La dotation exclusive de l’Etat rapportée aux coûts d’investissement et de fonctionnement élevé des universités publiques sénégalaises a comme résultat un budget déséquilibré des universités. Il s’y ajoute l’option d’orienter tous les nouveaux bacheliers dans le public et d’allouer à chacun soit une bourse, soit une aide.
Ce modèle économique jusqu’ici en vigueur a montré ses limites et cause des revendications récurrentes de la part des acteurs. Déjà, le flux de nouveaux bacheliers étouffe les universités alors que le pays n’a pas encore atteint le ratio standard du nombre d’étudiants rapporté à la population globale.
Pour faire face à cette situation, la Cosydep propose un modèle alternatif de financement des universités. L’Ong dirigée par Cheikh Mbow, dégage quelques pistes de réflexion, à travers une déclaration rendue public ce mardi 28 janvier 2025.
Parmi ces pistes, la maîtrise des effectifs. Ce qui passe par « l’élargissement des filières en formation professionnelle en faisant fonctionner des filtres », mais aussi opérer une discrimination sociale en faveur des démunis en orientant dans le privé les bacheliers qui en ont les moyens.
La Cosydep propose aussi le développement des universités régionales afin de désengorger les grandes universités et en même temps minorer les coûts sociaux pour l’étudiant.
Elle plaide également l’instauration d’un dialogue inclusif entre l’Etat, l’Université et l’Entreprise. « Les options fondamentales de l’enseignement supérieur ne doivent pas être discutées seulement entre parties prenantes directes, dans un dialogue étroitement bilatéral ».
Autrement dit, l’université n’intéresse pas et ne concerne pas uniquement l’Etat et les enseignants. D’où la nécessité d’ouvrir l’université à la société pour « bâtir des réponses aux problèmes sociétaux et économiques dont celui d’un modèle économique viable pour les universités publiques ».
Dans un esprit de partenariat public privé, la Cosydep propose le sponsoring ou parrainage d’étudiants ou de la recherche par des entreprises, des contrats de recherche avec des entreprises privées ou des institutions publiques, la contribution des anciens à travers un dispositif (bourse, infrastructure, matériel…). Elle suggère aussi « des services rémunérés effectués par l’étudiant, dans de petites entreprises (restaurants, supermarchés, assistanat, …) ».
Par ailleurs, considérant l’espace universitaire comme un grand marché, la Cosydep propose de « créer des structures d’approvisionnement en produits et services dédiés aux besoins des étudiants (hébergement d’étudiants étrangers, restauration privée, bibliothèques de recherche, boutiques universitaires, centres commerciaux, événements culturels) » pour ensuite reverser les bénéfices à l’amélioration des conditions de travail.
La Cosydep appelle également à la révision et la mise en œuvre des recommandations issues de la Concertation nationale pour l’avenir de l’enseignement supérieur (CNAES, en 2014). Cela suppose l’exploitation optimale des ressources de l’université, la promotion des financements innovants, une gestion saine des fonctions de service…
Cheikh Mbow et Cie restent attentifs aux engagements du Premier ministre Ousmane Sonko à travers sa DPG. Il s’agit ici de la finalisation des chantiers, de la construction de nouvelles universités et de « l’accompagnement des établissements pour générer des revenus à travers la valorisation de leurs expertises et de la recherche appliquée ».
Et pour ne pas se suffire à lui-même, la Cosydep propose au Sénégal de regarder en Afrique et en Amérique latine « dans des pays tels que le Kenya et la Zambie qui ont ouvert une dizaine d’universités d’un coup ; le Brésil et le Ghana qui investissent près de 10% de leur PIB dans le secteur éducatif ; le Cuba qui réserve 13% de sa richesse pour l’Éducation ; le Maroc qui alloue 0,25% du chiffre d'affaires des opérateurs de réseaux publics de télécommunications à la recherche ».
4 Commentaires
Pastef Mbour 3 Thies
il y a 2 jours (22:29 PM)Mais Que des propositions tirées sous d'autres cieux!!! Vos propositions sont a la portée de tous.
Nous avons imaginé inventé et perfectionné des programmes que vous devez sûrement ignorer pour le moment , mais rapprochez vous des ministères concernés pour vous rendre compte à quel point nous sommes en avance sur votre idéal. Nous avons des programmes de construction inédits . Avec des styles de financement innovants, pensés au seul contexte sénégalais.
Par ailleurs, beaucoup d'organisation de la société civil qui captaient des financements pour un service de veille et de dénonciation sur l'activité gouvernementale, vont disparaître parck y'aura rien à dénoncer comme mauvaise gestion . Parcontre la société civile participative et objective sera toujours la....
Jub jubal jubenty job
Excusez
Pastef Mbour 3 Thies
il y a 2 jours (22:51 PM)Jub jubal jubenty job
Des modèles de financement des universités, il y en a à foison
Le problème du Sénégal c'est que l'université est devenue une garderie d'enfants, un lieu de bouffe et dormance pour des bacheliers ignorants et analphabètes.
Une université qui compte plus de 80% de littéraires est un théâtre
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