La continuité des enseignements "ne revêt pas un caractère urgent’’ dans un contexte de hausse des cas de Covid-19 où le seul combat qui vaille est celui contre le virus, estime le secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen secondaire (CUSEMS).
"L’ennemi commun, c’est la lutte contre la maladie à coronavirus avec comme principal enjeu la maîtrise de la propagation du virus, le reste viendra avec les mesures d’accompagnement adéquates’’, a déclaré Abdoulaye Ndoye.
‘’Quelle que soit la décision prise, la vie humaine est au-dessus de tout. La continuité pédagogique est importante certes, mais ne revêt pas un caractère d’urgence, parce que l’urgence aujourd’hui, c’est de sauver des vies’’, a-t-il dit à l’APS.
La date initiale de reprise des cours le 4 mai ne pouvait pas être effective vu la ‘’courbe d’évolution de la maladie et l’augmentation surtout des cas communautaires’’, a affirmé M. Ndoye.
Il réagissait à l’annonce, par le gouvernement, de la reprise, à partir du 02 juin, des enseignements pour les élèves en classe d’examen.
‘’Dans nos propositions faites au ministère de l’Education, on avait clairement indiqué que c’était impossible de reprendre en mai, parce que l’école est un petit espace qui concentre beaucoup de personnes’’, a-t-il souligné.
Il estime qu’il est impossible de laisser les élèves reprendre le chemin de l’école sans des mesures d’accompagnement, au moment où les déplacements sont limités, les mosquées et les églises fermées, et l’activité économique presque à l’arrêt.
Il a donné l’exemple du Japon où la réouverture des écoles a été suivie d’une contamination massive, poussant les autorités à les réfermer.
Abdoulaye Ndoye considère que pour des pays en développement comme le Sénégal, le défi demeure la prévention, car ils sont dans l’incapacité de "faire face à une propagation à grande échelle de la pandémie’’.
‘’Si on doit reprendre les enseignements-apprentissages, il faut tenir compte de l’avis du Comité national de gestion des épidémies, parce que c’est le seul habilité à donner la bonne information’’, a-t-il suggéré.
Pour le syndicaliste, si les cours doivent reprendre, l’Etat devra faire montre d’une volonté politique et allouer les moyens nécessaires pour assurer la protection des acteurs en mettant à leur disposition tout le dispositif de protection individuelle et collective avec des gants et des masques de bonne qualité.
Mais, il faudra aussi ‘’régler la question du transport puisque demande a été faite aux transporteurs de réduire de moitié le nombre de passagers’’. Le secrétaire général du Cusems a également posé l’épineux problème de la distanciation sociale au vu des classes pléthoriques.
‘’Ces conditions remplies, les cours peuvent reprendre jusqu’à mi-août, les évaluations se feront sous forme de contrôle continu, les examens en début octobre et la rentrée prochaine au mois de novembre’’, a-t-il préconisé.
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