Jusqu’à ce qu’il décède dans la nuit du samedi au dimanche chez lui à Yoff, le « doyen des aînés » s’est exprimé, motivé par la jeunesse et les convictions qui l’animent.
Sembème est de ceux-là qui, en ces temps de grande confusion socio-politique, auront redonné toute sa dignité au terme « responsabilité ».
Mettant en mots et en images (il est écrivain et cinéaste) ce qui émerge de nouveau, il aura été de ceux qui ont nourri le lien social, évitant que soient rejetés dans les marges ceux qui ressentent ou subissent sans pouvoir dire. En d’autres termes, le « doyen » appartient à cette catégorie qui refuse de s’adjuger l’exonération de responsabilité, conscient que de la vigilance et de la conviction de chacun sur les choix fondamentaux masqués derrière les luttes des politiques et affairistes de tous acabits, dépend le sort de la société. Nous sommes, aujourd’hui, les témoins d’un amoncellement d’immondices, et ceci devrait obliger à l’engager dans la voie de la critique constructive et le refus du népotisme et de la perverse tentation des condamnations et indignations sélectives. Mais souvent, sous nos cieux, l’ignorance à tendance à se confondre avec la peur et les calculs égoïstes de ceux qui cherchent à tirer profit du système. A s’adapter plutôt qu’à réellement vouloir transformer l’ordre des choses. Sembène Ousmane, sous ce rapport, apparaît comme l’anti-modèle, polémiste et populaire, qui ne craint guère le conflit ouvert avec une Autorité à tendance endoctrinante.
Sembène Ousmane. Ce nom évoque l’engagement social et politique qui, bien loin d’occire son sens du jugement critique, postule l’assumation pleine et entière du statut de leader. Mais à l’heure actuelle, cette posture est plutôt problématique chez la plupart de nos intellectuels et hommes de culture. Sans aucun doute, la belle leçon du « doyen » aux épigones tient au refus de s’exposer à la honte d’une irresponsabilité caractérisée. Et ce n’est pas du cinéma !
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