Dakar, 26 nov (APS) – Ismaël Lô, surnommé le ‘’Bob Dylan africain’’, a indiqué que la grande audience dont il dispose en Afrique s’explique peut-être en partie par l’ouverture du continent à d’autres genres musicaux, soulignant qu’il est le premier étonné de sa popularité dans certains endroits du continent.
‘’Je me pose des questions par rapport à ça et je n’ai pas envie de croire certaines choses’’, a répondu le musicien comme on lui faisait remarquer qu’il semble qu’il soit plus populaire en dehors du Sénégal, en Afrique en particulier, par rapport à son audience dans son propre pays. ‘’Je sais que moi j’ai démarré ma carrière ici et que je m’en réjouis’’, a-t-il rappelé dans un entretien accordé à l’APS.
‘’Ça me touche vraiment que je sois beaucoup plus populaire dehors, sur le continent africain surtout, en Europe et à travers le monde. Mais je pense que je la dois aux Sénégalais d’abord, parce que c’est eux qui m’ont applaudi, qui m’ont donné envie de continuer, qui m’ont donné du courage’’, a dit M. Lô, chanteur et compositeur.
‘’Maintenant, comment ça s’explique ? Je ne sais pas. Je sais que je sors des albums normalement. On me reproche le fait de ne pas beaucoup jouer au Sénégal, ce n’est pas vrai. C’est que peut-être qu’il y a jouer et jouer’’, a-t-il encore dit.
‘’Je préfère jouer en spectacle à Sorano, au Centre culturel ou ailleurs, plutôt que de jouer deux, trois, quatre fois dans une boite de nuit, parce que je l’ai fait avec le Super Diamano pendant très longtemps’’, a-t-il précisé.
‘’C’est toujours bien pour ceux qui ont le potentiel pour ça, mais je sais que chanter tous les soirs dans une boite de nuit, ce n’est pas facile, c’est très difficile et ce n’est plus mon dada’’, a fait valoir l’artiste, en réponse à ceux qui pensent qu’il a délaissé le Sénégal.
Il a encore dit qu’il y a ‘’peut-être un problème de musicalité’’ dans le fait qu’il est bien apprécié hors du Sénégal, du fait notamment que sa musique ‘’se veut multidimensionnelle’’, même s’il s’est toujours refusé à le clamer, selon lui.
’’Peut-être aussi qu’ils (ses fans africains notamment) se sentent beaucoup plus proches de ce que je fais, par rapport à mes harmonies, par rapport à mes mélodies, que du mbalax pur et dur que le Sénégalais consomme à 100 pour cent’’, a expliqué le chanteur.
‘’’Quand tu vas au Cameroun, au Congo, en Côte d’ivoire, a-t-il encore poursuivi, il y a une connaissance, une dimension musicale qui fait qu’ils sont ouverts plus ou moins à toutes les musiques’’. Il a cependant reconnu qu’au Sénégal aussi, il y a ‘’des connaisseurs, les intellos un peu qui aiment écouter de la bonne musique, la musique douce par moments, dans leurs bureaux, dans la voiture’’.
‘’Pour moi, que je sois populaire à l’extérieur du Sénégal, c’est toujours le Sénégal qui gagne, je ne peux pas dire plus que ça, même si, par moments, je me pose des questions’’, a déclaré le musicien, par ailleurs connu pour l’accent panafricain de ses textes.
‘’Je me refuse de critiquer le mbalax, parce que j’en fais et je continue à en faire’’, a-t-il déclaré, avant d’ajouter : ‘’je suis Sénégalais. Ce mbalax-là me parle, il me parle même dangereusement comme tout bon Sénégalais’’.
‘’Le mbalax pur et dur, je suis en mesure de le faire’’, a assuré Ismaël Lô, ’’mais ce n’est pas mon truc. Moi je préfère avoir des mélodies, danser par moments, mais sur un bon tempo. C’est pourquoi j’ai parlé dans un album du mbalax sans sueurs, qu’on peut danser jusqu’à 60 ans, 70 ans’’, a-t-il souligné.
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