La polémique flambe en Argentine suite à des libérations de plusieurs dizaines de détenus pour éviter des contagions de Covid-19 dans des prisons souvent surpeuplées. Des détenus en préventive ou condamnés pour des délits dits mineurs ont ainsi été transférés et assignés à résidence à leur domicile. Mais aussi des détenus condamnés pour des crimes graves, suite à la décision d'un juge le permettant après étude cas par cas, ce qui a scandalisé l’opinion, qui s’en prend maintenant au gouvernement péroniste.
Si les premières sorties de prison, présentées comme des décisions humanitaires de juges en faveur de petits délinquants, avaient suscité le rejet d'une partie des Argentins, celles de condamnés pour des crimes de sang ou des viols ont enflammé l'opinion. Par ailleurs, l'absence de chiffres officiels fait penser à certains qu'il y a un plan gouvernemental destiné à libérer massivement des détenus.
Le pouvoir est également soupçonné de vouloir utiliser la pandémie pour libérer d'anciens membres des gouvernements de Cristina Kirchner condamnés pour corruption, comme ce fut le cas de l'ancien vice-président Amado Boudou début avril.
Depuis quelques jours la protestation s'amplifie, sur les réseaux sociaux ou avec des concerts de casseroles aux fenêtres, confinement oblige. Selon un sondage, 82 % des Argentins désapprouvent ces libérations. Attaqué par l'opposition, qui appuie pourtant Alberto Fernández en ce qui concerne la lutte contre le coronavirus, le président a été obligé de réagir : sur Twitter il a affirmé que seuls les juges pouvaient prendre de telles décisions concernant les détenus et qu'il n'y avait aucun plan de libérations massives ni d'amnistie. Mais la polémique continue.
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