Un rassemblement de défenseurs du droit constitutionnel à porter des armes à feu s'est finalement déroulé dans le calme, lundi, en Virginie. Les autorités craignaient une journée sous haute tension et avaient déployé d'importants moyens de sécurité.
Soulagement en Virginie : le rassemblement pro-armes à feu tant redouté par les autorités s'est finalement déroulé dans le calme, lundi 20 janvier 2019. Plusieurs milliers de personnes, certaines en tenues de camouflage et munies fusils semi-automatiques, ont manifesté sous haute surveillance pour le droit à détenir des armes à Richmond, la capitale de cet État situé dans l'est des États-Unis.
Les autorités craignaient des actions violentes de la part de groupes d'extrême droite. Le gouverneur démocrate, Ralph Northam, a décrété l'état d'urgence sur la place du Capitole, siège du gouvernement local et site de la manifestation, en raison de "menaces sérieuses et crédibles". L'événement était entouré d'un important dispositif de sécurité et d'une surveillance aérienne. Armes et objets dangereux étaient prohibés sur le site même.
"On ne veut pas voir de drame comme celui de Charlottesville", avait prévenu le gouverneur, en référence à une autre ville de Virginie où des affrontements entre militants suprémacistes blancs et antifascistes avaient fait une morte et des dizaines de blessés en août 2017.
"Les armes sauvent des vies"
Mais malgré le nombre important de manifestants venus dès le petit matin, le rassemblement s'est terminé à la mi-journée sans incident majeur. Outre les armes ou les drapeaux, ils arboraient des autocollants orange disant "Les armes sauvent des vies".
"Ces dernières décennies, les politiques ont essayé de faire passer des lois qui rendent plus difficile pour les citoyens respectueux de la loi d'acheter des armes à feu. On est sur une mauvaise pente. C'est notre droit constitutionnel, que Dieu nous a donné, de nous armer", dit à l'AFP Brooks, 24 ans, un habitant de Richmond.
Un peu plus loin, John, venu de l'Ohio, explique vouloir "changer la culture" des citadins effrayés par les armes comme l'AR-15 qu'il porte sur la poitrine. "Plus on verra d'armes dans la vie de tous les jours, moins on en aura peur", assure le jeune homme, qui cache son visage sous un foulard noir.
Soutien de Donald Trump
Plusieurs mouvements d'extrême droite et groupes paramilitaires avaient annoncé leur participation à cette "Journée de lobbying" auprès des élus, organisée par la Ligue de défense des citoyens de Virginie (VCDL). Cette ligue dénonce ce qu'elle considère comme des attaques contre le deuxième amendement de la Constitution, qui garantit le "droit du peuple de détenir et de porter des armes". Mais cet article fait l'objet d'interprétations divergentes et la Cour suprême a limité ce droit au domicile, laissant les villes et les États réguler leur transport.
Donald Trump, grand défenseur du lobby pro-armes, a soutenu les manifestants.
"Le parti démocrate en Virginie fait tout pour vous priver de vos droits prévus dans le deuxième amendement. Ce n'est que le début. Faites en sorte que cela n'arrive pas, votez républicain en 2020 !", a-t-il tweeté lundi. "Je ne permettrai JAMAIS que notre grand deuxième amendement soit sans protection, même pas un peu !"
État frontalier de la capitale Washington, la Virginie, aux traditions ancrées dans le conservatisme, est passée en novembre dans l'escarcelle des démocrates. Ces derniers ont promis de s'attaquer au laxisme qui entoure selon eux le contrôle des ventes d'armes.
Les textes à l'étude renforcent l'examen des antécédents judiciaires des acheteurs, interdisent les chargeurs de plus de dix cartouches et l'achat de plus d'une arme par mois. Ils permettent aussi à un juge de saisir les armes d'individus considérés comme dangereux.
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