Cinq mois nous séparent de l’événement. C’est désormais la dernière ligne droite. Après quatre reports, Dakar accueillera du 1er au 14 décembre prochain près de cent mille festivaliers, artistes, hommes de culture qui viendront du monde entier.
Lors d’une récente réunion au Palais des différentes personnalités impliquées dans l’organisation de cette rencontre, le Président de la République leur a demandé d’aller vers les populations pour leur expliquer que cette manifestation leur appartient et qu’au mois de décembre le Sénégal sera le pays hôte de la culture africaine. La presse avait alors fortement relayé les propos du Chef de l’Etat.
Bien avant cette rencontre, beaucoup de voix s’étaient déjà élevées pour demander si le Sénégal était encore prêt, après ces reports, pour la tenue de cet événement. « ... Nous finirons par nous accorder sur ce point capital : le Fesman est à reporter ! Et cela doit être une mesure plus que pressante à prendre s’il est dans une dynamique de laisser des souvenirs culturels heureux aux Sénégalais et non pas autant d’éléphants blancs... » écrivait en mai dernier Elie Charles Moreau, éditeur, dans une tribune intitulée « Le Fesman, oui ! Mais remisé et confié à d’autres !... » Un mois avant lui, un autre éditeur, le poéte Amadou Lamine Sall, directeur de la Maison Africaine de la Poésie internationale, publiait une tribune pour dire que : « Personne ne viendra soutenir ce Festival à notre place. Il reste, bien sûr, à veiller à une très large communication pour que le plus grand nombre ne soit pas laissé sur le bord de la route. Cela peut arriver dans la fièvre et la monstruosité de l’organisation d’un tel évènement ! ».
M. Sall, évoquant les fastes de la première édition du festival tenue à Dakar écrivait à la fin de sa tribune : « Dans la continuité, soyons donc dignes du Fesman d’avril 1966 et gagnons tous ensemble le pari du Fesman de décembre 2009. Et c’est déjà demain. » A la mi-juin, dans la rubrique Opinion-Débats d’un quotidien de la place, le critique d’art sénégalais Amadou Guèye Ngom, établi aux Etats-Unis, parlait, à propos de l’organisation du Fesman 2009, d’une « clanisation du projet par un groupuscule... », d’un « manque de crédibilité et d’expertise urbi et orbi des pilotes... » et de la « mise à l’écart systématique de personnalités libellées ingérables ou hostiles au régime ». Et M. Ngom d’ajouter, qu’à « la lumière de ces trois points, il n’y a aucune déloyauté vis-à-vis du président à consulter, associer des écrivains dits de gauche, d’anciens ministres de Culture... »
Récemment, des acteurs culturels réunis au sein du Syndicat national des acteurs culturels du Sénégal, demandaient à être impliqués dans l’organisation du FESMAN 2009. « Nous pouvons servir de relais à une mobilisation des populations et leur appropriation du Fesman et en faire une fête populaire et d’intérêt économique » disaient-ils. D’autre part, des artistes, cinéastes, écrivains, plasticiens, des sportifs et différents hommes de culture ont exprimé à Dakar, leur détermination à œuvrer pour la réussite de cette troisième édition du Festival mondial des arts nègres. Devant tant d’engouement pour l’événement, la Coordination générale et la Commission nationale d’organisation sont montées au créneau pour préciser que tout un chacun peut participer à sa manière. En montant des commissions régionales, le ministre d’Etat Mame Birame Diouf, chargé du Fesman, a d’ailleurs affirmé qu’en décembre, il y aura des manifestations dans les collectivités locales. Au-delà des sélections qui se font dans les différents concours pour la mode, les arts plastiques, le cinéma, le théâtre, la musique, etc. pour représenter le Sénégal, la Coordination générale, précise que des manifestations « off » se tiendront durant le festival. Une manière de donner à tout artiste qui le désire une occasion de s’exprimer...
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