Taggat, c'est le nom choisi par le peintre Kalidou Kassé pour la première école privée de formation en arts visuels du Sénégal. Un ‘rêve vieux de deux décennies’ que l'artiste vient de réaliser. Le choix d'un nom en langue nationale, explique le promoteur de l'établissement, traduit ‘un retour à nos traditions, nos valeurs’ : Taggat signifie s'éduquer, se former, ou encore s'entraîner en wolof. Kalidou Kassé s'est inspiré du roman L'Aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane, présent mardi à la ‘rentrée des classes’, ainsi qu'un parterre de professionnels et autorités du monde des arts. Sise au Point E, en face du Canal IV, l'école des arts visuels compte pour le moment deux étudiants encadrés par six professeurs d’éducation artistique. L’établissement occupe les locaux d'un centre d'éducation surveillée. Une visite guidée a permis de découvrir des salles multifonctionnelles, d’infographie, d’arts plastiques ; des ateliers de céramique et de tissage. Selon son promoteur, Taggat a aussi une mission sociale. Elle prend en charge dans son volet éducation artistique des jeunes des rues, des ‘sans- métier’. Il s'agit, explique Kalidou Kassé, ‘d'orienter les jeunes pour que demain ils aient un métier et puissent y vivre’. L'école ne recrute pas que des enfants en situation difficile. Elle accueille des élèves de 7 à 77 ans. ‘Taggat n'est pas une école élitiste, même si elle accueille des universitaires’, précise le promoteur. L'école des arts visuels n'exige aucun niveau d'études à ses futurs étudiants. ‘Nous prenons en charge tout le monde’, souligne Kassé. Les étudiants ont le choix entre différentes disciplines : des formations dans l'artisanat (tissage, vannerie, bijouterie), dans les arts plastiques (peinture, sculpture, céramique, teinture), ou encore dans les Ntics, le montage, la vidéo, etc.Selon la filière choisie, l'étudiant doit débourser entre trente mille et cinquante mille francs Cfa mensuels.
La formation, qui propose une option modulaire, dure trois ans, avec une spécialisation à la dernière année. Les enseignements sont transversaux ‘pour tenir compte de toutes les sensibilités pour capitaliser les degrés de créativité au Sénégal’.La formation n'est pas sanctionnée par un diplôme d'Etat. Pour Kalidou Kassé, l'objectif de l'enseignement n'est pas de travailler dans l'administration. Selon lui, le créateur doit être un entrepreneur. Mais l'école Taggat a une existence légale, reconnue par les autorités compétentes.
L'école des arts visuels ne s'érige pas en concurrente à l'Ecole nationale des arts (Ena). Elle va d'ailleurs ‘tisser un partenariat avec l'Ena’. Elle compte initier des échanges avec l'Institut de coupe, de couture et de mode du Sénégal et l'Académie royale des Beaux-Arts de Liège, en Belgique. Formateur à l'Ena, le céramiste Alpha Sow souhaite que Taggat se positionne comme un complément à la formation livrée à l'Ecole nationale des arts.
Fatou K. SENE et Diomma DRAME (Stagiaire)
1 Commentaires
L'artist Peintre
En Septembre, 2011 (13:45 PM)Participer à la Discussion