En plein pic de la pandémie du Covid-19 au Sénégal, le syndicaliste Diockel Faye, SG Départemental du CUSEMS et Coordonnateur du G7 s'interroge sur la nécessité d'ouvrir les écoles.
''On avait décidé de fermer les écoles alors qu'on en était à dix cas. Aujourd'hui, qu'on en est à presque deux mille cas, on veut ouvrir les écoles. J'ai l'impression qu'on est en train de faire du forcing. Nous nous interrogeons sur la nécessité d'ouvrir les classes'', demande le syndicaliste.
Il s’exprimait au cours d'une réunion initiée par le préfet Mor Talla Tine sur la préparation de la reprise des enseignements et apprentissages dans les écoles et établissements scolaires.
Il s’agit, en effet, selon le SG départemental du Cusems, ''de jeter en pâture les enseignants et les élèves''.
''C'est incohérent et impertinent d'aller dans le sens d'ouvrir les écoles alors que le pic n'est pas encore touché.
Non seulement, vous allez avoir des problèmes de salles de classe, de professeurs et de dispatching. Vous savez pertinemment que l'école sénégalaise qui nous a formés ne peut pas respecter la mesure de distanciation. Les élèves et les enseignants sont jetés en pâture'', balance Diockel Faye.
S’agissant des mesures pédagogiques, il souligne que les classes ont un nombre pléthorique d'élèves.
''L'heure est grave, notre pays est en danger. Vous devez pouvoir lire le malaise des acteurs. Personne n'est content. On constate un forcing, et une mise en danger de l'école par cette décision. Le danger est qu'au moment où nous serons dans nos classes, vous, vous serez dans vos bureaux. Dans nos classes, nous avons des effectifs pléthoriques. Nous avons des salles de classe de 110 élèves. Si vous les répartissez en classe de 20, vous allez avoir combien de classes ? Comment allez-vous régler cette question là ? '', insiste-t-il.
Il invite les autorités à endosser les responsabilités de tout ce qui va découler de cette reprise des cours.
Aussi, previent-il, "vous avez un devoir de sécurisation de la nation sénégalaise. Mais nous, nous avons un devoir de sécurisation des enseignants. Nous n'allons pas refuser d'aller enseigner. Nous allons travailler mais nous allons veiller à ce que toutes les conditions qui constituent les mesures barrières soient respectées. Une fois qu'une des mesures barrières n'est pas respectées, dites vous que nous allons revoir notre fusil d'épaule''.
Au cours de cette rencontre, les différentes parties prenantes ont soumis leurs craintes, car estimant que la situation installée par le Covid-19 ''est une menace extrêmement grave''.
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