséquences négatives sur l'économie et sur le plan social. Il est donc important de trouver un équilibre entre la nécessité de réduire le déficit budgétaire et la nécessité de ne pas étouffer l'économie et de compromettre les efforts sociaux de l’action gouvernementale qui n’est pas qu’économique.
2 Commentaires
Pathe
En Octobre, 2024 (11:45 AM)avec l'élargissement de l'assiette fiscale , la fiscalisation du secteur informel , la rationalisation des dépenses, revoir les dépenses fiscales ( exonérations ) surtout les offres spontanées , renforcement du secteur privé....
Xxx
En Octobre, 2024 (14:20 PM)Participer à la Discussion